Collection de timbrés
"Songe d'une nuit d'été" est l'adaptation cinématographique du manga "XxxHolic" (série en 13 parties toujours en cours de parution au Japon et en France à ce jour) par "Production IG" ("Ghost in the shell", "Jin-Roh"). Si cette bande dessinée a déjà connu une adaptation sous forme de série animée TV (2 saisons, dont une à 24 épisodes diffusée en 2006 et une seconde diffusée en 2008 de 13 épisodes), cet épisode constitue un inédit.
Un inédit extrêmement fidèle au matériel original, qui reprend le visuel si particulier du manga (et de la série animée) aux personnages élancés aux longs bras, couleurs sombres et zones laissées vacantes et qui réussit à traduire l'ambiance si particulière, qui oscille constamment entre humour (les attitudes exagérées de Watanaki et sa relation aux autres personnages) et gravité.
Sans lien aucun avec les épisodes développés dans le manga et à la TV, "Songe…" en garde pourtant bien l'esprit. La relation entre le trio principal formé par Yuko, Watanaki et Domeki est donc parfaitement respectée et même Mokona fait son apparition éclair habituelle en début et fin de l'épisode. L'intrigue tourne une nouvelle fois autour du thème de "l'addiction" des humains, en l'occurrence celle de vouloir à tout prix "collectionner" des objets. Autant prévenir tout de suite, que dans la dimension dans laquelle évolue l'histoire, ce ne sont moins les timbres ou les autocollants, plutôt que des antennes de papillon ou du fil barbelé, que les protagonistes s'amusent à rassembler…
Si l'histoire est certes des plus originales, on pourra néanmoins regretter la confusion de l'intrigue et le fourmillement d'idées des scénaristes pas toujours abouti. L'intrigue part dans tous les sens et essaye de brouiller sciemment les pistes pour ne pas deviner le dénouement de l'histoire. De l'apparition fantomatique d'une petite fille on passe à une fin (prévisible) pleine de fureur et de folie destructrice finalement très peu en lien avec le vrai mot de la fin. A noter néanmoins l'extraordinaire passage (sans aucun lien avec le restant de l'intrigue) de la folle envie de Watanaki de trouver des toilettes dans une maison labyrinthique. Son chemin de croix, de plus en plus fantasque, ressemble tout droit sorti des récits cauchemardesques de Kafka et pourrait se reprocher des chemins tortueux, qu'il faut parfois emprunter dans la réalité dans l'arrière-pays italien (ou de quelques pays de l'Est) pour trouver destination finale (parole de baroudeur !!).
Une adaptation réussie et fidèle, mais dont l'histoire n'est sans doute pas la meilleure de la série pour pouvoir totalement accrocher. Attention également à l'univers extrêmement dense et complexe avec des jalons dès le départ solidement posés et qui risque de rebuter les spectateurs ne connaissant rien à la série originale.