Sujet très intéressant mais un peu foutu en l'air par les effets inutils
Comme le premier Yellow Hair, celui ci a été sujet à polémique ; tout d'abord parce que c'est la suite d'un film déjà controversé, mais surtout parce que cette fois ci le réalisateur s'attaque à la transsexualité. Par contre, le film n'a pas été censuré car les scènes de sexe sont quand même pas nombreuses. Le film parle donc de trois personnages dont les destins se croisent ; la première est une femme transsexuelle, interprétée par une célèbre chanteuse transsexuelle, la deuxième est une caissière dans une épicerie de quartier tenu par un pervert et enfin le dernier est un réalisateur amateur de documentaire qui vient filmer l'aventure des deux filles après que la première ait éclaté une bouteille sur la tête du patron. Le groupe part fuit donc pour vivre quelques aventures sans lendemain, avec tous les risques que cela comporte. Le film développe bien la personnalité de la transsexuelle, ce qui est le thème principal du film ; ainsi elle garde un tempéramment plutôt masculin et ne supporte pas l'idée que les gens sachent que c'était un homme auparavant (ce qui est évidemment écrit sur sa carte d'identité et lui complique la situation plusieurs fois). Quant à la deuxième fille, elle a une psychologie plus proche de la jeune fille dans le premier ; à savoir que n'ayant rien à donner ou offrir pour se sortir de certaines contrariétés, elle utilise facilement le sexe ; également elle a honte de sa situation et n'ose pas aller voir sa fille qu'elle laisse chez ses parents tant qu'elle est pauvre. Pour finir l'homme est plutôt neutre, cherchant plutôt à attraper les scènes de vie des deux filles dans sa caméra mais essayant de rester le plus possible en dehors des ennuis.
Par contre la mise en scène gâche malheursement beaucoup le sujet. Trop d'effets inutiles sont utilisés ici ; on dirait qu'il s'agit d'un terrain d'entrainement à toutes sortes de techniques étourdissantes et franchement hors contexte. Dans le premier, les rares effets étaient bien employés à conférer une ambiance fidèle aux scènes concernées, mais dans celui là, c'est tout le temps et c'est agacant ; les séquences paraissent stupide et on à l'impression d'oublier l'histoire en partant dans un trip personnel du réalisateur. Cela dit, il y en avait des bien trouvés, mais à un sur cinq, ca fait un peu juste je trouve. Ca m'a fait un peu penser à Nowhere To Hide, qui était était également un sacré terrain de jeu à des effets bizarres et inutiles en pire encore. Autre chose également, il faudrait m'expliquer pourquoi le film s'appelle Yellow Hair ; autant le premier tenait logiquement le titre (et même il importait quant à l'histoire), mais ici, à part le réalisateur et l'idée de vouloir profiter de la polémique du premier, ca m'échappe.
Enfin on peut féliciter l'idée du film ; il faut oser ; Ha Ri-Su joue très bien ; ca m'a également fait plaisir de voir Shin Yi jouer autre chose qu'un rôle comique à grimaces ; les reste de la distribution est tantôt correcte, tantôt médiocre mais les autres rôles n'étant pas très développé, ce n'est pas vraiment important. Enfin ils auraient pu éviter de massacrer le film par ces effets débiles.
Très bon drame sur un sujet marginal
Une mise au point tout d'abord: je n'ai pas vu le premier Yellow Hair(qui existe en dvd mais non sous-titré) mais d'après mes informations, les deux films ne sont pas très en rapport(hormis qu'ils soient l'oeuvre du même réalisateur) donc vous pouvez très bien apprécier ce film sans avoir vu le premier. Voilà, fin de la parenthèse.
