Visitor Z
Revisiter le film de super héros ? Insister sur son aspect un peu ridicule et sur sa dimension nostalgique et enfantine ? Pourquoi pas, mais Miike a bel et bien raté son coup. Côté pitch, il se contente de reprendre la situation de départ de Visitor Q en auscultant une famille japonaise à la dérive, avec un père looser effacé, une mère qui n’entretient plus aucun lien avec son mari, une fille délurée et un jeune fils qui se fait tabasser, et en y intégrant un élément étranger qui va resserrer les liens familiaux (le visiteur dans le premier, Zebraman ici). Seul problème, la démonstration est beaucoup plus lourde. Miike tente bien d’insérer quelques passages comiques assez réussis pour certains, mais qui s’avèrent vite redondants : le pauvre Zebraman se viande une fois, c’est amusant ; une seconde fois, passe encore ; une troisième fois, c’est pénible. Surtout, il n’arrive à aucun moment à donner du rythme à son film, faisant traîner de manière abusive des plans sans grand intérêt et provoquant un ennui grandissant au fil des minutes. La conclusion spectaculaire niveau effets numériques est très convenue, et clôt une intrigue des plus pauvres (Zebraman affronte des extraterrestres sous les yeux ébahis des enfants…).
Avec Zebraman, Miike change de registre mais ne convainc toujours pas. Son film est d’une platitude extrême comparé aux références du genre et laisse un vrai goût d’inachevé, notamment face à ce ton gentiment déjanté du début qui n’est pas assumé jusqu’au bout.
Pétard mouillé
D'un côté on trouve un produit presque aux antipodes du cinéma Miikien, de l'autre, un consternant délire gavé de maladresses. Car oui, Miike est un réalisateur de séries Z, point barre, et il ne sait faire autrement que de véhiculer ses idées farfelues par le biais de sa caméra. En ressort alors une drôle déclaration aux sentaï des années 70; sorte de San Ku Kai luxueux (encore que le terme est ici bien fort). Le plus impressionnant est que l'on passe plus son temps à rigoler des pitreries des super héros télé (parodiées à la perfection) que du personnage de Zebraman en lui-même. C'est ainsi que Miike loupe -une fois n'est pas coutume- le coche avec son avatar bien navrant malgré son look hors normes (un homme zèbre, il fallait oser). Il ne ressort rien de ce professeur minable, sorte d'autoportrait d'un Miike en constante recherche de style, tentant de sauver la populace de l'invasion extraterrestre (trois combats et basta). Un bien maigre résultat quand on connaît le style débridé et de mauvais goût de Miike, qui se réduit ici à un simple manipulateur de marionnettes : son héros n'est guère charismatique (même le gamin handicapé s'avère plus touchant), il le filme armé d'un 1.85 à la photographie dégueulasse (son chef op' doit être en vacances), monté à la va-vite, sans vraiment savoir pourquoi. Car le fait n'est pas que Miike soit si mauvais que ça (encore que), mais son horrible staff technique ne lui arrange pas la donne.
Il y avait vraiment de l'idée dans cette entreprise foutraque, dont un scénario qui tient franchement la route mettant en scène un personnage en quête d'identité qui se prend pour son super héro télé favoris, histoire d'épater son fils rejeté et un gamin handicapé. Il suffit d'un rien pour redonner le sourire, il y a tout à y gagner (l'amour d'une femme, la joie de son fils) mais tout à y perdre (la vie). C'est ainsi que l'homme zèbre torche extraterrestres sur extraterrestres dans une furie visuelle non sans rappeler les pires productions nippones des seventies. C'est d'un goût particulièrement douteux, mais au pire, on mettra cela sur le compte d'un éventuel "hommage" plutôt que d'un ratage technique vu la pauvreté du budget.
Seule cette séquence de fin (plutôt inhabituelle chez le cinéaste) où l'on y voit ce flic partir de dos et à côté, un Zebraman triomphant, réussit à nous lâcher une petite émotion. Une émotion facile certes, mais tellement exclusive chez un cinéaste en manque de sérieux.
A la fois trop Miike et pas assez.
