Elise | 4.25 | J'ai envie de visiter cette forêt de palmier maintenant |
The Windmill Palm Grove passe clairement comme la réponse à My Mother the Mermaid. En effet, un concept similaire revient dans les deux films, mais on sent tout de même qu'ici le scénario est un peu plus profond qu'un simple histoire d'amour. My Mother... racontait l'histoire d'amour sur l'île Jeju entre une plongeuse et un facteur, plusieurs décennie auparavant, mettant en avant l'histoire des plongeuses de Jejudo mais également le talent de Jeon Do-Yeon avec sa double interprétation. Dans The Windmill..., un homme raconte à une fille dans un bus son voyage d'affaire sur l'île Geojae où il rencontra un jeune fille travaillant pour une compagnie de logistique, qui lui raconta l'histoire de ses parents. En plus de nous montrer une histoire d'amour et de vanter la beauté de l'île, on nous raconte une face très importante de la culture coréenne, la position des femmes. En effet, la fille parle des conditions dans lesquelles a vécu sa mère, avec un père violent qui la vendit à une famille riche, et tant d'autres scènes même pas racontables vu la violence morale qui en découle. Evidemment, tout cela déteint sur la fille qui adopte une position radicale et ne souhaite clairement pas subir les mêmes problèmes qu'a eu sa mère. Si on extrapole, on pourrait dire que cela tend à montrer pourquoi les jeunes femmes coréennes actuellement rechignent à se marier (avec un coréen...).
Autre point qui fait penser à My Mother the Mermaid, le fait que l'actrice principale, Kim Yumi, joue deux rôles : la mère et la fille. Elle n'a d'ailleurs rien à envier à Jeon Do-Yeon sur ce point, négociant parfaitement les deux personnalités complètement différentes. Le seul point spécial de Jeon Do-Yeon est qu'elle devait pour quelques scènes tourner dans le vide vu que ses deux rôles se retrouvaient ensemble. Mais ici, pas de retour dans le temps ni autre artifice folklorique, l'histoire s'inscrit clairement dans une continuité et ne se perd jamais. D'ailleurs, n'étant pas exagérée, elle n'est absolument pas agaçante et même plutôt agréable à suivre.
D'ailleurs, le réalisateur met le paquet pour nous faire apprécier le film, et surtout l'île d'où il est originaire. Il n'est pas un plan où on ne tombe pas en amour pour la beauté de l'île, et on a d'ailleurs droit à un agréable petit plan séquence vers la fin sur une terrasse devant un coucher de soleil. Ajouté à cela une petite musique vraiment très sympathique et s'imbriquant parfaitement dans le décor, et cela donne une bonne petite perle comme on voudrait en voir tous les soirs.