Wang Yu est la première superstar du film d'arts martiaux peu avant Bruce Lee. Lancé par Chang Cheh avec le fameux rôle du sabreur manchot, le frêle jeune homme a ensuite pris de l'assurance jusqu'à devenir le bourreau de la racaille menaçant la Chine (comprendre les japonais la plupart du temps), au prix de sacrifices incroyables (allant de son bras jusqu'à sa vie bien souvent).
Né en 1943 en Chine, Wang Yu ne tarde pas dès l'adolescence à se faire remarquer pour ses prouesses physiques, puisqu'il devient champion de natation à Shanghai. Après avoir emmigré à Hong-Kong pour y faire ses études, il entre à la Shaw Brothers comme figurant. Il est repéré par Chang Cheh qui cherche un jeune premier pour ses films d'arts martiaux. Les japonais triomphent sur les écrans asiatiques, et les Hong-Kongais souhaitent les imiter. A 21 ans, Wang Yu est jeté sur le devant de la scène aux côtés d'un certain Lo Lieh dans Tiger Boy, et tourne de nombreux films avec Chang Cheh et Xu Zheng Hong. Il figure notamment dans le fameux The One Armed Swordsman de Cheng Cheh en 1967 puis dans sa suite en 1969. Précisons bien que tous ces films, pour la plupart inspirés des films japonais, sont des Wu Xia Pian, ou films de sabre.
Le succès aidant, Wang Yu prend confiance et décide de se passer des talents de Chang Cheh et de s'autodiriger afin de mieux parfaire son image de nouveau héros de la Chine (un peu à la manière de Bruce Lee, mais en encore plus macho, l'humour ne semblant pas faire partie de son registre). En 1969, il révolutionne le devant de la scène martiale en dirigeant et interprétant le fameux Chinese Boxer, premier kung-fu moderne de l'histoire. L'influence japonaise est très importante dans ce premier film, mais Wang Yu ne se gêne pas pour massacrer à tour de bras d'infâmes japonais emmenés par un Lo Lieh terrifiant.
Après ce film historique, Wang Yu quitte la Shaw Brothers pour la Golden Harvest mais ne connaîtra pas le même succes. Quelques films sont cependant à retenir, notamment la version kung-fu du One Armed Swordsman (The One Armed Boxer, Le Roi du Kung-fu en version francaise - 1971), un Wu Xia Pian anti-japonais de bonne qualité (Le Dieu de la Guerre - 1973), voire L'homme de Hong-Kong (face à Samo Hung en 1975).
Les années 80 et 90 ne l'ont vu apparaître sur les écrans que de rares fois, notamment dans un Jackie Chan de faible niveau, Island on Fire en 1991. Sa carrière était derrière lui, à la grande époque de la Shaw Brothers. Wang Yu, première superstar des films d'arts martiaux, est mort artistiquement avec le studio qui l'avait lancé dans les années 60.
François
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