Né en 1962 à Danan (Viet-Nam), Tran Anh Hung quitte son pays natal à 12 ans, direction Paris. Quelques années plus tard, Tran sort diplômé de l’école Louis Lumière où il tourne son premier court métrage (1989). Sa rencontre l’année suivante avec le producteur Lazennec va être déterminante : la naissance de son second court, La pierre de l’attente, et de son premier long L' Odeur de la papaye verte en découle directement. Tran peut en outre dire merci aux différents festivals européens qui l’ont couvert de récompenses et lui ont assuré un prestige mondial :
- Caméra d’Or à Cannes + César du meilleur premier film pour L’odeur…
- Lion d’Or à Venise en 1995 pour Cyclo
- Sélection officielle à Cannes pour A la Verticale de l’étéEn l’espace de 6 ans et 3 films, il a accédé au rang de metteur en scène important sur la scène internationale, portant à bout de bras la production vietnamienne, largement soutenue financièrement par la France.
-La condition de la femme : à la manière du japonais Mizoguchi, TAH s’intéresse au sort des femmes de son pays, et éprouve une immense compassion à leur égard. Il n’y a qu’à voir L’odeur… ou A la Verticale… : dans le premier, on suit le destin d’une femme qui, dès son enfance, est traitée comme une esclave par le maître de maison qui l’oblige à effectuer des tâches ménagères à longueur de journée tout en fermant les yeux sur les moqueries qu’elle subit. A l’âge de 20 ans, elle tombe amoureuse d’un homme qui va à son tour l’asservir, ce qui fait dire à TAH que « l’amour libère la femme de sa servitude tout en l’y enfermant davantage ».
- La pauvreté : dans Cyclo, elle est à tous les coins de rues et adopte diverses formes comme la prostitution ou la délinquance, qui en sont les principales conséquences. De même, il éprouve une infinie tendresse pour ces personnages un peu paumés qui représentent le mal de vivre vietnamien.
Ghost Dog