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3.06/5
Triangle
les avis de Cinemasie
8 critiques: 2.5/5
vos avis
41 critiques: 3.18/5
Plutôt réussi dans l'ensemble
Triangle est un film plutôt particulier dans la mesure où chaque partie est réalisé par une personne différente. Ringo Lam, Tsui Hark et Johnnie To doivent donc raconter un passage d'une seule histoire, sans se concerter. Exercice difficile, puisque cela peut entraîner des contradictions ou des oublis. On pourrait imaginer un des réalisateurs qui omet un détail important qu'un autre met en valeur plus tard, perdant ainsi son efficacité. Bref, ici, nos 3 compères racontent l'hitoire d'une bande de gars cherchant à mettre la main sur un trésor antique. Alors qu'ils réussissent à l'avoir, ils se rendent compte qu'ils ne sont pas les seuls à vouloir s'en saisir. S'en suit alors un jeu de cache-cache et de fusillades entre les différents protagonistes.
Avant de voir le film, je n'étais pas au courant de l'ordre dans lequel passaient les réalisateurs. Et d'ailleurs, je n'en suis toujours pas sûr. Il est néanmoins possible de faire des suppositions au niveau du style employé (en fait je ne sais même pas si l'ordre est volontairement inconnu ou si c'est juste moi qui ne suit pas au courant). La première partie est plutôt confuse, racontant plein de choses sans vraiment approfondir. Cela sur fond de montage rapide qui perturbe malgré un désir artistique évident. Les personnages se croisent sans vraiment que l'on ne sache pourquoi et on finit embrouillé sans savoir ce qu'on cherche à nous montrer. Le genre de style qui se rapproche bizarrement de Time and Tide, où il faut plusieurs visions avant de comprendre correctement l'enchaînement des actions. Même dans les scènes d'actions, on sent la patte de Tsui Hark. A la première transition, on sent nettement la différence. On supprime toute la confusion et on se concentre plus sur les personnages que sur l'histoire ; en particulier Simon Yam et sa femme, qui pense que son mari veut la tuer ; ce qui paraît très probable de son point de vue. L'histoire suit toujours son cours à travers les tourments de cette femme qui finalement n'est pas si lucide que l'on croit. Peu de scènes d'action ici, cette partie est plus axée drame psychologique et s'en démèle plutôt bien malgré un certain ennui. Enfin le final est là pour réveiller ceux qui se sont endormi au milieu, avec le bon vieux gunfight final, sans doute signé Johnnie To, vu la manière dont il nous pond sa machine. Ce n'est pas la fusillade à tombeau ouvert jusqu'à épuisement des munitions (quand elles s'épuisent) caractéristique de beaucoup de films (bourrin) d'action mais un cache-cache malin et intelligent dans lequel les protagonistes ne tirent pas bètement n'importe où mais attendent le bon moment pour sortir à découvert, minimisant les risques. Cela donne lieu à de courtes séquences de fusillades, rythmées par des moments de suspense où tout le monde se cherche, hésitant. Pour ceux qui ont vu The Mission ou Exilé, c'est bien le reflet de ce genre de séquence. Bref, trois parties collant finalement plutôt bien les unes aux autres, malgré les nombreuses ouvertures laissées vierges et les facilités pour coller en fin de compte avec la conclusion.
Coté personnages, il est intéressant de voir que même après les transitions, chacun reste cohérent. Les acteurs ont apparemment eu assez de liberté pour faire évoluer leur personnage tout le long du film sans avoir à souffrir d'une direction trop ridige de la part des réalisateurs. On notera que les habitués des films de Johnnie To sont au rendez-vous, ce qui permet non seulement un certain label de qualité mais aussi une bonne cohésion avec le réalisateur dans la dernière partie (si je ne me suis pas trompé). Finalement, le concept semble viable, même si on peut trouver certaines incohérences et un style trop particulier pour chaque partie. En revanche les acteurs s'en sortent très bien de ce film à vues multiples.
Note : cette critique a été initialement écrite fin octobre 2007, après la projection du film au festival de Pusan. C'est la raison pour laquelle certaines questions (ordre de réalisation) paraissent bizarres vu que les réponses sont largement connues.
Quand le défi devient trefi. A quatre feuilles.
