Quoi que l'on pense de l'évolution récente de son travail, Sakamoto Ryuichi restera un compositeur dont l'apport à la musique électronique avec son groupe YMO est considéré comme aussi important que celui de Kraftwerk ainsi qu'un musicien touche à tout prolifique prêt à réaliser des collaborations audacieuses (David Byrne, Jill Jones). Le thème de Furyo lui a assuré une notoriété planétaire méritée ainsi qu'une belle place dans l'histoire de la musique de film et de la musique tout court.
Né le 17 janvier 1952 à Tokyo, Sakamoto Ryuichi sort diplomé de l'Université des Beaux Arts de Tokyo. En 1977, il devient musicien de studio et fonde en 1978 le Yellow Magic Orchestra. Avec YMO, il devient une star au Japon et participe des débuts de la musique électronique quasiment en meme temps que Bowie et Kraftwerk. Les tournées en Europe et aux Etats Unis offrent à Sakamoto un début de notoriété culte hors de ses frontières. Mais le groupe va splitter en 1983.
1983 est une année charnière pour lui: il est appelé par Oshima Nagisa pour jouer aux cotés d'un Bowie alors au faite de sa gloire planétaire et de Beat Takeshi dans le classique Furyo. Le film reçoit un accueil triomphal à Cannes et se fait souffler de peu la Palme par un autre classique, la Ballade de Narayama. Il sera aussi un énorme succès planétaire notamment grace à l'entetant thème de Sakamoto dont le groupe Japan de David Sylvian fera une version chantée qui devient un énorme tube. Il épouse Yano Akiko et se consacre dès lors beaucoup à la musique de films hors du Japon.
En 1986, il fait la bande son de Chatran. En 1987, il fait celle des Ailes d'Honneamise et obtient un nouveau succès avec le score du Dernier Empereur -encore un film où il fait l'acteur- réalisé en collaboration avec l'ex-Talking Heads David Byrne qui lui vaut un Oscar. Son travail hors cinéma est alors audacieux: un album d'esperanto en 1986, un maxi en collaboration avec le producteur anglais Thomas Dolby, un album Neo Geo influencé par la World Music et enfin le maxi Risky en collaboration avec le Godfather du punk Iggy Pop rien qu'en 1987.
En 1990, il écrit la musique de the Handmaids' Tale de Schlöndorff et renoue avec Bertolucci pour le score de Un thé au Sahara. Dans le meme temps, l'album Beauty poursuit la voie de Neo Geo et ses chansons les plus notables sont une reprise de We love U des Stones et You do me, une collaboration avec l'ex-égérie de Prince Jill Jones. Heartbeat creusera en 1991 ce sillon avec ses collaborations avec FFF, Youssou N'Dour et David Sylvian. Cette année-là, il réalise le très classique score de Talons Aiguilles.
En 1992, outre la publication d'une compilation de ses musiques de films et une nouvelle collaboration avec David Sylvian, il réalise la bande son de Tokyo Decadence de l'écrivain culte Murakami Ryu et d'une version américaine des Hauts de Hurlevent. 1993 ne ralentit pas son activité vu qu'outre une collaboration avec Bill Laswell il réalise les scores de Little Buddha et de la série culte d'Oliver Stone Wild Palms.
Entre quelques albums de studio (notamment Smoochy), des live et des compilations, une musique pour les défilés de Yamamoto Yohji, les années 1994-1997 sont marquées par une pause de sa carrière de compositeur de musique de films (à l'exception de Wild Side (1995)). Mais en 1998, il revient au cinéma avec le score de Love is the Devil et le très hermannien score du Snake Eyes de De Palma. Il joue également cette année-là dans New Rose Hotel d'Abel Ferrara. En 1999, il écrit le beau score de Tabou qui marque le retour d'Oshima Nagisa et le thème de Poppoya. En 2000, il sort un enregistrement de son opéra Life, compose la musique du jeu pour Dreamcast Lack of Love. En 2001, l'album Casa se veut un hommage à Antonio Carlos Jobim. En 2002, il réalise le score du navrant Femme Fatale de De Palma et d'un documentaire sur Derrida. L'album Elephantism est sorti en 2002.
source: Ko's Ryuichi Sakamoto Fan Page pour les détails biographiques
Ordell Robbie