Outre que sa filmographie de scénariste comporte des noms aussi prestigieux que Kinoshita Keisuke, Mizoguchi Kenji, MASUMURA Yasuzo, FUKASAKU Kinji, ICHIKAWA Kon, Shindo Kaneto est également un cinéaste marquant de la Nouvelle Vague japonaise des années 60 ( OSHIMA Nagisa, Teshigahara Hiroshi, Masumura Yasuzo) toujours en activité.
Né le 22 avril 1912 à Hiroshima, Shindo Kaneto se fait d'abord remarquer par un talent incontestable de scénariste (cf filmographie). Le Bal de la famille d'Anjo (1947) est son premier grand succès et marque le début de sa collaboration avec Yoshimura Kimibasuro. En 1950, ils mettent en place ensemble la compagnie de films indépendants Kindai Eiga Kyokai. 1951 marque ses débuts de cinéastes avec Aisai monogatari. En 1952, Les Enfants d'Hiroshima, le premier film à évoquer Hiroshima et la bombe A, est un grand succès public au Japon et est acclamé dans les festivals en Occident. Durant les années 50, son cinéma, marqué par son intéret pour le communisme, se focalise sur les pauvres, les sans-abris, les prostituées et les marginaux.
Mais en 1960 c'est le poétique L' Ile Nue qui le fait exploser au niveau mondial grace à son Grand Prix obtenu au Festival de Moscou. Il s'oriente ensuite vers un cinéma toujours engagé mais plus imprégné de fantastique et de sexualité avec Onibaba (1964) et Kuroneko (1968) entre autres. Il revient ensuite à une veine plus directement sociale avec notamment Live Today, Die Tommorow (1970) qui lui vaut un second Grand Prix au Festival de Moscou. A partir de cette date, il alterne fiction et documentaire (il réalise entre autres en 1974 un documentaire sur Mizoguchi).S'il a moins tourné depuis les années 80, il est resté actif et son dernier film, By Player, date de 2000. Outre qu'il a écrit plus de 200 scénarios et réalisé une quarantaine de films, il a aussi écrit de nombreux livres sur le cinéma et l'écriture de scénarios. Depuis 1972, il est secrétaire général de la Guilde des Scénaristes du Japon.
source: Festival de Moscou
Son cinéma a un vrai sens de l'ampleur en scope et est également caractérisé par un travail remarquable sur le son, une capacité à créer une ambiance avec des bruits simples auquel le Kim Ki Duk de l'Ile doit beaucoup.
Son cinéma est marqué par l'engagement politique gauchiste des années 60 et s'est beaucoup attaché à dépeindre la lutte du peuple pour sa survie dans un monde qui l'exploite. Mais c'est aussi un remarquable portraitiste de femmes qui aura permis à son actrice fétiche Otowa Nobuko de sortir des roles d'ingénue pour incarner des femmes fortes.
Ordell Robbie