Avez vous déjà goûté à une soirée improvisation au théâtre ? De celles où deux équipes d’acteurs s’opposent et jouent, le temps de 3 à 8 minutes, une scène en total free style avec pour seule base un thème balancé par un arbitre quelques secondes avant le top départ et avant une scène suivante qui s'enchaîne tout aussi rapidement ? L’intérêt pour l’artiste y est de provoquer sa créativité immédiate. Il se teste, se met en danger, va jusqu’au bout de lui-même et s’améliore sur tous les plans. Le "sans filet" est une bonne école. Le grand gagnant de ce type de concours y est la plupart du temps une grande gueule plus charismatique que d’autres, sur un registre régulièrement comique. Un exercice que certains puristes méprisent parfois, paraît-il. Et l’intérêt du spectateur, quel est-il ? Aller au devant de l’inconnu, avoir l'envie d’être enchanté, diverti. « Surprenez-moi » a t’il envie de dire une fois tranquillement assis dans son fauteuil. Tout en ayant le plaisir d’être juge d’un travail accompli. Il connaît les règles et l’enjeu, il jauge… Il participe et l’interactivité est palpable. Le voyeur attend aussi du "sans filet" qu'un artiste s'écrase sous ses yeux, avouons-le. Il s'agit là, d'ailleurs, des mêmes arguments propres aux magiciens, concept magistralement décrit dans
Le Prestige de
Christopher Nolan.
Comme pour la scène théâtrale - et la magie -, le cinéma revêt bien des aspects. A Hong-Kong, qu’il s’agisse d’une opération triangulaire de ce type ou d’un film dit « normal » avec un seul réalisateur - du moins sur l’affiche -, on est souvent satisfait question divertissement. Au détriment d’une certaine cohésion, c’est vrai, assez rare au bout du compte : combien de films HK a t’on vu passer d’un drame atroce à une comédie burlesque, un mélo guimauve ou autre passage érotique complètement décalé ? C’est du cinéma ça ? Si tant est qu’on ait passé un agréable moment en à peu près une heure trente de film, oui. Est-ce qu’on aura envie de revoir le film et d’avoir l’édition collector sur son étagère pour autant ? Pas forcément. Mais du divertissement jetable de ce type, on en redemande.
En réalité, combien de films devraient avoir plusieurs noms de réalisateurs sur leurs affiches ? Combien de réalisateurs se sont excessivement appuyés sur leur chef op’ pour pondre leur commande commerciale du jour ? Sur
Triangle, on a
Soi Cheng en renfort chez
Tsui Hark. Ca fait quatre, non ? Parlons de quadrilatère plutôt que de carré dans ce cas, chaque segment y étant différent d'un autre. Et le père Tsui nous en a déjà pondu en paquet de « Deux-angles »... Ils sont si nuls que ça ces films régulièrement dits «bancals » ? On a toujours eu matière à tergiverser, il n’empêche qu’on s’est souvent bien marrés. Les imperfections sont nombreuses dans ce Tri-angle (trois vues, trois visions d’artistes, une seule scène), mais il est franchement jubilatoire de voir nos trois loustics – façon de parler – se plier à l’exercice. Exceptée une brève et violente altercation dans une ruelle, le premier morceau de Tsui Hark n’est pas mémorable mais a le mérite d’entamer la chose. A son rythme, c’est à dire à cent à l’heure. On imagine aisément notre génie en train de poser ses pièges pour ses camarades, ricanant en pensant à ce qu’ils vont bien pouvoir pondre après ça. Au bout d’une demi-heure,
Ringo Lam débarque et tempère la chose le temps d’une bien jolie mélodie en sous-sol. Son traitement est magistral. Lam se permet même une once de poésie avec cette photo souvenir prise avec un téléphone portable, la photo d’une femme qui, sans raison, se met à danser, un couteau à la main, devant l’objectif. Peu importe la situation : quand une femme est filmée, tout le reste s’envole. Ne compte plus alors pour elle que la pose, l’apparence. Joli. Beaucoup trouveront que le troisième morceau est le plus réussi avec l’arrivée en fanfare de
Lam Suet - à n’en pas douter un monstre dans n’importe quelle soirée improvisation celui-là ! – et le climax. On peut cependant regretter que
Johnnie To renie à ce point le chemin suivi par Lam, préférant se servir du burlesque comme transition (efficace mais) facile pour mieux coller son recyclage d’un passage d’
Exilé en bout de course : de l’or convoité, l’arrivée comme un cheveu sur la soupe d’un nouveau personnage - le flic - suivi d’un gunfight de bonzommes cachés dans de hautes herbes. Remember
Richie Ren et sa scène de sniper.