Zebraman est un film paradoxal. D'un côté il démarre comme un Sentaï un peu déjanté, avec ses dialogues assez crus, de l'autre il joue la carte du conformisme le plus complet en respectant le happy end de rigueur. On aimerait bien voir du Miike avec ses qualités mais sans ses défauts, du cinéma plus rigoureux où Miike se lâcherait le temps de quelques scènes mais sans oublier le reste du film. Ici il s'est pourtant beaucoup assagi avec un film très clairement orienté hommage et qui ne porte donc pas vraiment la marque de son réalisateur. Le plaisir n'en est pas absent pour autant. Le film respire l'envie de bien faire et de respecter les codes du genre. Le côté anti-héros du personnage principal est évidemment un atout pour éviter le trop plein d'héroisme casse bonbon depuis la vague de film US sur le sujet. L'interprétation est plutôt bonne, les scènes d'action ne sont pas marquantes mais délivrent quelques bons passages. Reste bien sûr quelques passages un peu creux où Miike tente un peu trop de se la jouer sérieux. Non, Zebraman n'a rien du film très profond mais réussit son hommage du genre qu'il double par un éloge de la confiance en soi. Sûrement pas révolutionnaire, assurément loin des délires du père Miike, mais assez plaisant et honnête.
C'est bien du Miike tiens.
Miike a de bonnes idées décalées comme à chaque fois, mais clairement pas assez pour tenir son film sur la longueur comme à chaque fois. Le peu de fond qui devrait faire la force de Zebraman s'il était aussi fou qu'un vrai Sentaï devient une faiblesse. Il s'enlise une nouvelle fois dans un remplissage hasardeux de ce qui devrait être la moelle de son film, le développement réaliste de personnages étranges et tiraillés, presque autistes.
Malheureusement, en guise de développement, Il cultive un amour inconditionnel pour les temps de latence interminables, exemple parmi tant d'autres, la scène entre le père et son fils juste avant de partir sauver le monde, interminable suspension sans consistance avec un seul plan fixe et quelques petites phrases difficilement arrachées de leurs bouches, une lenteur censée être chargée en émotion, un choix de narration typiquement Miikéen, étrange mais vide de consistance, réaliste mais en décalage total et voulu avec le sujet, ici le super héros de Sentaï.
Miike touche pourtant à ce qu'il fait de mieux avec Zebraman, un trip barré de super-héros sans moyens démesurés, réalisé avec une bonne humeur toute nippone, un trip cheap et sincère qui promet un beau camion d'humour décalé et de folie. Mais non, la folie manque, ou plutôt ne suffit pas. Avec cette nonchalance qui le caractérise, un menfoutisme irritant, Miike va très vite, trop sûr de sa folie en guise d'unique accélérateur, et délaisse ce qui devrait faire la puissance de son style, un réalisme sensible et consistant qui n'est ici que ch...
Une sensibilité motrice qui faisait tout le charme de son
Bird people of China alors qu'elle reste ici bien trop simpliste. Dommage une nouvelle fois, car le concept de Zebraman ne manque pas de charme et Sho Aikawa s'y donne à coeur joie.
Un Miike pas tenu sur la longueur de plus...
Zebraman commence bien. Pas grandement non. De façon peu rythmée certes mais sans étirer trop ses plans pour rien comme Miike a l'habitude de le faire. Avec toujours ces idées visuelles gadget oubliées une fois apparues. Mais le début de Zebraman est au moins tenu par un regard sur le film de superhéros entre grosse naiveté et moquerie gentille. Et par une relecture fauchée assumée du genre. Le premier problème, c'est que malgré ses vélléités d'idées délirantes le scénario fait basculer le film dans le trop plein de bons sentiments. Si l'on pense à Spiderman et à Incassable par bien des cotés, Miike est incapable de se tenir longtemps sur la mince ligne séparant le naif du niais comme Raimi et encore moins d'offrir des personnages aussi fouillés que ceux de Shyamalan. Tout l'aspect "fan de superhéros" est mignon mais il n'est pas développé de façon un minimum intéréssante sur la longueurs. Il y avait pourtant de quoi avec ces quelques figures de loosers attachants amoureux d'une série sacrifiée sur l'autel de l'audimat et complètement oubliée. Pour un film pas dénué de longueurs justement... Vers mi-parcours Miike retrouve ainsi ses scories habituelles rayon montage: manque de rythme et usage parfois hasardeux du montage alterné. L'usage d'un score quelconque est quant à lui convenu. Et l'humour se fait parfois des plus faciles et attendus. Reste l'art miikien de savoir parfois convertir le pillage de la série télévisée, de la SF et du film de superhéros en grosses idées délirantes. Sauf que là encore les bonnes intentions naives donnent l'impression que certaines de ces idées sont trop sages, que Miike met de l'eau dans son vin. Le final n'a ainsi pas la force jouissive de bien des fins miikiennes . Signalons aussi un Aikawa Sho des bons jours non cabotins. Zebraman se situe ainsi dans un entre-deux frustrant. Pas assez rigoureux et trop plein de bons sentiments pour etre le Miike le plus sage et le plus touchant depuis Bird People in China, il n'est pas non plus assez convaincant en tant que Miike délirant. Que lui manque-t-il? Un monteur digne de ce nom, comme trop souvent chez Miike...
