KUROSAWA Akira est sans conteste le réalisateur japonais le plus connu et le plus reconnu dans le monde. Tout au long de ses 50 ans de carrière à la filmographie impeccable, il signa plusieurs chefs-d'oeuvres, dont notamment Rashomon, Ran, Kagemusha ou encore Les Sept Samouraïs.
Adulé par beaucoup de metteurs en scène modernes (Spielberg, Scorsese,..), surnommé "Tenno" , c'est-à-dire "L'Empereur", sa consécration fut internationale et son destin hors normes...
Né en 1910 à Tokyo, d'un père professeur et d'une mère commerçante, dernier d'une famille de 4 enfants, l'enfance de Kurosawa Akira fut marquée par le terrible tremblement de terre de 1923 qui ravagea Tokyo, lui faisant prendre conscience de la puissance des éléments et de la faiblesse de l'âme humaine. On retrouve d'ailleurs ces deux points dans beaucoup de ses fims.
Très tôt attiré par la peinture, il fut pourtant refusé aux concours de écoles d'art qu'il tenta, sauf un: celui des studios de cinéma PCL de la capitale nippone. La même année, en 1936, son grand frère Heigo, qui était aussi son mentor, révolté dans l'âme, décide de se donner la mort.
Débutant comme second assistant-directeur, il écrit son premier scénario en 1940 et sort son premier film, La Légende du Grand Judo, trois ans plus tard. En 1948, il exprime la détresse de la jeunesse d'après-guerre dans , déjà interprêté par son acteur fétiche, Mifune Toshiro. Mais c'est en 1950, avec Rashomon, métaphore grandiose et fascinante de la subjectivité de la vérité, que son génie est reconnu dans le monde entier, grâce à un Lion d'Or surprise à Venise, contribuant à faire découvrir un cinéma japonais jusqu'ici totalement inconnu et ignoré en Occident. Son thème favori, à savoir la bonté pure chez l'Homme, y est déjà présente, tout comme dans son film suivant, L' Idiot (1951), adapté de l'écrivain russe Dostoievski.
Viendront ensuite plusieurs chefs-d'oeuvres qui ont inspiré de nombreux films occidentaux: Les Sept Samouraïs (1954) - Les 7 mercenaires n'étant qu'un remake- , Le château de l'araignée (1957), Le Garde du corps (1961), ou encore Barberousse (1965). En 1970, la sortie de Dode's Kaden, film très personnel, est un échec cuisant. Ne trouvant plus dès lors de financements, il entre en pleine dépression et tente de se suicider en s'ouvrant les veines en 1971. Sauvé à temps, puis vite rétabli, il trouve une nouvelle motivation de vivre grâce à des fonds russes pour l'adaptation de Dersou Ouzala (1976) à l'écran.Tourné en Sibérie Orientale, le film est un grand succès et reçoit l'Oscar du meilleur film étranger.
En 1980, Kagemusha, grand film de samourais, apporte une nouvelle récompense à Kurosawa: une Palme d'Or à Cannes. Ran (1986), puis Rêves (1989), qui est étonnement produit par Spielberg et interprêté par Martin Scorsese, sont les n-ièmes chefs-d'oeuvres de l' "Empereur". Lors de la sortie de son film- testament, Madadayo (1993), il affirme qu'il commence seulement à comprendre, à 83 ans, toutes les possibilités et toute la puissance que peut apporter le Cinéma...
Il est mort le 6 septembre 1998 à l'age de 88 ans.
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