La dramaturgie joue au yo-yo, la cohésion est en effet assez foireuse et les personnages, par la force des choses, ne sont qu'esquissés. L'un d'eux devient soudain "ancien champion de rallye" pour les besoins d'une poursuite, un autre se transforme en "ancien soldat" un peu plus tard histoire de savoir manier le revolver lors de la grande finale... La non prise de risque de To est rédhibitoire, sur le fond, malgré une forme amusante, et
Louis Koo ne s’est manifestement toujours pas remis du Jack Sparrow de
Johnnie Depp, qu’il plagie honteusement et mal. Histoire d’annoncer
The Sparrow d’un certain Johnnie To? "La marque To" a encore frappé ? Lam, Hark, To plutôt, c’est de circonstance ici. Pour ma part, le formidable score de
Guy Zerafa, un
Simon Yam impressionnant de flexibilité, Ringo Lam en grande forme et une dimension ludique indéniable qui pousse – et glorifie - la créativité font de ce Triangle un divertissement fort réjouissant. Sans compter le plaisir d’avoir assisté à une construction née d’une déconstruction (relative), celle de l’égo de chacun des réalisateurs composant avec celui des autres. Tous trois étant d'ignobles tyrans réputés, ceci s'effectue plus ou moins bien. Certes. Mais ce Triangle était clairement inconcevable il y a un peu plus d’une dizaine d’années.
Inégal et confus, Triangle vaut pour son dernier tiers jouissif
Fruit d'un projet ambitieux de trois vieux potes, Triangle remet à la mode le temps de 90 minutes le film à sketchs sans lien logique, normal dans la mesure où les trois compères ne connaissaient rien du travail de chacun, ou si peu qu'il est impossible de lier les trois segments pour en faire un tout cohérent. Quiconque recherchant un scénario cousu de main de maître peut déjà aller voir ailleurs, Triangle n'apporte pas grand chose au film de triade traditionnel où le seul but est de mettre la main sur un trésor ancestral. On voit déjà le mauvais élève au fond de la classe lever le doigt et pester contre cette idée, qui sur le papier peut faire naître de sacrées craintes, mais dans l'ensemble les trois cinéastes s'en sortent bien sans pour autant marquer. Logique, pitch de film super populaire, on rassemble trois gus autour d'une table, on cache le trésor dans un placard fermé à double tour, on amène deux trois vilains copains désireux de mettre la main sur le butin, on fait naître tension sur tension pour faire capoter le tout, et ce ne serait rien sans la présence d'un flic solitaire et d'un garagiste allumé, non, Triangle est un film qui vit de ses élans grotesques et ses ruptures de ton flagrantes, séparant de manière plus ou moins directe les trois segments un par un. On démarre avec Tsui Hark, chef de file dont la responsabilité est assez gigantesque : poser le récit, présenter les personnages, mettre les compteurs à zéro. Rien de bien difficile pour ce génial réalisateur, l'un des plus importants de la nouvelle vague Hongkongaise, lequel parvient à marquer les esprits par son rythme effréné, son manque cinglant de lisibilité qui fait sa force et son pouvoir fascinant et enfin cette sensation de toujours être dans le danger. En démarrant avec son segment, Tsui Hark prend en revanche un risque : casser la dynamique d'ensemble parce qu'il est extrêmement nerveux et parce qu'il sera difficile de faire plus enlevé pour les deux autres. On doit ce départ en trombe grâce à un montage cut, marque de fabrique du cinéaste explosif.