Zébulakick !
Depuis qu’il a la côte dans les festivals (chacun un, voire deux) Takashi Miike a repoussé les limites de la commande : il semble faire des films exprès pour les présenter en exclusivité. Le festival de Rotterdam, en Hollande, qui avait beaucoup fait pour son succès en Europe, a ainsi pu montrer son petit dernier tout frais sorti de la boite : ZEBRAMAN (prononcer en japonais : Zébulamane!!!!), sa version de film de super héros, il devait y venir un jour. Titre débile, programme idiot (un prof faible se transforme en Zebraman, super héros de bazar et sauve le Japon des extraterrestres verts), il fallait que ce soit drôle pour que la connerie passe. Et ça l’est. Car il faut avouer qu’on aime pas le Miike quand il se fait prétentieux, criard, cynique ou qu’il essaie de faire riche. Zebraman, c’est Spider Man tourné à la
Visitor Q, la démerde totale, avec un costume à deux francs, tout le budget étant mis dans les effets pas très spéciaux (un blob vert tout en 3D). Mais cette dèche colle avec le scénario, qui monte en épingle une série japonaise cheapissime, qui fait passer les Power Rangers pour du luxe. Tout est léger, au delà du cliché, sans aucune importance. Zebraman est censé être de la science fiction mais n’a pas les moyens de tenir ce postulat au delà de la scène d’introduction. D’ailleurs on remarque que les films de Miike sont presque toujours construits pareils, comme ceux d’un vrai branleur : plein la vue au début, puis une heure qui cherche son souffle sans parfois le trouver, et un dernier sursaut de délire exponentiel. Zebraman n’échappe pas à la rêgle, mais son ventre n’est pas trop mou. Car Miike a aussi une vraie histoire à raconter, héritée d’Incassable, celle d’un enfant qui créé un super héros par la force de sa croyance. C’est pas bien original, mais filmé avec tendresse et pas mal joué. Qu’importe aussi, que le film pille sans vergogne toute la science fiction (de série B), du mythique « V » au Village des Damnés et ses enfants tueurs. Car Miike se lâche et là, il est le roi du pétrole. Comme toujours dans ces cas là, c’est dur à raconter. Mention spéciale à la « Zébulanurse ! », qui sort des tréfonds du délire. A voir avec du pop corn et de la bière, ce qu’on a le droit de faire dans les cinémas de Rotterdam.
Zebura...zebura....zeburaman
Histoire pathétique d'un petit homme qui n'existe qu'à travers son imaginaire. Postulat aussi intéressant que classique, qui permet à Miike de dresser un portrait attendrissant de ce personnage. Je regrette néanmoins que ses relations conjugales ne soient pas plus développées, car on devine les choses plus qu'on ne le voit.
Hormis cette réserve, l'ensemble est réellement réjouissant, alternant avec réussite l'humour et les scènes touchantes. Il faut dire que Sho est excellent dans ce rôle, et le principe d'un homme se déguisant en zèbre est encore plus surprenant qu'un adulté déguisé en chauve souris géante.
Moins too much que ce pourquoi Miike est le plus connu, "zebraman" est également un hommage jouissif aux sentais, comme le prouvent les extraits de la série tv et le thème principal du film. Comment faire face à une vie ratée et triste, si ce n'est en s'évadant par l'imaginaire? On pourrait même se demander si tout est vrai dans la perspective du film.
Pour un film de super héros, il n'y a par contre pas beaucoup d'action, mais ce n'est pas ce qui fait l'intérêt du film, même si le final hystérique, est assez sympathique.
Pas inoubliable mais à voir; un film qui possède une âme (comme le dirait Chin Kar Lok en parlant d'une chute de cascadeur).
Pour les nostalgiques du Sentaï (comme moi).
Ce qui est vraiment génial avec Takeshi Miike, c'est qu'il ne cesse de se renouveler et de surprendre à chaque film. Cet homme n' a décidément vraiment peur de rien.
Avec "Zebraman", Miike filme son histoire avec beaucoup de réalisme (voire de nostalgie) et reussit à rendre son super-héro particulièrement touchant.
Malgré un début un peu lent, on se laisse finalement emporter par ce film débordant de sincerité.
On ne pourra pas reprocher à "Zebraman" de sortir des sentiers battus par rapport à tout ce qui a déjà été fait et refait sur les films de super-héros.
Le temps ne pourra que rendre justice à un film comme celui là.
