OKADA Eiji

Outre qu'Hiroshima mon amour a pour toujours gravé son visage dans les mémoires cinéphiles, Okada Eiji a une filmographie comportant d'autres classiques signés Naruse, Uchiikawa ou Teshigahara. Il appartient à cette génération d'acteurs japonais (Mifune, Takakura, Tamba) qui s'est offerte des escapades de travail en Occident tout en n'oubliant pas (contrairement aux Hongkongais) de revenir au bercail pour continuer à tourner de grands films.

Si sa rencontre avec Resnais marqua les esprits et le cinéma, on trouve quelques pépites dans la filmographie pré-Resnais de cet acteur né le 13 juin 1920 qui eut son premier rôle en 1950 dans Until We Meet Again : la satire capraesque A Billionaire (1954) de Ichikawa Kon, la Mère (1952) de Naruse Mikio. En 1962, il tourne dans le navrant polar français Du Rififi à Tokyo. Mais entre 1964 et 1966 il tourne trois classiques: le Sugata Sanshiro (1965) d'Uchiikawa, La Femme des Sables (1964) et The Face of Another (1966), tous deux sous la direction de Teshigahara Hiroshi. Ensuite ses apparitions les plus notables seront un épisode de Zatoichi (The Blind Swordsman's Conspiracy (1973)), le premier épisode de Lady Snowblood (1973), le cinquième épisode de Babycart (1973), I Am a Cat (1975) de Ichikawa Kon, Lullaby of the Earth (1976) de Masumura Yasuzo et au niveau occidental Yakuza (1975). Même si la période 1977-1991 (date de son dernier rôle dans Jutai) est moins marquante, Okada y tournera un film de Science Fiction avec Okamoto Kihachi (U.F.O. Blue Christmas (1978)), y collaborera avec SHINDO Kaneto (Kôsatsu (1979)), fera une apparition remarquée internationalement dans Antarctica (1983) et tournera dans Kagerô (1990), l'avant-dernier film de GOSHA Hideo. Il meurt d'une crise cardiaque le 14 septembre 1995.

Ordell Robbie