L'idée de placer Ringo Lam en deuxième position permet de reprendre son souffle bien que son côté particulièrement malsain et étrange l'emporte sur la cohérence d'ensemble. Car si cette seconde partie (terme virtuel puisque le film est sensé former un tout) baisse de rythme de manière flagrante, il est peut-être le plus important des trois sur le papier, le seul à faire bifurquer les idées extrêmement speed de Tsui Hark pour les rediriger par la suite dans un monde comme parallèle : la longue séquence du parking est ainsi un modèle de flippe, tandis que Simon Yam est à deux doigts de descendre sa femme adultère, il se met subitement à la filmer entrain de danser sous une musique classique chinoise avant de la rejoindre pour entamer quelques pas de danse sous le regard médusé de leur invité tabassé, attaché à une poignée de porte. Pour une rupture de ton et de rythme, le pari est réussi. Malgré tout, c'est à partir de ce moment là que le film va perdre davantage de crédibilité. En premier lieu, il est assez hallucinant de voir que la femme de Simon Yam puisse courir le 100m après s'être fait percuter violemment par une berline. En second lieu, et bien que le trésor soit toujours au centre des attentions, il est étonnant de voir qu'il faille aller dans la cambrousse pour mettre les choses au clair, Johnnie To emmenant toute sa troupe dans les marécages alors que le film se passait jusque là dans un milieu sacrément urbain. Mais cette absence définitive de crédibilité rend Triangle diablement attachant : il y a d’abord cette séquence où la bande tourne autour d'un rond point le temps de réfléchir à leur prochaine destination non sans rappeler l'autre bande d'Exilé, autre grande réussite de Johnnie To, où le chemin se dessinait à coup de pile ou face. Dans le genre amuseur populaire, Johnnie To peut s'allumer un énième cigare tant son segment fait preuve d'un culot presque irritant, cette facilité à déboussoler le spectateur en l'emmenant là où il ne s'y attend pas forcément. Il y a cette rencontre avec un garagiste allumé shooté aux extas interprété par un Lam Suet qui se tape une nouvelle fois un drôle de second rôle, ces séquences barbares ressemblant à des jeux, cette utilisation de l'espace admirable et ces clins d'oeil côté humour : la responsable du restaurant entrain de cuisiner comme si de rien n'était pendant que les gangsters se défient, le jeux du "trouvons les pistolets dans le noir" furieusement jouissif, la bataille dans le marais ressemblant à une séance de tirs de fête foraine, Johnnie To livre un segment tellement décomplexé qu'il ne peut que faire du bien à un ensemble qui trouve, logiquement, ses limites du fait d'un concept casse-gueule, de personnages pas toujours bien cernables (entre un Simon Yam psychologiquement atteint et un Louis Koo apeuré...) et d'une narration confuse. Malgré tout, Triangle reste une curiosité.
Concept intéressant, résultat plutôt commun
Sur la papier,
Triangle avait tout pour être un projet potentiellement jouissif, avec trois réalisateurs très différents se passant la main sur une même histoire. On aurait pu espérer un film peu cohérent mais délirant, passant complètement du coq à l'âne en fonction des envies des trois personnalités, sans qu'elles cherchent vraiment à savoir ce qu'ont fait les deux autres. Mais hélas le résultat est beaucoup moins excitant. Tout est ici trop sage, trop commun, trop banal pour vraiment marquer. Sorti de son concept, quoi de neuf dans
Triangle? Hélas, rien de bien intéressant.
Tsui Hark confirme hélas en ouverture ce qu'on constate depuis plusieurs années, le maître Hong Kongais n'est plus ce qu'il a été, à l'image de son confrère John Woo. Son tiers est bien loin des qualités de ses grands films et surtout n'apporte rien de neuf. Ringo Lam, autre grand réalisateur des années 80-90, poursuit sans apporter non plus rien de fondamentalement intéressant à une histoire pas vraiment passionnante et beaucoup trop sage. Johnnie To confirme en clotûre qu'il est bien le réalisateur Hong Kongais en forme du moment, même si sa contribution rappelle "simplement" ses précédents films. L'humour du dernier tiers apporte une légèreté presque burlesque bienvenue dans un récit autrement assez morose et peu passionnant. Le fait qu'il conclut le film aide à mieux faire la pilule mais ne peut changer la donne:
Triangle vaut pour les trois noms sur son poster et la qualité habituelle du segment de Johnnie To, mais c'est bien tout. Le reste est forcément très décevant.
Pouvait-on en attendre mieux? 1+1+1 n'est pas forcément égal à 3, comme pourrait l'expliquer Jean Claude, et à raison. L'ajout de talents ne fait pas forcément un meilleur film, et le résultat le confirme. Une approche un peu plus osée aurait peut-être tiré plus de cette idée intéressante.
Plus qu'un concept!
Une sacrée expérience pour un sacré film. Le Hark part un peu dans tous les sens (dans le bon...sens du terme), le Lam qui calme le jeu niveau mise en scène et émeut tout en restant bien nerveux, et le To met encore plus la pédale douce, tout en étant le plus drôle, le plus esthétisant et le plus chargé en action. Plutôt paradoxal mais tellement intéressant! Les acteurs sont formidables (Simon Yam fabuleux), la BO très bonne et le scénario bien malin sans puer la roublardise. Et quels personnages!!!!
Multiple....
Trois réalisateurs, trois fois plus de rebondissements!
Dire que dans un film américain, les scénaristes se creusent les méninges pour sortir des idées, là il y a une idée par minutes.
Soit on arrive pas à suivre et on décroche totalement du film, soit on est littéralement hapé dans ce tourbillon scénarisitique.
