Dur dur d'être puceau !
Deuxième titre à bénéficier d'un traitement de faveur dans le Shônen Collection, Young GTO est aussi à surveiller de prêt pour plusieurs raisons.
La première et sans doute celle qui a attiré le plus de regards sur ce titre, c'est qu'il s'agit bien sûr de la prequel inédite en France à un des très gros succès du manga : GTO. Je dois avouer que quand j'avais tenté de lire ce dernier, le bouquin m'était tombé des mains non pas parce que je ne le trouvais pas à mon goût mais plutôt parce que ce n'était pas le bon moment pour le lire. Si l'occasion se représentait à moi, je pense que je serai déjà plus concentrée. Tout ça pour dire que M. Eikichi Onizuka était un quasi-parfait inconnu pour moi avant Young GTO.
Je découvre donc un anti-héros, graine de racaille qui a un look que lui trouve cool et qui est tout de même assez pathétique. Une homme, un vrai pour qui l'amitié avec son pote Ryuji passe avant tout mais qui rêve aussi du grand amour... euh de se taper une nana. En fait, il n'est même pas encore un homme non plus. Un peu trop fonceur, castagneur et jeune dans sa tête. Ryuji est déjà un chouillat plus mature et n'a déjà plus la même approche d'une relation avec une femme malgré qu'il continue à reprendre ses airs de macho toujours prêt pour la bagarre au contact de Eikichi. Une sacré paire que cet Onibaku Combi en tout cas.
Inutile de mentir, l'humour dans Young GTO est gras. On rigole parce que Eikichi se fait plâtrer tout le bas du corps et qu'une étrange forme parfaitement moulée arrive à briser le carcan solide rien qu'à la vue d'une jeune fille dénudée. Un exemple parmi tant d'autres. Et c'est sans parler des très nombreuses grimaces en tout genre qu'ils arrivent à faire. En fait, plus ils sont ridicules, plus le lecteur rigole.
Côté scénario, les aventures de nos deux loosers puceaux lâchés dans la nature sont très variées et mine de rien, à la longue, on pourrait même croire qu'ils sont capables de séduire des demoiselles (bon certaines sont un peu cruchaudes, d'autres déjà moins mais sont plus difficile à conquérir). Mais à cause d'une bonne dose de "pas de bol" ou un regain soudain de galanterie, ils arrivent toujours à rater leur cible. Et comme il faut bien se défouler, toutes les occasions sont bonnes pour redorer le blason du Onibaku Combi en se fightant jusqu'au sang tout en restant discrets car ils savent bien que la violence, ça fait fuir les filles. Un début d'évolution sans doute. C'est d'ailleurs le côté un peu violent que je reproche au manga, parfois ça semble un peu trop gratuit à mon goût. Heureusement que l'humour rattrape ces petits écarts qui font malgré tout partie intégrante des personnages et dont finalement l'histoire ne pourrait pas se passer.
Le dessin quant à lui est bien loin d'être aussi fin et beau que celui de Getbackers ou tout autre shônen du même type (Kyo, Kamikaze...). Le chara-design des personnages est beaucoup plus grossier mais comme dit plus haut quand il s'agit de faire des grimaces, ça devient tellement exagéré que c'est hilarant. Pour les amateurs, il est à signaler quelques scènes torrides de douche même si le dessin aurait pu être plus joli et une superbe scène avec un grand mâle super baraque aimant le cuir et dont Eikichi se souviendra toute sa vie (le lecteur aussi :).
Au final, ce manga est définitivement à conseiller aux amateurs d'humour bien lourd et qui ont envie de se détendre les neurones sans se prendre la tête avec des histoires d'amour compliquées :)