Ng Kwok Yan atteint ses limites de folie... mais offre encore de beaux combats, et nombreux.
Au premier abord, déception pour un kung fu bis de
Ng Kwok Yan (crédité ici sous son nom américain, Dennis Yu) qui complète sa trilogie ninja avec
The Super Ninja et
Ninja Condors, toujours avec
Alexander Lou en flic ancien champion du monde de ninja,
Eugène Thomas,
Tong Lung et même un caméo de
Chiang Sheng, ancien Venom, en maître d’Alexander lui apprenant le ninjitsu. L’amateur pouvait raisonnablement s’attendre a du combats très lourds, speedés et bourrins (et c'est le cas), avec des tricks ninjas en bonus (ah là moins). Que nenni, après 2 minutes d’une intro superbe où Alexander attaque une villa infestée de ninjas, et où on jurerait assister à une partie de Shinobi en live, il faut attendre 40 minutes de plus (en fait, le premier quart d'heure est non stop) pour un tout petit combat contre Eugène Thomas. Puis viennent les deux combats les plus valables (je veux), un premier contre des motards dans un parking souterrain (remix de
Black Rain avec du kung fu bien énervé voir gore un instant), et un autre sur un ring contre 3 boxeurs Thaï (dont
Alan Lee) salement méchant aussi. L’espoir renaît (c'est déjà pas mal même).
1h05 de métrage, Alexander décide enfin de reprendre sa belle panoplie ninja (mais avant cela il ne s'est pas arrêté de bastonner pour autant), mode camouflage US, vue 2 minutes pendant l’intro. Enfin une attaque frontale mythique du QG de malfaiteurs protégé par une horde de ninjas noirs dont on a à peine vu l’ombre jusque là ? Et bien non, cette attaque finale est simplement bâclée (classique mais très efficace plutôt). Une hécatombe bis mais rapide de ninjas pour commencer puis Tong Lung et Eugene Thomas ensuite, promettaient du fil à retordre. Miséricorde, ils se font éliminés en deux temps, 3 mouvements (pas tant que ça, jolis combats là aussi) comme si Alexander était trop excité de ne pas s’être assez battu avant. Arrive le final fight contre la tête du réseau, le gweilo George Nicholas, peu agile (n'importe quoi, il assure), qui enfile bientôt sa panoplie ninja blanche pour un ultime passage quasiment pitoyable (mais non, c'est cool).
La vague ninja perd de son souffle (mais la baston violente non). The Super Ninja, coproduction précédente entre Ng Kwok Yan le taiwanais et les américains avait le mérite d’offrir un bon final, là même pas (bah si). Kwok Yan reprend même certains passages d’entraînement de son meilleur délire Wu Tang Vs Ninja par fainéantise de faire du nouveau (ah ça). Les meilleurs athlètes taiwanais sont là, le niveau de réalisation des combats est tout à fait potable (ben oui, c'est déjà bien). Toujours nerveux, violents, percutants et serrés malgré tout, Ng Kwok Yan délaisse les chorégraphies et son sens du montage (très bis), la seule chose qu’il sache réaliser, pour retomber dans ses travers (bof, pas pire que Ninja Condors). Il tente de développer une histoire de photos compromettantes qui se retrouvent entre les mains de la fiancée du héros, photos d’un ancien béret vert devenu trafiquant qui a malencontreusement sauvé la vie d’Alexander et de son frère au Vietnam, d’où dilemme (boah, 25 minutes là dessus quoi). Rien compris !! Pas besoin d’une histoire de toute façon bidon à ce niveau de profondeur, Robert l’a bien compris. Ng Kwok Yan en fait les frais. Son film est d’une mollesse incroyable (totalement faux, moins ninja et surtout moins bis mais presque plus rythmé que ses autres).
Reste donc une petite poignée (une grosse poignée même) de fights qui en valent bien d’autres plus connus, assurément.
NB : Force est de constater que je devais être en surdose de kung fu bis lorsque j'ai découvert USA Ninja puisqu'une nouvelle vision de la chose me fait changer mon fusil d'épaule. Certe, il manque beaucoup de ninjas puisqu'ils ne sont là qu'au début et à la fin, certe, les tricks surréalistes et les câbles sont beaucoup moins présents que dans Ninja Condors et Super Ninja, mais cela n'empêche pas USA Ninja d'être sans aucun doute le plus touffu en combats puisque hors mis les 25 minutes qui suivent le premier quart d'heure, à partir de la 40ème minute donc, ça ne s'arrête pas jusqu'à la fin. Du combat classique typique de la mouvance actioner HK fin 80's, violent et bourrin, ce qui fait en fait bien plaisir si on ne vient pas pour voir des ninjas et des techniques folles.
Mea Culpa.