Un superhéros très discret
En 2004 sort ce qui demeure à ce jour l'un des travaux les plus étranges et difficilement cernables de Miike:
Zebraman. On ne sait s'il s'agit d'un « sentaï » remis au goût du jour ou d'un simple hommage au « sentaï » ou encore d'un remake de la série du même nom, qui s'était avérée tellement minable que le public n'avait pas suivi. Ceux qui s'attendent à un équivalent nippon des derniers
Superman et
Batman peuvent rapidement passer leur chemin: faute d'un budget conséquent, les scènes spectaculaires se révèlent loin d'être légion et on se surprend à jeter pas mal de fois un coup d'œil à l'horloge faisant face au téléviseur. Car les longueurs ne tardent hélas pas à se manifester, après un démarrage excellent où l'on s'immisce dans l'existence minable de ce prof qui ne l'est pas moins (Sho Aikawa dans son meilleur rôle chez Miike). Le bougre va recouvrer le goût de la vie en se glissant dans le costume de son héros d'enfance, Zebraman, et mettre de l'ordre dans la ville, peu à peu assaillie par des entités extraterrestres malfaisantes, représentées par des images de synthèse savoureusement cheapo. Le scénario s'avère plus étoffé et intrigant qu'à l'accoutumée pour du Miike, mais paradoxalement, l'ensemble gagne cette fois à plusieurs reprises l'échelon de l'ennui, ce dernier étant pourtant malicieusement évité in extremis dans pas mal de ses autres films, qui jouaient justement avec le même style de ruptures rythmiques tout en se gardant bien de sombrer dans la torpeur. Dans un métrage tel que
Zebraman, on découvre bien vite que ce genre de parti pris n'a en aucun cas sa place, et ce n'est sans doute pas ce qu'a pensé l'auteur de
Rainy Dog. La tentative de critique sociale en début de film paraissait pourtant louable, mais il fallait choisir entre cela ou le « sentaï », pitch oblige.
Zebraman déçoit également sur le plan artistique: une mise en scène à l'allure de pseudo-documentaire (souvent filmé caméra à l'épaule), avec une photographie des plus ternes; inutile de préciser que cette esthétique ne convient guère à l'atmosphère d'un film qui repose avant tout sur la notion de fantaisie et crée ainsi un rendu visuel plutôt de mauvais de goût. En parlant de
Zebraman comme un cru moyennement réalisé et souvent ennuyeux, on pourrait sous-entendre qu'il s'agit d'un simple ratage ou presque. Cependant non, loin de là. Il y a quelques moments forts, quelques instants de poésie décalée et absurde, qui le rendent attachant lorsqu'il ne se montre pas rébarbatif. Et l'assaut final, qui fait dans le spectaculaire avec les moyens du bord, lui permet d'émerger complètement de sa léthargie. Et puis, ce déferlement d'effets numériques foireux tout autant que fun et qui rappellent nos années Sega... quel bonheur kitsch ! Quant à l'épilogue, il est d'une élégance simple, tendre et touchante, si, si.
Zebraman, quoiqu'il ne soit – et de loin – pas l'un des meilleurs Miike, demeure une œuvrette dont les « qualités
» transcendent les nombreuses maladresses et en font une menue curiosité à voir.
UN FILM BIEN BARRE!
Un début bien loufoque avc des scénes de "zuperhéros" typiquement japonaises. après une première demi-heure assez barré à mon gout, le film prend peu à peu son rythme pour se terminer en apothéose. Une belle découverte en somme. A voir
enfin un bon film de super-héros !
Gros coup de coeur.
Miike se lance dans le film de super-héros et étonne.
Par la tendresse et l'émotion qu'il arrive à injecter dans une histoire rendant hommage au sentai !!! (les séries genre X-Or, San Ku Kai...)
Le film est à la fois un gros délire qui se nourrit des clichés de ce genre de film (apprentissage des pouvoirs par un instituteur ordinaire, caricature du japonais moyen) et un gentil film à message rempli de clichés ("il faut croire en ses rêves") qui arrivent miraculeusement à passer et à aucun moment le film ne tombe dans le ridicule ! (pourtant la scène finale est particulièrement casse-gueule, mais en définitive, très émouvante).
Zebraman est donc l'histoire d'un instituteur, fan d'une série sentai 70's éphémère (à tel point qu'il se confectionne le costume). Il va vouloir impressionner l'un de ses élèves partageant la même passion, pendant que des petits ET verts hydrocéphales rôdent et s'emparent des habitants pour commettre des méfaits suivant bizarrement les scénarii de Zebraman...
Le rythme lent de Miike sied plutôt bien à cette histoire, qui contient quand même son lot de scènes d'action (plutôt drôles, l'action n'est pas le point fort du film). Les ET, très marrants et assez bien foutus niveau SFX, font penser à un croisement du Blob et de Mars Attacks ! Pas de super-méchant classique à combattre et ça, ça fait bien plaisir.
