Sexe, mensonges et libido
Un premier long-métrage d'un expatrié chinois, "Xiaolin Xialo" s'inscrit dans la mouvance des petits films tournés à l'arrache (ou "à la trash", comme je les appelle), sans autorisation, dans les rues chinoises. Profondément ancré dans un certain quotidien, ce film – comme tant d'autres – fait état d'un certain envers du décor, celui des laissés-pour-compte de l'actuelle explosion économique. Dans cette petite ville de province, des pauvres ouvriers s'échinent à tenter de ramener quelques pauvres sous en rêvant de partir un jour pour la "grande ville", où les attendra finalement un sort similaire. De cette répression naît une frustration, sexuelle auprès du personnage principal, qui ne peut bientôt plus penser qu'à assouvir sa libido coûte que coûte.
Film indépendant, le réalisateur Zhang Miaoyan se permet d'aller très, très loin, entre séances de masturbation, plan d'un sein furtif, présentation d'un salon de coiffure de nature bien particulière et même quelques plans rebelles d'un artiste engagé chantant sa rage sur une place publique, ou des personnages dénonçant le système.
Traversé de bout en bout d'une rage à peine refreinée, le dénouement n'est finalement que d'autant plus attendu, même s'il résonne comme une grosse claque en pleine tranche.