Ca roule pour moi.
Film que j'attendais patiemment bien qu'il ne s'agissait à priori de rien de bien plus qu'un film avec plein de scènes de glisse. Mais comme c'est fait par des coréen, c'est toujours brodé autour pour rentrer dans une histoire plus ou moins développée, en bien ou en mal. Mais c'est un film avec de la glisse, qui donc promet de belle séquences de roulage. Le film nous fait rentrer directement dedans, nous proposant en guise de générique une animation à la manière de la célèbre série Xiao Xiao (diffusée il y a quelques années sur internet), directement suivie par une séquence montrant les rêves d'un lycéen en train de faire des cascades à roller. Après cette ouverture sur les chapeau de roue, le film ne réduit pas le spectacle comme de nombreux autres ; on entre dans l'intrigue mais la glisse est vraiment omniprésente tout le long. Les personnages se rencontrent sur un skate parc improvisé et vont constamment faire du roller un peu partout dans la ville pour faire valoir leurs capacités même là où ils sont peu habitués. Pour l'intrigue, on se rend compte qu'elle est un peu plus étoffée que ce à quoi on attendait ; en effet, on pensait que tout ne mènerait qu'à voir la progression du débutant jusqu'au championnats du monde, mais finalement c'est plutôt une série, certes linéaires, de déboires dans le groupe, entre les exhibitions, les emplois divers, les tensions et les blessures. Mais surtout le film montre que cette bande de jeunes ne font pas du roller juste pour le plaisir, mais y passe tout leur temps pour la simple raison qu'il ne savent pas quoi faire d'autre ; ils n'ont pas d'autre passion, pas d'idée d'avenir, ce qui les coupent dans l'envie de trouver une autre activité constructive, comme aller à l'école. Alors ils roulent, font des cascades périlleuses, pour se prouver qu'ils peuvent arriver à quelque chose. De plus ils campent bien trop souvent chez leur ami qui vit dans un appartement vide, ce qui montre bien leur détachement à une vie plus réaliste et au cadre familial ; ils vivent dans une sorte de période où le doute apparaît et où l'illusion du bonheur les empêche d'avoir les pieds sur terre. Toute cette problématique est bien insérée dans le film et portée par cette passion pour le roller comme elle aurait évidemment pu l'être pour d'autres contextes (on pense par exemple au film hong-kongais Six Floor Rear Flat, de Barbara Wong, où les jeunes vivent en autarcie en fermant les yeux sur les avenir).
A parallèle à cette intrigue, et plus dans le cadre du sport, le film tient tout de même à bien avertir le public sur les dangers encourus dans la pratique du roller. En effet, non seulement on voit le responsable du skate parc sermonner ses amis qui donnent un mauvais exemple aux jeunes en retirant leur casque sur le parc, mais on nous ne remet une couche lors du générique final avec en fond l'entraînement des acteurs au roller et leurs très nombreuses chutes et blessures, laissant froid le spectateur qui aurait cru qu'on pouvait se lancer comme un as du premier coup sur des rampes. Cette manière de procéder est clairement reprise sur les nombreux films de kung-fu qui montrent les accidents pendant les tournages, en particuliers tous les films de Jackie Chan (très pointilleux sur ce sujet), ce qui vient évidemment d'une très bonne initiative. Et très franchement, les chutes jettent un gros froid sur toute entreprise téméraire. Ce qui me ramène à un autre point : l'entraînement des acteurs ; on voit nettement dans le film qu'ils s'en sortent très bien au niveau du roulage, laissant même penser qu'ils sont déjà pratiquant à l'origine ; erreur de jugement puisque la fin du film montre bien qu'ils sont tous débutant et ont passés des mois à se mettre à niveau ; cependant il n'est pas à exclure qu'ils sont sans doute doublés pour certaines cascades vraiment très périlleuse, voire cablés. Pour leur jeu, c'est très correct et ayant l'air vraiment à fond dans leurs rôles, ils rendent le film bien vivant et rafraîchissant par rapport au contexte actuel des films coréens ; entre films d'actions, romances et mélo, c'est agréable d'avoir un film plus centré sur la jeunesse et ses passions dans un bon esprit de camaraderie.
Comme pour tout bon film de glisse qui se respecte, la réalisation est adaptée ici au roller, montrant de nombreux plans au ras du sol, créant l'impression de vitesse, où focalisés sur les barres, pour le spectacle, et au niveau de l'exceptionnel, les sauts sont souvent filmés en contre-plongée très profonde, paraissant ainsi très hauts. Les parties dramatiques sont quant à elle montrées de manière classique et neutre, laissant tout de même une petite place au romantisme, avec les coucher de soleil esthétiques où autre plans carte postale sur la ville. Tout cela étant accompagné d'une musique rock entraînante, régalant d'un rythme qui ne lasse jamais.
Enfin on peut noter que ce film est très réussi, porté par un contexte loin d'être idiot et des acteurs motivés et sans peur. Agréable et frais.
Pour amateurs de glisse/chute uniquement.
un film sur le roller sauce coréenne, ça peut en attirer plus d'un, mais l'absence totale de scénario et la constuction grotesque des personnages et de leurs relations plantent remarquablement le film.Apres il reste les jolies séquences de 200 chutes successives pour réussir "la" figure impossible, mais ça lasse vite.
mais où est l'aggressivité là dedans ?
Les patineurs c'est des gars trop cool, même si les flics et les mamans coincés ils les aiment pas, faire des glissades sur un bord de trottoir suffit à leur bonheur en attendant de passer sur MTV et ils boivent de l'eau sans toucher la bouteille des lèvres.
Dans ses films précédents (le très joli
Take care of my cat et son court dans
If you were me)
Jeong Jae-Eun avait réussi à trouver un ton plutôt personnel, du moins éloigné des représentations courrantes, il va sans dire que ce n'est pas le cas de
The Aggressives. Consensuel jusqu'aux roulements, faussement rebelle comme il se doit,
The Aggressives a tout du fantasme d'ado nourri à la radio FM, avec tout ce que cela induit de superficialité, de clichés et de mise en scène sans le moindre point de vue. En espérant que cela ne soit qu'un moment d'égarement pour une réalisatrice qui parraissait prometteuse.
05 janvier 2008
par
Epikt