L'interprétation est de très bon niveau, le scope (1ère fois que je vois ce format dans un Miike) très bien utilisé et la photo assez belle. On a pas l'impression d'être devant un produit fauché ou bâclé comme trop souvent chez Miike. Et il n'y a pas ces fâcheuses longueurs typiques (bien que raccourci de 10 ou 15 min, il aurait été plus "efficace").
Bref, Zebraman ce n'est pas qu'un gros délire type Cutie Honey live, c'est tout simplement un très bon film. Et c'est quelqu'un qui frôlait l'overdose de super-héros qui vous le dit.
Il faut savoir prendre son élan !
Pour le 100e rôle sur grand écran de son acteur fétiche AIKAWA Sho, Miike lui offre la réalisation d'un rêve (de gosse) - ni plus, ni moins ! Grand fan de la série "Tiger Mask", AIKAWA aimerait interpréter le rôle principal dans une adaptation live. Ces paroles ne tombent pas dans l'oreille d'un sourd et Miike commande auprès de KUDO Kankuro un scénario autour d'un super-héros.
En résulte un drôle de film attachant, au-delà de la simple parodie des sendais typiquement japonais faisant les beaux jours delal télévision depuis les années '60s du type "Ultraman", "Supaidaiman" ou "Kamen Rider". Miike offre un rôle en or à son acteur préféré et rend un nouveau vibrant hommage à son père.
Au-delà de la simple comédie fendard, le propos est donc bien plus profond : c'est le dépassement d'un individu par la confiance accordée d'une autre personne (en l'occurrence d'un petit garçon). A la différence des autres super-héros traditionnels, "Zebraman" ne devient pas fort par une irradiation radio-active; ni par la portée métaphorique de sa propre croissance (à l'instar d"un "Spiderman" réussissant à "gicler" ses toiles d'araignées). "Zebraman" devient fort, parce qu'il prend confiance en lui, parce qu'il veut réaliser ses rêves et parce que quelqu'un croit en lui.
Ses premiers pas maladroits seront amusants, et ce n'est que petit à petit, que Zebraman va prendre pleine possession de ses pouvoirs jusqu'à acquérir la merveilleuse capacité de pouvoir voler (LE rêve de tout homme depuis le mythe d'"Icare").
La fin est pourtant plus ambiguë : "Zebraman" n'est adulé qu'en re-vêtant son masque; comme le dit un personnage : "C'est Zebraman qu'ils veulent voir". Nouvelle décharge contre l'effet de mode entretenue un certain temps par une masse populaire, Zebraman leur devra sa popularité, mais ne pourra compter sur un véritable soutien et foi en lui que de quelques rares personnes, dont un petit garçon handicapé.
Œuvre bien plus profonde, qu'elle ne paraît à première vue, Miike brouille donc à nouveau les pistes; mais il ne réalise pas pour autant son chef-d'œuvre à ce jour.
Se référant à son humour préféré (sec, discret, sans véritable franche rigolade), il passe à côté de maintes occasions de créer de réelles situations parodiques du genre, même si quelques amorces sont brillantes (notamment les séries TV, dont la ridicule série inspirant le personnage de "Zebraman" et le mythique combat d'un "Power Ranger" contre une pseudo-Sadako tout droit sortie de son puits de "The Ring").
La structure du film est linéaire et typique : introduction mettant l'eau à la bouche avant une (trop) longue partie centrale bancale et vide scénaristiquement, avant un final haut en couleurs (sans créer toutefois de nouvelle scène finale culte). Sa mise en scène est paresseuse: de longs plans fixes pour économiser temps au tournage et montage, sans véritablement adhérer au propos, ni souligner la beauté onirique de certains passages.
Les séquences en CGI sont expressément hideuses, mais augurent d'intéressantes expérimentations pour de nouveaux projets futurs, toute nouveauté dans une film de Miike servant souvent de terrain d'expérimentation pour un futur développement dans ses films suivants. A ne pas douter, qu'après ses premiers pas timides dans le domaine des SFX – après ses "DOA 1 et 3" – Miike ira encore plus loin à l'avenir.
"Zebraman" n'est donc pas que la simple pantalonnade parodique à laquelle elle prétend au premier coup d'œil; le scénario est d'une rare profondeur. Malheureusement, Miike passe un peu à côté de son sujet en or par une mise en scène insuffisamment travaillée; mais la maturité de ses dernières œuvres sont flagrantes et nul doute, qu'il finira par soigner autant le fond que la forme de ses futures productions et accouchera d'un authentique chef-d'œuvre dans les années à venir. S'expérience l'aidant, il a toute l'étoffe d'un futur "grand".
