A n'en pas douter, "When i turned nine" est un grand moment de kitscherie à la coréenne, montrant que les enfants-acteurs locaux savent y faire aussi bien que leurs aînés.
On se repassera un "A brighter summer day" juste après cette farce, histoire de se nettoyer les yeux... en attendant le prochain film coréen.
Mièvrerie à pleine puissance, dernière mouture du drame lacrimal pour adolescentes.
Comment peut-on rester calme devant un tel spectacle "kawai", à la mise en scène grossière et aux dialogues complètement bidons ?!
Finalement, ce film n'est ni plus ni moins qu'un "Conduct Zero" dans lequel on a fait jouer des mômes au destin tragique afin de créer un fort sentiment de compassion auprès d'un public qui s'attendrirait de voir un bête lapin dans une cage. Le film entier repose sur l'idée d'apitoyer son spectateur, c'est infect.
La "guerre des boutons" a encore de beaux jours devant elle, qu'on se le dise !
Chronique douce-amère
Les films sur l’enfance sont toujours un peu risqués: entre cabotinage éhonté de jeunes acteurs têtes à claques et scénario lacrymal, le danger est grand de sombrer rapidement dans l’indigeste. WHEN I TURNED NINE est exactement l’inverse de tout cela.
La qualité esthétique du film est d’abord remarquable ; la photographie privilégie les tons chauds évoquant la douceur de cet age d’or, tout en sublimant une nature omniprésente ,terrain de jeux sans limite pour ces gosses en liberté des milieux ruraux. Le film baigne ainsi dans un climat de sérénité qui rend d’autant plus agréable à suivre ce qui se passe à l’écran.
Se déroule alors sous nos yeux la chronique au jour le jour de la vie de ces sympathiques garnements, dont le quotidien va être perturbé par l’arrivée d’une ravissante pimbêche de la grande ville. Histoire classiquement édifiante ou les deux parties apprendront à se connaître et se respecter, même dans la douleur, mais aussi grâce à l’ébauche d’un sentiment amoureux pour les deux héros principaux.
Mais d’un schéma souvent traité au cinéma naît ce film très réussi tout en demi-teinte, ou l’émotion le partage à la mélancolie, le sourire à la tendresse, la noblesse des sentiments aux tourments de la jeunesse.
Une galerie de portraits défile autour du jeune Yeo-Min, pivot de l’intrigue :l’instituteur sévère mais bienveillant, le père simple et honnête, la mère vénérée malgré un handicap source de moqueries, les copains fidèles dont une petite fille garçon manqué vraiment touchante, et bien sûr Woo-Rin la nouvelle écolière venue de Séoul.
Mais si de cet univers se dégage une nostalgie incontestable, il n’est pas pour autant idéalisé :les gamins sont vraiment loin d’être des anges, les adultes ont leurs soucis bien réels,la statut social de chacun influence forcément son comportement,etc.… simplement le réalisateur regarde tout cela avec une humanité chaleureuse qui emporte rapidement l’adhésion, évitant de trop dramatiser les situations en dehors de quelques séquences choisies fort émouvantes, comme les au revoir de Woo-Rin à sa classe avant son retour à Séoul, ou la correction de Yeo-Min par sa mère.
Chronique douce-amère sur les comportements parfois déroutants sinon cocasses de cette enfance sujette à des angoisses sans fondement pour un adulte mais parfaitement légitimes pour elle, WHEN I TURNED NINE est une superbe évocation d’une époque merveilleuse de la vie, sublimée par une interprétation hors pair de gamins confondants de naturel et dirigés à la perfection. Les adultes forcément en retrait sont tout cependant aussi crédibles que leurs jeunes homologues.
Un film très attachant qui fait beaucoup de bien, et une des plus belles réussites du genre.