Très sympathique conte fantastique débridé de Chu Yuan
On ne peut pas vraiment parler de wu xia pian pur puisque les combats en général et le sabre en particulier ne sont que des moments ponctuels qui soutiennent juste l’histoire. On ne peut pas vraiment parler de délires à la
Buddha’s palm puisque c'est un film de Chu Yuan (!), donc tout sauf bâclé. L'ambiance fantastique est présente, les excentricités sont bien là mais secondaires et ne font que soutenir brillamment l’histoire certainement tirée d'un roman une fois de plus, bien mise en bouteille par le scénariste Shaw par excellence, Ni Kuang. On ne peut donc pas non plus parler de bisserie à la
Heaven & Hell puisque la trame principale est organisée, dramatique, romantique et cohérente, loin du navet et surtout très très loin d'
Inframan (faut pas poussser Jeff ;). Bref, le principal dans
Web of death, c’est avant tout la dramatique, l’amour, la légende d’une arme absolue, l’araignée aux 5 venins, que certains clans voudraient bien posséder, tandis que d'autres ne souhaitent que la détruire. Une arme que l’on voit à l’œuvre dès la première scène histoire de bien démontrer toute sa puissance.
Le chef du clan des 5 venins et sa fille, l’excellente et craquante Ching Li, gardent cette arme absolue dans leur antre souterraine, cachée des vils esprits qui voudraient utiliser son pouvoir pour réduire à néant les différents clans martiaux. Que ce soit le clan Wu Tang, les Shaolin, mené par Ku Feng, ou la pléïade d’autres protagonistes, personne ne doit s’emparer de l’araignée. Comme dans Buddha’s palm, les clans sont très nombreux et pas toujours d’accord mais une chose les rapproche, ils craignent la puissance du clan des 5 venins. Ce dernier est lui-même divisé en plusieurs factions*. Lo Lieh est le chef de l’une d’elle et celui qui désire le plus obtenir l’araignée pour détruire tous les autres clans, et ce par tous les moyens. Tout d'abord Déguisée en mendiant, Ching Li défendra chèrement et en secret la vérité malgré son impopularité, poussée par son amour d’un beau guerrier du clan Wu Tang, Yueh Hua toujours impeccable, qui l’aidera à protéger le monde de cette menace.
Inutile d'aller plus loin, vous l’aurez compris, les nombreux personnages, leurs relations et la destinée de cette arme sont les sujets principaux. Le délire, c’est l’arme en elle-même, une tarentule de taille normale mais surpuissante, enfermée dans une cage fumante, qui pousse des cris d’éléphant, se cabre pour attaquer et crache sa toile gigantesque et mortelle qui enserre et décrépit irrémédiablement ses victimes. Le délire, c’est aussi l’antre colorée du clan des 5 venins, un château en carton-pâte truffé de pièges et de salles où coulent des rivières d’acide. Les combats de l'expérimenté Tong Gaai sont en nombre régulier, acrobatiques mais surtout brefs et vraiment secondaires. Peu importe, ils accompagnent à merveille ce conte au rythme soutenu tourné entièrement dans les studios de la Shaw dans des décors surchargés, arborés et fleuris du meilleur goût. La réalisation est tout à fait honnête sans atteindre le génie des chefs d'oeuvre de Chu Yuan. Quelques zooms hasardeux parsèment juste la première partie. La touche kitsch typique des films de la Shaw ajoute les inévitables moments de rêverie et de rigolade qui terminent le plat en beauté.
Au final, un très bon moment qui fera le bonheur des amateurs. Totalement en adéquation avec le style Chu Yuan, c'est à dire une intrigue bien amenée avant tout, une ambiance à la fois classique et fantastique, des décors très travaillés, des éclairages colorés, psychés, et un savoir-faire toujours unique. Pas son meilleur mais un bon annexe bien débridé. En effet, comme le dit Happy, Chu Yuan a bien l'air de prendre tout ça détendu pour ne pas dire à la légère. Il mixe un peu tout et se fait plaisir... Et nous aussi.
A noter, Norman Chu encore une fois dans un tout petit second rôle.
* 5 factions pour être précis, qui sont logiquement les 5 animaux de Five Venoms : la grenouille, le serpent, le mille-pattes, le lézard et le scorpion.
réservé au amateurs de films style "bhudda's palm"
ce film de chu yuan vas plaire au amateurs de films tels que "bhudda's palm" 'super inframan" "heaven and hell" .des effets spéciaux super kitch, une arraigné qui fait des dégats enorrrrrrrrme,et qui quand elle attaque pousse des cris d'éléphants.... bref rien pour moi. mais pour les fans de films cités plus haut, cela vous plairas. quand je dis style "bhudda's palm" c'est pour les effets spéciaux a 1,50 euros. lol
Rien a voir avec Buddha' palm comme cité plus haut !
Kitsh certes, mais passionant du debut a la fin,tres bonne ambiance !
une toile de maître ?
Tragédie shakespearienne roméo-et-juliettesque dans l'univers si particulier et haut en couleurs de la Shaw. Le film a manifestement été tourné un peu à la va-vite (cf. les faux plis du mur de pierres en carton-pâte contre lequel s'appuie le héros lorsqu'il est empoisonné) et peut s'apprécier à la fois pour ses qualités intrinsèques et pour sa kitscherie joliment nanardesque.
J'aimerais juste signaler qu'exception faite des gimmicks loufoques utilisés ici (l'araignée notamment), le scénario de ce film ressemble étrangement à celui de The Thundering Sword, sorti en 1967. Hommage, remake ou plagiat ?
Araignée du matin...
Drôle de petite oeuvre dans la filmo de son illustre réalisateur.
Pur film d'exploitation ratissant le plus gros public possible (sang et combats pour les uns, romance et comédie pour les autres), les images sont d'une kitscherie sans pareille.
L'intrigue avance à dix mille à l'heure sans jamais trop s'attarder, ni trop s'expliquer; quelque trou narratif est plus d'une fois colmaté par un flash-back ultra-rapide. Trahisons, affrontements, mausolées piégés, romance et festivals de SFX brouillons - tout est comprimé en 1h26 d'un spectacle halétant.
Le wu xia pian est mâtiné à une forte dose de fantasy et donne lieu à un objet hybride sans queue ni tête, mais au charme certain. L'on ne peut prendre au premier dégré les apparitions fugaces de l'araignée soulignées par un son d'alarme sourd et strident; de voir, médusé, les SFX grattés à même la pellicule et de voir Lo Lieh motivé d'un désir de "dominer le monde" grâce à son araignée...
Difficile de comprendre les nombreux inserts totalement gratuits sur les faux bains d'acide de la part de Yuen, lui, qui d'habitude épure tellement ses mises en scène de tout plan inutile.
A mon avis, "Web of Death" constituait une sorte de pause recréative dans l'oeuvre de Yuen, où il s'est essayé à condenser toutes les formules à succès de la Shaw. Hommage aux scènes d'auberge au début du film; au temple piégé de "Red Lotus"; aux romances et trahissons dans la pure tradition des wu xia pian...Il s'est fait plaisir en livrant un pur produit de consommation totalement décomplexé; parti à moitié réussi, puisque l'ensemble frise plus d'une fois le ridicule. A prendre au 100ième dégré et à déguster tard la nuit entre amis.