Incroyable ! C'est du Miike tout craché :)
Comment arrive-t-il toujours à nous pondre un film à ce point décalé ?
Encore une fois, Miike risque de diviser l'audience : "Zebraman" se situe exactement à mi-chemin entre l'hommage et le foutage de gueule !
Qu'est-ce que ça donne au final ? Et bien une franche rigolade le plus souvent ; car sont regroupés actions médiocres à la Bioman, du mélo cul-cul exagéré volontairement, de la SF caricaturée avec ses petits hommes verts en 3D...
Un film à voir, ne serait-ce que pour le "Zeburaaa Backu Kicku" !
Moitié homme, moitié chevaux, le plus valeureux des zéros....
ZEBRAMAN! ZEBRAMAN! Y'a de quoi se mettre au vert!!!
Sacré Miike... qui nous revient avec un nouveau genre, de nouvelles idées, de nouveaux thèmes et... toujours les bons vieux même défauts.
TrAnSmuTaTiOn !!!
ZeBuRa ScRiPt !!
L'histoire est assez délirante:
Un père, enseignant de son état, voit sa vie et sa famille se désagréger devant ses yeux. Son seul moyen d'évasion est sa série culte, le sentaï 'ZeBrAmAn' (l'homme zèbre pour les plus mauvais en anglais) et son costume de super héros qu'il confectionne dans le secret. Il se lie d'amitié avec un nouvel élève de sa classe, fan lui aussi de Zebraman, tandis que parallèlement des événements pas catholiques se prodisent dans la région...
Une histoire assez bien écrite et délirante où la thèmatique de l'éclatement familial et la recherche du père (héros) sont les thèmes principaux.
ZeBuRa DiRecTiOn !!
Le jeu d'acteur n'est pas particulièrement délirant comme ça pourrait l'être dans une comédie cantonnaise, ça reste très figé et dans l'esprit japonais.
Miike a la mauvaise habitude de faire tranailler ses films en longueur et celui ci n'échappe pas à la règle. Cependant on s'amuse assez et comme souvent on se demande comment ça va se passer (l'imprévisible Miike).
Une fin à l'américaine (croisement improbable de batman, spiderman et ghostbuster) vient parachever la bobine.
Un bon petit film assez optimiste, léger et naïf au niveau de l'esprit mais parfois lourd au niveau de la mise en scène. Original.
"L'Extase en Noir et Blanc"
Une colonie de morses remonte le fleuve...une horde de liliputiens hydrocephales s'empare des egouts...un homme a tete de crabe seme la terreur sur le campus...a la maternite, les bebes naissent verts...le proviseur souffre de retours intestinaux plus que douteux...la division speciale des forces d'auto defense mene l'enquete sur ces phenomenes paranormaux...mais un seul homme pourra retablir l'ordre, la justice et la paix dans ce coin recule du Japon: le grand, le seul, l'unique: ZEBRAMAN
Les habitues auront reconnu l'avant-dernier (ou avant-avant? ou plus encore? cet homme est si prolifique..) film de Takashi Miike.
En ces temps de blockbusters froids et sans imagination, il est bon de trouver encore de vrais films d'action a l'ancienne, matines d'une bonne couche de loufoquerie comme on l'aime: entre Le Village des Damnes, Le Blob, Mars Attacks et un archetype des series de sentai qui ont berce notre enfance, on assiste a un melange detonnant mais qui ne frise jamais l'indigestion. "Toujours a la limite du bon gout, sans jamais l'atteindre", comme dirait Jose Arthur.
Le film demarre comme une bonne vieille chronique de societe un brin dejantee comme Miike en a deja realise une bonne platree, et vire vers le tiers du film a une veritable ode au sentai en particulier et a la SF de serie Z en general; le prof mal-aime (Aikawa Sho, comme toujours parfait dans un tel contexte) qui vire au super heros "zebre" post 70 est savoureux..
Au moment ou vos amis se precipitent tels des moutons dans les complexes dolby-climatises se gaver d'araignees et d'effets speciaux, soyez "roots": preferez leur les maquettes en plastique et les masques en carton pate de ZEBRAMAN, incroyablement jouissif (mais je suis de mauvaise foi: le film compte lui aussi son lot d'effets speciaux numeriques).. Miike au sommet de son "art", donc... malgre quelques longueurs et ses themes habituels (la decomposition familiale, les marginaux de la societe japonaise..) que certains se lasseront peut etre de retrouver pour la 150eme fois (mais l'auteur se renouvelle toujours).
