Putain de vie
Quand le géniallissime Dennis Law s'attaque au genre du drame social, cela ne pouvait donner lieu qu'à un chef-d'œuvre.
Issu d'une famille aisée, entrepreneur immobilier multimillionnaire et capable d'enchaîner les réalisations grâce à ses nombreuses pépettes et son important carnet d'adresse, c'est un véritable homme de peuple, proche de l'écoute de ses pairs. Il n'y a qu'à voir les films qu'il tourne et qui correspondent parfaitement au goût du grand public.
Après l'horreur, il décide donc de s'attaquer au mélodrame pour un public plus familial en filmant les déboires d'une jeune femme malheureuse à la vie particulièrement dure.
Il n'hésite pas à abandonner ses habituelles séquences d'action pour – au contraire – se focaliser sur le LANGAGE en filmant en plan / contreplan d'interminables discussions entre l'accusée et son avocate. En revanche, il n'abandonne pas pour autant l'une de ses principales qualités et qui fait le succès de ses films: les longs moments de vide. Particulièrement adapté à ce film, les longs moments où il ne se passe rien et que les personnages évoluent dans des décors simples pour entreprendre des actions quotidiennes colle parfaitement à l'ambiance de ce docudrama très pesant et permettent de s'échapper le temps d'une interminable séquence des étroits murs de la prison reconstituée. D'ailleurs le film se termine justement sur l'une de ces fameuses séquences, laissant le spectateur sur une faim terrible, qui réclame d'en voir une autre…et tout de suite !!! Ca tombe bien, "Ghost womb" est quasiment sorti en même temps, prouvant le soin mis par Dennis Law à préparer ses films et à les tourner…