Avec sa bande-annonce tapageuse et son look, Yellow Hair 2 avait toutes les chances d'être un film de djeunz complètement foireux et indigeste mais c'était aller bien vite en besogne parce qu'après les 109 minutes que durent le film, il faut bien se rendre à l'évidence que le film réussit à éviter habilement tous les pièges qui lui étaient tendus vu son sujet et à l'instar de Die Bad, Yellow Hair 2 finit par très bien se positionner face aux productions coréennes habituelles. Le sujet complètement casse-gueule de la transexualité est ici pris avec une énorme pudeur et un certain respect de la part du réalisateur. Il y'a bien quelques scènes de violence ou à caractère sexuel mais rien qui puisse choquer, les amateurs de trash et de vulgarité n'ont plus qu'à tourner les talons.Cet état de fait se confirme avec la présentation des trois personnages, une partie qui prend quasi la moitié du film(oui, ce sont pas des gens pressés les coréens) et qui permet au réalisateur de développer suffisament les caractères de chacuns. On a évidemment, le caméraman zonard qui traînent sans réel but dans les rues et l'employée du magasin qui est courtisée par son ex et son patron mais le morceau de choix revient évidemment à Ha Ri-Su qui joue quelque peu son propre rôle car il/elle est un vrai transexuel(ceci dit, l'opération est vraiment réussie, on en tomberait presque amoureux) et c'est là qu'on trouve le coeur du film car Ha Ri-Su apporte une réelle crédibilité au film et cela se répercute sur l'ensemble du métrage, on pourrait presque voir ça comme sa propre biographie.
Cet aspect pris en compte, on peut maintenant apprécier Yellow Hair 2 comme un authentique drame. Mais pas un drame plan-plan car la réal alterne très bien entre réalisme et moments hyper-clippés(la scène de la discussion suite à la mort du patron du magasin en est d'ailleur un sommet) qui donne au film un réel sentiment de non-linéarité et qui fait de chaque scène un moment unique pour le spectateur. Mais attention à l'incompréhension, car ce n'est pas non plus Lola Rennt, le feeling du film est plus proche du spleen qu'autre chose malgré certains aspects de sa réalisation et ses couleurs très tendance. Après le meurtre, les trois personnages s'embarquent de façon détournée pour un voyage à la recherche d'eux-mêmes, de leur identité et à partir de ce moment, le film gagne encore plus en profondeur et devient le constat noir et désespéré de toute une génération dont Ha Ri-Su devient le symbole et c'est tout naturellement que le film se finit de façon bien amère mais c'est aussi là que le film se hisse définitivement comme un film attachant, qui hante bien longtemps après sa vision...
04 juillet 2002
par
Alain
Road movie étrange et sans intérêt.
Un film sur les malheurs d'une transexuelle séduisante, son quotidien fait de compromis et d'humiliations.Sans moi.
Dark Hair (ou pourquoi je préfère les brunes)
Que cela soit bien clair,
Yellow Hair 2 est autant la suite de
Yellow Hair que moi-même suis fils du pâpe. Pas les mêmes personnages, pas les mêmes acteurs, pas la même histoire, on dirait même pas le même réalisateur,... pas même le moindre petit cheveux décoloré à l'horizon. Nous voilà donc en face d'une fausse suite honteusement distribuée comme une séquelle (on se croirait revenu fin 80s) pour capitaliser sur le potentiel sulfureux du
Yellow Hair original - qui faut-il le rappeler avait secoué toute la Corée et été interdit pour pornographie. Un procédé d'autant plus incompréhensible que si le premier film n'avait décidément rien de bien excitant, il n'en est pas de même de ce
Yellow Hair 2 particulièrement réjouissant.