Bioman cheap
Faut arreter de déconner,c'est nullissime,vraiment ringard et le déluge de bons sentiments est à vomir.Pourtant l'aspect kitsch est tellement assumé que ça force le respect et les limites du 2° degré (ou du 12000è si vous préferez) sont souvent dépassés sans que cela soit catastrophique,alors un vendredi soir en 3ème partie de soirée,pourquoi pas...
Daube intergalactique
J'ai rarement vu un film aussi minable. Tout d'abord, je trouve que c'est dommage que Zebraman ait de vrais supers pouvoirs, il est plus fort que superman... Film marrant pendant 15 minutes lorsque Zebraman n'a pas de supers pouvoirs mais après, ça part en vrilles, ça veut rien dire. Bon, il y en a qui aiment, il en faut pour tout le monde...
Zebulamaaaan !
On a donc ici le mythe du super héros, plus précisémment du tokusatsu ; c'est un peu l'Incassable de Miike, en fait.
Alors voilà, ce n'est pas totalement tourné en dérision, complètement parodique comme on aurait pu s'y attendre.
On a droit à des passages plus "posés", et d'autres (moins nombreux) de gros délires (Zebra-nurse :p !).
L'ensemble est parfois malheureusement un peu mal rythmé (la faute à quelques plans séquences fixes inutilement longuets, entre autres), et les presque 2 heures quelque peu mal gérées.
Après, deux autres reproches : les ennemis tout d'abord.
Je ne vois pas quel intérêt a pu trouver Miike à nous coller ces espèces de blob verts pour seuls ennemis (si on excepte l'espèce d'homme-crabe bien marrant XD).
C' aurait été AMHA plus marrant et logique de caser des ennemis type show de super héros jap, justement.
Déçu à ce niveau-là...et du côté de l'action.
Me doute bien que ce n'est pas un film d'action à proprement parler, mais quand on voit une scène comme celle de crabe-man avec de jolies pirouettes, on aurait souhaité en voir un peu plus.
A part ça, l'ensemble est bien traité, la morale simpliste et martelée (crois en tes rêves) mais sympathique et efficace...
Pas un film culte ni un ratage, Zebraman est plein de bonne choses, mais aussi parsemé de petits défauts qui l'empêchent d'accéder au rang d excellent film.
Dommage.
Salaud de Miike!!!!!
Je me suis marré comme un bossu... J'ai chialé comme un gamin à la fin (authentique!)... Je me suis passé plusieurs fois de suite le générique final...
Les LEGERS défauts concernant le rythme? Je m'en fiche complètement!
Si Zebraman caractérise l'accession de Miike au cinéma "grand public", je suis pour!
28 septembre 2004
par
Izzy
Mon père ce héros
L'une des bonnes raisons d'aimer le cinéma de Miike réside dans cette synthèse parfaite qu'il ne cesse d'opérer entre l'économie de marché et le cinéma. C'est cette entêtante filmographie faite de d’œuvres plus au moins fauchées et cheap qui ne se souci jamais d'une quelconque recherche esthétique, mais plutôt d'une reproduction systématique de ses objets, pour que le spectateur ne manque jamais de rien. Bien que cette seule loi empirique soit ce qui semble toujours diriger Miike, il signe -comme à son habitude-, avec Zebraman un objet foncièrement paresseux, pauvre, plat et fade, qui pourtant se révèle des plus enthousiasmant. Le film prouve en effet que quand le réalisateur assume son total dénuement de moyen technique et l'impuissance de sa mise en scène, il sait compenser par un ton étrangement sensible, drôle et émouvant, qui montre qu'en trouvant des solutions adaptées à une esthétique quasi nulle on peut trouver une cohérence à cette dernière. Constamment mal filmé, tourné avec un certain laisser aller, un sens du cadre approximatif, un rythme mou qui privilégie en permanence un certain appauvrissement dramatique, des scènes d'actions qui n'ont rien à envier aux séries auxquels le films fait référence, des morceaux de bravoure le plus souvent comique, et des effets spéciaux plutôt spécieux, Zebraman trouve pourtant dans cet anéantissement à toute forme d'intensité plastique un ton à lui. Un style de cinéma bricolé à la hauteur du costume du héros, fait de deux trois bouts de tissus et de ficelles, dans lequel nous sommes toujours conscient de ce qu'on voit et d'où nous le voyons, mais qui à force de se persuadé que tout ça n'a aucune importance arrive à emporter le morceau et presque nous faire verser une larme.
