Anel | 3 | |
Ordell Robbie | 2.5 | une esquisse très inégale de la Workshop's touch |
A l'époque de All the Wrong Clues..., Tsui Hark sort de l'échec de son brulot l'Enfer des Armes et se retrouve avec trois échecs commerciaux d'affilée au compteur. Il signe alors à la Cinema City (compagnie fondée par Eric Tsang et Karl Maka) pour un film prenant le total contrepied de son précédent: une parodie de films de gangsters hollywoodiens mettant aux prises un privé avec Al Capone. Ce film lui permettra de devenir un cinéaste enfin bankable aux yeux des producteurs. La suite, on la connaît: le choc Zu survient deux ans plus tard et en 1984 Shanghaï Blues est sa première réalisation dans le cadre de la Workshop où Tsui Hark se retrouve enfin maitre à bord comme il l'avait toujours souhaité. Que reste-t-il aujourd'hui de All the Wrong Clues? Un brouillon très inégal de la Workshop's touch qu'on prend malgré tout plaisir à regarder à cause de la naïveté qu'il dégage. On trouve ici du mélange des genres, des idées naives (le briquet zippo géant), des gags qui n'atteignent pas toujours leur cible. Mais aussi un certain dynamisme rythmique: les accélérations au montage de certaines scènes qui donnent une coloration burlesque tout à fait synchrone de la spontanéité dégagée par le film. Des moments burlesques comme la scène du bar. Tandis que le goût du script pour le coup de théatre finit parfois par en devenir poussif. Le score au synthé est lui assez raté tandis que les acteurs ne sont pas toujours convaincants. Tsui Hark semble en phase de rodage, pas à la hauteur de ses ambitions déjà mégalomanes rayon divertissement. Pour un film pas déplaisant mais valant plus comme document sur un style en train de se construire.