Tsui Hark est l'un des réalisateurs les plus connus et talentueux de Hong-Kong. Cela fait plus de 20 ans que Tsui fournit Hong-Kong en films de tous genres, mais tout de même très orientés sur la culture et l'histoire chinoise. Il fait la pluie et le beau temps, lance les courants, les stars, innove, émerveille, déroute.
Tsui est né au Vietnam en 1951 et il a émigré à Hong-Kong en 1967. Petit, il passe son temps dans les salles obscurs à regarder des films cantonais. De là naît son amour pour le cinéma, qui le pousse à partir étudier aux USA. Il revient à Hong-Kong en 1977 pour se rapprocher de ses racines.
Il débute à la télévision en réalisant des séries et passe rapidement sur grand écran. Il signe son premier film en 1979, The Butterfly Murders. C'est un échec commercial, mais les critiques l'ont remarqué. Son deuxième film, Histoires de Cannibales déroute et ne remporte toujours pas un gros succès. Son troisième film clôt une étrange trilogie nihiliste et déclenche les foudres de la censure. L'enfer des Armes, tourné en 1980, restera comme son film maudit. Tsui possède alors l'image d'un réalisateur barbare et incontrôlable.Cette époque est considérée comme charnière dans l'histoire de Hong-Kong, puisqu'elle voit l'émergence de la nouvelle vague dont Tsui fait partie. Les studios d'antan (la Shaw Brothers notamment) sont en net déclin et quelques réalisateurs (dont Ann Hui, Kirk Wong...) chamboulent le paysage cinématographique Hong-Kongais.En 1983, Tsui change complètement d'orientation et décide de relancer le cinéma commercial Hong-Kongais en réanimant un genre un peu désuet: le Wu Xia Pian, film de sabre. Tsui y ajoute des effets spéciaux et réinvente les codes visuels. Zu, les guerriers de la montagne magique est en quelque sorte sa réponse à "Star Wars".
Suite à quelques problèmes avec le studio qui l'emploie, Tsui fonde sa propre structure de production en 1984. La Film Workshop est né. Le but de ce studio est de laisser les réalisateurs s'exprimer librement. Le futur montrera que Tsui le producteur est plus proche du despote que du mécène. En quelques années, il récupère les plus grandes stars, les réalisateurs les plus prometteurs. Il lance des genres, des stars, comme le vétéran John Woo. Alors que celui-ci s'embourbait dans des comédies bas-de-plafond, Tsui lui permet de réaliser un film plus personel, A Better Tomorrow en 1986. C'est un triomphe sans précédent, et le film de héros à la chinoise est lancé.La même année, il produit réalise Peking Opera Blues qui lance Brigitte Lin dans la période la plus faste de sa carrière, et produit Histoires de Fantômes Chinois et c'est un autre triomphe, à Hong-Kong comme à l'étranger dans les festivals. Tout comme Steven Spielberg, auquel il est souvent comparé, Tsui sent les attentes et les envies du public. Tout ce qu'il produit devient un succès, mais tout n'est pas rose dans le petit monde de la Workshop. Tsui ne réalise plus et dirigie d'une main de fer les différents réalisateurs. Certains n'hésitent pas à quitter le studio. Il se brouille notamment avec John Woo et réalise Le Syndicat du Crime III en 1989, en copiant des idées qu'avait Woo pour son Une Balle dans la Tête. Le divorce est consommé, et ils ne travailleront plus ensemble.
Si Tsui est un despote dans sa maison de production, il faut reconnaître que les ordres qu'il donne sont toujours inspirés. Cinéaste de génie, grand innovateur, il n'a certes pas toujours raison, mais il faut bien reconnaître que ses productions sont de grande qualité. En 1986, il crée la première boîte d'effets spéciaux de Hong-Kong, et a été le premier à introduire des écrans bleus sur Zu.
En 1991, il ravive le film de kung-fu classique avec la prestigieuse série des Il était une fois en Chine. C'est un nouvel exemple de sa faculté à relancer un genre que l'on croyait mort. A la même époque, il décide aussi de ranimer les films de sabre. Il produit la série des Swordsman de 1990 à 1993, avec l'aide de son collègue de toujours, Ching Siu-Tung. Et il y met fin à ce genre avec l'ultime film ultime de sabre, The Blade, en 1995. C'est un échec commercial mais une vision que seul un génie peut avoir.On remarque surtout que Tsui est un des derniers cinéastes Hong-Kongais à être profondemment attaché à ses racines et à l'histoire du cinéma local. Alors que John a américanisé ses films, Tsui a toujours tenté de moderniser les vieux concepts, sans jamais les abandonner. Son inventivité est sans limite et lui permet de passer d'un genre à l'autre avec le même succès. En 1994, il réalise un mélodrame, The Lovers, qui est considéré par beaucoup comme son plus beau film. Puis en 1997, c'est un comédie-kung-fu-culinaire: Le Festin Chinois.
Tout comme bon nombre de réalisateurs chinois, Tsui tente sa chance aux USA, mais après deux ratages (Double Team et Piège à Hong-Kong), revient à Hong-Kong. Comme il dit lui même: "J'avais l'impression d'être un extra-terrestre". Les techniciens américains ne comprennent rien à sa façon de filmer et Tsui comprend qu'il lui faudra d'autres armes pour conquérir Hollywood. Alors que l'industrie cinématagraphique Hong-Kongaise est en crise, sa présence et son génie sont plus que nécessaire pour essayer de ramener les spectateurs dans les salles.
Alors que son dernier film, Time and Tide vient de sortir à Hong Kong, Tsui enchaine sur Zu 2, plus fou, plus cher, plus spectaculaire. Le réveil du cinéma de HK ?François
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