(en deux mots : vous avez pas aimé Yellow Hair
? c'est pas une raison de ne pas voir Yellow Hair 2
)
Car si
Yellow Hair péchait sérieusement d'un point de vu de la réalisation, particulièrement plate et très marquée "cinéaste indépendant fauché",
Yellow Hair 2 joue définitivement dans une autre catégorie, mettant la mise en scène et son caractère d'objet filmique au centre de l'oeuvre. Alors c'est toujours fauché, kitch même par endroits, et certains hurleront à la réalisation branchouille de clipeur mais vous n'avez qu'à leur dire de ma part tout le bien que je pense de leur façon de résumer ce film et sa mise en scène à sa portion congrue superficielle. Alors que le premier
Yellow Hair, une fois dépouillé de son verni subversif, était finalement très plat,
Yellow Hair 2 est au contraire très élaboré et fourmille d'idées de mise en scène et globalement d'idées tout court (tout sauf gratuites d'ailleurs) dont non la moindre est cette triple scène d'ouverture suivant tour à tour les trois protagonistes, le film se construisant autour du noeud scénaristique que représente la mort du patron. Cette simple idée illustre un concept qui m'est cher et que personnellement je trouve véritablement puissant et pertinent narrativement, à savoir qu'il est nécessaire pour cerner un événement de pouvoir l'observer suivant plusieurs points de vue et référentiels. Et n'allez pas croire qu'une fois les trois trames narratives rassemblées (tissées) en une seule plus linéaire ce procédé soit mis à la trappe. C'est justement là que la mise en scène prend le relai de la structure scénaristique et que les soi-disant artifices de mise en scènes trouvent leur sens. Pour prolonger cette dynamique de vision "multifocale"
Kim Yu-Min utilise donc différents types de caméra (la DV constituant la majeure partie du film, le camescope de R, les caméras de surveillance, le caméra cachée), multiplie les surfaces réfléchissantes (mirroirs, téléviseurs, flaque de sang) et les espaces translucides (chope de bière, aquarium) à travers lesquelles il va filmer et qui vont déformer le sujet pour le montrer autrement. Cette démarche est radicalisée dans deux scènes magnifiques (surtout la deuxième), où le réalisateur construit avec les éléments du décor des pseudo split-screens : tout d'abord en juxtaposant des mirroirs reflettant l'actrice, vue de dos dans le cadre, avec une télévision où passe un film d'elle, puis en détournant les panneaux d'écrans vidéo de surveillance dans lesquels il démultiplie les images, en faisant cohabiter de différents formats, avant d'opérer un fondu sur le mur d'écrans d'un karaoke, justement éteints et dans lesquels se reflettent l'action (j'adore). Il va aussi utiliser sur la durée du métrage un nombre impressionnant de tonnalités de mise en scène, de la branchouillitude clipesque (qu'on va retenir en premier) à une réalisation beaucoup plus classe et maîtrisée (la scène de fin), en passant par la réalisation crue "indies-like", le simili drama télé pour certains passages et voir même l'abstrait psyché (la scène de flippe après le meurtre"). Autant d'occasions d'observer les personnages avec des yeux différents. Finalement, c'est précisément là où
Yellow Hair premier du nom échouait (provoquer une empathie avec les personnages et leur donner une profondeur) que
Yellow Hair 2 se montre le plus brillant : montrer les exclus, non pas comme un état de fait d'une caméra froide est sans âme, mais à travers toutes leur facettes et au court de leur processus de marginalistation.
plaisant malgré quelques défauts
je m'attendais pas à ça, ce film a le méritre d'offrir une part d'originalité dans son traitement et son mélange improbable à priori. il y a des bonnes idées, qui, sans être complètement nouvelles, permettent de faire passer le film sans trop d'ennui. l'"actrice" est vraiment bluffante, et le traitement est assez fin pour ce film qui aurait pu virer au film tendance, ici on ne démord pas totalement des drames coréens plus traditionnels. à l'image de cette photo trop lisse et cette réalisation pas assez audacieuse dans les passages "forts", c'est ce qui constitue la limite à mon sens, un peu le cul entre deux chaises, il aurait été peut être préférable de s'écarter plus de la norme coréenne, ce qui ne veut pas dire vulguaire ou putassier, mais l'image est très asseptisée, je sais pas à quoi c'est dû techniquement mais la quasi totalité des films coréens ont un rendu visuel proche du téléfilm léché, ça convient sur des comédies sentimentales mais pas pour tout.
hormis ce reproche on a affaire à un petit film qui ne mange pas de pain mais qui se regarde bien.