De l'effet positif du dopage numérique dans l'organisme humain, ou quand Ben Johnson s'invite dans la Matrice
Takeshi Koike travaillait jusqu’à maintenant, depuis une dizaine d’années, dans l’ombre de Kawajiri au studio Madhouse. Désormais il faudra compter avec lui car nul doute qu’à la vue de World Record un nouvel auteur au style très personnel (un peu redondant comme définition ?) est né aux yeux du grand public. Style qui semble avoir tapé dans l’œil d’un certain Tarantino puisque Koike est responsable (après son générique d’ouverture pour le film Party 7 plutôt réussi) en tant que chara-designer et animateur clef, au sein de Production IG pour l’occasion, des 10 mn d’animation que comporterait Kill Bill.
Pour en revenir à World Record on peut sans peine qualifier ce segment comme le plus original et aboutit au niveau du chara-design qui porte entièrement la patte de son auteur. Quand à l’animation proprement dite, elle se situe, avec Kid Story et Beyond, parmi le haut du panier de cette cuvée Animatrix. Fait dans un style hors des codes graphiques habituels de l’animation japonaise, World Record joue sur un visuel hautement expressif et « poseur » souligné par les déformations de perspectives accentuées servant avant tout le travail particulier sur le corps. Le pari est si bien tenu que l’on ressent les tensions du récit (les efforts surhumain d’un athlète) jouer de façon littérale sur la musculature du personnage principal dont chaque fibre corporelle semble au bord de la rupture. Une animation très charnelle pleine d’érotisme. A noter que le scénario de World Record a été écrit par Kawajiri lui-même ce qui explique sans doute sa ressemblance, dans le pitch, avec son segment intitulé L’homme qui court pour le film omnibus Manie Manie.
Le seul qui ait de la personnalité (avec Beyond)
D'accord avec Astec. Contrairement aux autres, c'est pour ma part le seul des courts qui sort vraiment du lot, qui à sa propre personnalité graphique (avec Beyond), une représentation du mouvement bien à lui, un trait hyper saillant et une palette ultra contrastée. Évidemment, je comprend qu'on puisse trouver ça moche, pour moi, pas de doute, ici, on repompe moins qu'ailleurs et les mouvements au ralenti, les muscles relâchés, le claquage en gros plan sont autant de traitements différents et sympathiques.
C'est quoi ça ?
Sotir de la matrice par une voie non prévue, ça aurait pu donner quelque chose, mais là je trouve que cest se foutre du monde que de présenter un épisode aussi baclé. Et surtout je ne supporterais pas 2 mn avec un dessin pareil quelque soit le scénario.
Beurk !
Tout est dans l'ambiance
World Record se base lui aussi sur le thème de l'évasion de la matrice mais propose une méthode de le faire assez particulière. Les capacités de ce coureur lui permettant de se dépasser physiquement dans la matrice alors qu'il n'avait pour unique but que de retrouver son record du monde et l'éveillant ainsi dans le monde réel. L'idée est bonne il faut l'avouer. Ce qui l'est moins par contre, c'est le chara-design que je trouve assez moche, tout particulièrement le pseudo Brad Pitt que je n'aurais jamais reconnu si les commentaires dans les bonus ne le précisaient pas et dont la gestuelle me fatigue dés le premier plan où il apparaît.
Quand je parle de l'ambiance dans le titre, c'est que malgré ce style de dessin grossier (ceci n'engageant que moi), il existe une dynamique des images associées à une musique assez bong bong techno qui rend la scène de la course spectaculaire en particulier le moment où le poisson de la matrice sort de tous les muscles du sportif en explosant. Et c'est le gros point positif de ce court.
Assez dingue...et particulièrement raté
World record est une petite performance visuelle. A force de se répéter, sachez qu'Animatrix distille son once d'intérêt que dans son programme visuel extrêmement riche -mais inégal- qui reste la seule attraction à la portée d'à peu près tout le monde.
Cet épisode ne trahit pas la règle, on ne comprend rien à ce qui se passe, on ne sait pas ce que veux ce champion, mais on le regarde, on le suit faire sa course de tarée malgré son animation particulièrement baclée. Dieu que le style étonne, fascine, mais qu'est-ce qu'on s'emmerde!
La course du bonhomme est un pur récital au niveau graphique. Les muscles sont éxagérés, les détails sont grossis, les noirs sont d'une grande profondeur, les formes sont taillées à la scerpe.
En dehors de ça, rien de bien aguichant à se mettre sous la dent, on pourra même crier au scandal devant une fin si catastrophique.
Les + :
- Un style pas dégueu
Les - :
- Aucun intérêt
La VRAIE thématique de la MATRICE exploitée : le dépassement de soi
Une fois passée la première approche d'un graphisme, que la plupart trouveront très certainement HIDEUX en première instance, il dessert tout de même merveilleusement la belle approche thématique du film par la suite. Cet épisode a pour principale qualité de rendre compte de ce qui a été pour moi la véritable essence du premier "Matrix" : le dépassement de soi.
Autant j'avais ésperé voir se développer l'idée dans l'épisode "Kid's Story", autant j'ai été d'autant plus fâché que de voir le film se terminer en véritable ode au suicide (si le serveur voudrait bien me laisser ajouter ma critique exposée, au lieu de planter, vous y touveriez toutes mes références...bref...); tout comme le second épisode ciné m'avait laissé un sacré goût amer dans la bouche, car NEO n'avait plus besoin de se dépasser, tellement il était devenu un "Jésus Christ Super-Star/Man"...
Bref, ce court épisode met en scène un coureur, qui met tout en jeu pour se dépasser lui-même et de par là prouver à tout le monde, qu'il est le meilleur.
Qui n'a pas eu l'occasion de se retrouver en une quelconque compétition et d'avoir tout donné, rien que pour prouver aux autres, que l'on existe; que l'on est bien mieux, que ce que l'on ne paraît au premier regard critique de l'autre.
Voilà toute l'histoire de ce sportif. Une histoire, qui n'a rien et absolument tout à voir avec la matrice et notamment avec le personnage de "Néo". Une idée brillante et sans doute la meilleure accaparition d'une thématique essentielle du matériel original, malheureusement gâché par un graphisme en-dessous des prétentions et un mauvais équilibre des différentes idées développées.