Edward YANG
杨 德昌

Alors qu'il était avec Hou Hsiao Hsien l'un des chefs de file de la nouvelle vague taïwanaise, Edward Yang a souvent été éclipsé par Hou Hsiao Hsien et Tsai Ming Liang au niveau critique et cinéphile. Tout d'abord, jusqu'en 1996, il n'avait jamais gagné de prix dans un festival de premier plan (Cannes, Venise, Berlin) alors que Tsai Ming Liang et Hou Hsiao Hsien ont pu bénéficier de l'effet de médiatisation d'un Lion d'Or vénitien. Et malgré le prix du jury obtenu à Berlin ainsi que la présence au casting de Virginie Ledoyen, Mahjong (1996) ne sera pas exploité en France.

Ce manque de notoriété incontestablement immérité provient également du fait que son cinéma correspond peut-être moins au profil du film de festival que celui de ses deux grands confrères: son oeuvre comporte aussi bien des sagas familiales (A Brighter Summerday, Yi Yi) qu'une comédie (Confusion chez Confucius) ou un thriller (the Terrorizer).

Mais l'heure de la revanche sonnera en 2000 pour Edward Yang: avec Yi Yi, il obtient le Prix de la Mise en Scène au festival de Cannes et obtient un succès critique et public mérité.

Né en 1947 à Shanghaï, Edward Yang passe sa jeunesse à Taipei. Son père lui inocule son goût des salles obscures. A l'époque où il grandit à Taïwan, le pays souhaite avoir de bonnes relations diplomatiques avec l'Occident et distribue beaucoup de films européens: 8 et demi et Pickpocket seront des chocs pour lui. Il part ensuite en Floride pour étudier l'ingénierie informatique. Sur place, une séance d'Aguirre ou la colère de dieu lui donne envie de devenir cinéaste.

De retour à Taïwan en 1981, il travaille pour la télévision, fait quelques courts métrages puis passe au long en 1983 avec Taipei Story. Il enchaîne ensuite avec le thriller The Terrorizer, présenté hors-compétition à Cannes en 1986. En 1989, il fonde sa société de production. Sa première production sera A Brighter Summerday qui glâne beaucoup de récompenses dans des petits festivals. En 1994, Confusion chez Confucius est présenté en compétition à Cannes dans l'indifférence générale. En 1996, Mahjong obtient le prix spécial du jury à Berlin. Et quatre ans plus tard, Yi Yi fait de lui le nouveau chouchou taïwanais de la planète cinéphile. Pour des raisons de santé, il n'a pu mener à bien de nouveau projet de cinéma depuis. Il meurt d'un cancer du colon à Berverly Hills le 29 juin 2007.

Les grands thèmes de son cinéma sont la solitude urbaine, Taipei comme ville cosmopolite et l'nfluence des nouvelles technologies sur la vie quotidienne et professionnelle des taïwanais.

sources: diverses dont ilha formosa et the guardian