A mi-chemin entre Unbreakable de Shymalan (ici ce serait plutôt Unbelievable) et le Spider-man de Raimi, Miike fait donc son film d'anti-héros. Sauf que ce héros banal et ordinaire, père blasé et dépressif, autrefois largement teinté d'ultra cynisme dans Visitor Q, est traité ici avec un émerveillement non feint. Zebraman c'est l'histoire d'un homme, monsieur tout le monde, un John Doe vieux fan d'une série télé fauchée, sorte de Kamen Rider ou d'Ultraman comme le Japon en a tant connu.
Comment devenir le héros de ses propres fantasmes, trouver la foi, exister et briller dans le regard d'un enfant handicapé, retrouver confiance en soi et dans le monde se veulent les grandes questions métaphysiques et humaniste de Zebraman. Miike fait dans les bons sentiments mais pas seulement. Il se veut comme à son habitude un critique gentiment féroce. La conquête de son héros c'est avant tout une aventure sociale et humaine en pleine science fiction du quotidien. L'histoire d'un père qui au travers de ses fantasmes délirant de super héros de série z retrouve la position hiérarchique le définissant dans la société japonaise. Une telle prétention rhétorique chez ce cinéaste anarchiste mercantiliste (curieux paradoxe) fait toujours un peu sourire, mais après-tout ça n'a pas grande importance. Parce que Miike il y croit à son héros au regard un peu paumé qu'on arrive si vite à aimer. Il y croit un peu lâchement, non sans une certaine ivresse un peu désespérée et goguenarde. Celle du genre qu'on a autour d'une table après trop de tournée de bière ou de saké. Là où les bons sentiments prennent le pas sur la raison, où l'on croit savoir ce qui est juste mais où pourtant on sait que ça ne sert à rien d'y croire.
Zebraman c'est du cinéma contre toutes les tables de loi du cinéphile, cet homme moderne soi disant doué d'un savoir qui lui donne ce droit divin du jugement (dernier ?) et d'établir des listes. Miike lui les seules listes qu'il connaisse c'est celle de son compte en banque qui grimpe, grimpe à coup de 3,4,5 films par an. Que le cinéma soit un art il s'en balance, d'être un auteur il s'en moque (il fait d'ailleurs souvent semblant d'en être un, histoire de brouiller les pistes, ce qui à le don d'agacer le cinéphile et le critique, évidemment). Miike et son Zebraman sont les preuves d'un manifeste qui ne s'écrit pas d'anti-cinéma fait d'anti-héros et d'une esthétique de la pauvreté et la banalité. C'est du cinéma contre les manuels d'histoire et d'esthétique universitaire, du cinéma pour des fans gloutons, ces kids d'après toutes les révolutions qui n'ont rien d'autre à espérer et attendre qu'encore un peu d'émotion, de l'amour quoi. Zebraman est notre héros.
bluffe !
N'etant qu'un demi-fan de Miike, je me dirigeait vers ma salle de cinema preferee d'un pas peu assure, marchant bon-an mal-an apres une longue journee de travail. "Et puis" me suis-je dis, "un film de super heros fauche en costume lycra moule sexe, ca me rappelera de bon souvenirs"... Il faut dire qu'avec la bande-annonce du dit film et toute la pub faite autour on etait en droit de se retrouver face a une bonne serie Z, sur-jouee et, du meme coup, jouissive.
Ticket en main, je m'assieds sur mon fauteuil, sans popcorn, malgre les conseils formules sur cinemasie (je precise que je suis un anti-porcorn/boisson militant). Le film commence, et... finit deux heures plus tard, me laissant coit, bluffe par la finesse et la tendresse degagees par cette bobines, par la mise en scene et le jeux des acteurs. Miike a, a mon sens, fait la un grand film sur le mal etre des quarantenaires/cinquantenaire au Japon: Famille decomposee typique, la mere trompant le pere, les enfants ignorants completement l'autorite paternelle, et ce pere, cet anti-heros sublime, l'archetype meme de l"Oyaji" standard (le bon beauf pere de famille, une majorite au Japon). La nostalgie de cet "Oyaji" pour une sombre serie TV de super-sentai, et son amitie pour un gamin tout aussi fan de cette serie, vont suffire a transformer le balourd de pere en justicier fan de gymnastique ryhtmique... A partir de la, le scenario n'a plus vraiment d'importance,mais son traitement lui, en a beaucoup plus.
Miike donc, le meme que celui d'"Audition" et de "Koroshiya 1", nous prend par la main et nous entraine sur le chemin de la legerete, du touchant... adorable !
Pour ceux qui on aime les delires sanguinolant des deux films sus-cite, et ne voient en Miike qu'un homme avide de tortures et... de tortures, passez votre chemin, pour les autres, laissez-vous porte par cet acces de gentillesse, je vous promet un agreable moment.