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Goodbye, Dragon Inn

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 1/5

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14 critiques: 2.73/5



Xavier Chanoine 2.75 Moins inspiré qu'avant, mais un film troublant
Elise 0.5 Mais faites lui une piqure d'adrénaline !
Ordell Robbie 0.5 Tsai s'autocaricaturant, discours/cliché cinéphile sur la mort du cinéma
Ghost Dog 0.25 Goodbye Tsai Ming Liang
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Moins inspiré qu'avant, mais un film troublant

Bande annonce

On connaissait déjà le mutisme des personnages dans l’œuvre moite de Tsai Ming-Liang, ce Good Bye, Dragon Inn ne déroge pas à la règle. Plongés dans le noir lumineux d’une salle de cinéma sur le point de fermer ses portes, les rares spectateurs, l’ouvreuse et le projectionniste vaquent chacun à leurs occupations. On raconte, au bout de ¾ d’heure, que l’établissement serait hanté. Mais par qui ? Dragon Inn de King Hu est projeté pour la dernière séance, un symbole, la mort du (d’un ?) cinéma avec une œuvre d’un des plus grands cinéastes chinois. Rideau, tout le monde rentre chez soit. Le message est assez clair, mais au-delà de cette vision pessimiste visant à dire que le cinéma d’aujourd’hui est mort, Good Bye, Dragon Inn est la suite logique de ce que l’on pouvait attendre du cinéma de Tsai Ming-Liang, aussi bien sur le plan artistique que narratif, après Et là-bas quelle heure est-il?, son plus beau film. Celui-ci, malgré de géniales inspirations souvent très drôles, laissait en bouche une étrange saveur. Confirmation en 2003 avec ce huit-clos où la solitude et l’absence d’intimité résonnent dans des couloirs déjà morts. Il y a encore cette idée de pourriture d’une cloison détrempée, la mort rongeant peu à peu ce cinéma sous des trombes d'eau. Elle gangrène une ouvreuse qui traine la patte pour se mouvoir à la recherche du projectionniste qu’elle n’a jamais vu. Son biscuit ne sera pas partagé et elle n’y peut rien.

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Elle gangrène un cinéma plongé dans l’obscurité, il n’y a plus âme qui vive. Sauf ces vieux fantômes qui fascinent un spectateur paumé. Et c’est sans doute vrai. Ces portes de toilettes qui s’ouvrent toutes seules, ces silhouettes qui entrent dans la salle en pleine projection, et que l’on ne distingue pas très bien. Dans son étrangeté, Good Bye, Dragon Inn est une réussite tranquille de Tsai Ming-Liang. Mais dans le fond, ces motifs ont déjà été traités avec plus d’inspiration dans les œuvres précédentes du cinéaste, notamment ces deux pointes d’humour –oui, il y en a- où une spectatrice pas gênée bataille pour récupérer son soulier tombé une rangée plus bas, et où le squatter japonais se retrouve encerclé dans les toilettes. Et si l’on peut critiquer Tsai Ming-Liang dans sa volonté systématique, presque maladive de faire durer ses plans, malgré l'extrême soin apporté à chacun d'entre eux, le fait d’en étirer un ou deux permet à une séquence presque anodine de provoquer un effet au départ non voulu. Ou cet effet que personne n’attendait et qui apporte au film un peu de folie qui, en dépit de ses qualités, en manque un peu. On sent l’autocitation et le recyclage des thématiques, comme la forme de communication entre les personnages qui ne semble être possible que par le souvenir et le médium cinéma, cette solitude extrême poussant au désespoir. Chacun est à sa place, difficile d’en sortir : le squatter japonais précise qu’il est bien japonais, au cas où, le projectionniste est partout mais nulle part et les fantômes sont sans doute là mais ont auparavant insufflé de la vie à ces films chevaleresques. D'ailleurs, au travers d'une séquence magnifique et intense par sa durée, Chun Shih qui joue son propre rôle se revoit acteur chez King Hu, les yeux pleins de larmes. Good Bye, Dragon Inn rappelle combien Tsai Ming-Liang est un grand du cinéma taïwanais malgré tout ce que l'on peut trouver à redire sur cette escapade cinéphile un tant soit peu difficile. Ceux qui n’auront pas digéré cette aventure loin d’être épique auront tout le loisir de se consoler avec le chantant La Saveur de la pastèque, moins ancré dans la nostalgie et les regrets.



13 juin 2010
par Xavier Chanoine




Mais faites lui une piqure d'adrénaline !

Mon dieu ! Et dire que je m'attendais à un truc plus énergique en lisant le sujet et en voyant qu'il ne faisait que 1h20. Et bien non ; c'est le plus ch.... de tous les Tsai qu'il m'ait été donné de voir. Une bande de fantômes qui passent et trépassent dans une cinéma en fin de vie ; une réceptionniste boiteuse qu'on peut admirer marcher pendant des heures sans que rien n'arrive, la pauvre cherchant un projectionniste qui manifestement a décidé de jouer à cache-cache. Beaucoup de références à ses précédents films, et une nostalgie apparente pour les années 70 où le cinéma avait un succès manifestement moins commercial et profitait à tous les passionnés. Mais ce film va profiter aux quelques insomniaques résistants.



25 juin 2007
par Elise




Goodbye Tsai Ming Liang

Le Tsai cuvée 2003 est un véritable supplice, la palme d’or du film le plus chi@!#, le plus hermétique et le plus « foutage de gueule » : pas de dialogues, pas d’action, pas d’intrigue ni même de personnages, seulement des zombis traversant lentement des plans désespérément fixes, vidés de toute leur substance dramatique ou intellectuelle. Car il faut se les taper, ces longues minutes où 3 gars pissent dans un urinoir en grillant une clope en entier (véridique !), où une femme boiteuse marche dans un couloir sans fin, ou encore où une salle de cinéma vide est contemplée de façon hypnotique ; même passées en accéléré, ça reste chi@!# et insupportable, d’autant plus que la thèse développée ici – le Cinéma va mal, bouh, il va mourir, c’était mieux avant les bons films de la Shaw, mais plus personne ne s’y intéresse, snif – est des plus démagogiques : on n’a jamais, dans toute l’Histoire de l’image et du son dans le Monde, diffusé, produit ou réédité autant de films en salles, en DVD ou à la télé, et je doute que la France, qui a battu son record de fréquentation de salles qui datait de 20 ans en 2004, soit un cas à part… Alors soit on suit Tsai dans son pessimisme bougon et nostalgique et on applaudit ce film, soit on est un minimum honnête, on avoue que l’on vit quand même une époque formidable cinématographiquement parlant, et on rejette en bloc ce film-concept qui a abandonné derrière lui sans autre forme de procès l’humour à froid et la malice qui donnait leur charme à ses précédentes œuvres.



11 janvier 2005
par Ghost Dog


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