Je trouve que ce film équivaut au récent Mad Détective. Très bon polar, avec son lot de bizzareries, mais qui au final est jouissif.
Les personnages sont très travaillés et campés par des acteurs au sommet de leur art.
Chers à nos réalisateurs, toujours le personnage féminin qui fou la zizanie (Seven Sword, Mad détective...) et reste impunie car finalement, le monde ne serait-il pas dominé par les femmes...
Chaque personnage n'est pas vraiment mauvais au début, et on voit dans quelles circonstances le vice passe dans chacun d'eux.
Alors que dans les polars américain, il est quasiment tout le temps question de sauver le monde car apparemment il n'y a que cela pour interesser le public, dans les polars de la Milkyway, de formidables histoires se contruisent autour de personnages classiques et d'intrigue sans réèl importance, ce talent est très précieux.
Pour Johnnie To, tapez 3
Résultat bon mais pas exceptionnel. La fin du film est vraiment trés bonne et originale grâce à Johnnie To qui mèle action et humour de façon trés esthétique (comme à son habitude). La première partie de Hark part sur les chapeaux de roue, nous décrit le braquage à la "ocean 11" de façon trés (trop) rapide. J'aurais pu comprendre si la suite du film, la deuxième partie de Ringo Lam, ne s'était pas enlisée. Le rythme y est trop lent. C'est Johnnie To qui permet à ce film de sortir de sa torpeur et d'en faire un bon film...alors je vote Johnnie To!
Concept interessant mais le resultat est frustrant
Avec trois grands réalisateurs de HK aux commandes d'un même film, on pouvait s'attendre à un ovni ou encore à un miracle (on peut toujours rêver...). Il est cependant dommage de constater que la mayonnaise n'a malheureusement pas pris. A vrai dire, elle n'est pas terrible.
Quand on connait le cinéma de
Tsui Hark, de
Ringo Lam et
Johnnie To, on a du mal à voir comment leurs visions et leurs styles seraient compatibles sur un même film. Et le fait qu'ils réalisent chacun une demie heure du metrage n'arrangent pas les choses.
Le principal souçi est d'avoir confier la première partie du metrage à
Tsui Hark qui s'amuse comme un fou à embrouiller les pistes (profusion de personnages, montage cut avec beaucoup d'insert...). Les situations s'enchainent vite et il faut s'accrocher. La camera est partout. Sachant qu'avec le bonhomme il faut toujours un temps d'adaptation quand on regarde ses films (au minimum une bonne 1/2 heure).
Viens ensuite
Ringo Lam qui reprend les rênes en posant d'avantage l'histoire. Celui çi prend quand même le temps de s'interesser (enfin) à ses protagonistes (en particulier le personnage interprété par
Simon Yam). Du coup, il nous livre les meilleurs moments du film.
Arrive enfin
Johnnie To qui se contente de changer radicalement le ton apporté par ses confrères et de conclure le film comme il a l'habitude de le faire dans ses films. Donc aucune surprise de la part de celui çi.
Finalement
Triangle reste quand même une belle déception surtout quand on constate qu'un personnage sur trois est exploité (
Simon Yam excellent comme d'habitude). Les deux autres,
Louis Koo et
Sun Honglei sont un peu mis à la rue. Sans oublier
Kelly Lam (qui s'en sort admirablement).
Sinon, de la part des trois réalisateurs, le résultat est quand même frustrant. Personnellement je pense que
Johnnie To aurait mieux fait l'affaire que son confrère
Tsui Hark pour introduire le film (
Running on Karma,
Breaking News pour ne citer qu'eux). Et la dernière partie conviendrait davantage au réalisateur de
Time & Tide. Conclusion,
Ringo Lam est celui qui s'en sort le mieux dans cet exercice de style.
Un bon polar largement au dessus du lot mais qui déroutera par ses bizarreries.
C'est un film HK franchement enthousiasmant et largement au dessus du lot actuel grâce aux qualités de réalisations. Dans la partie Tsui Hark (qui introduit le film), il y a cette scène qui rappelle furieusement
The Blade (le traquenard dans une ruelle), c'est la partie la plus confuse, qui demande sans doute à être revue. Pour Lam, sa partie est celle que j'ai préférée, le cinéaste développe ses personnages et pond quelques morceaux d'actions bien sentis. Le dernier acte on peux penser que To ne s'est pas foulé : la partie dans les herbes rappelle à la fois
A Hero Never Dies,
Election, et
Exilé ! Cependant, j'ai apprécié sa partie pour l'atmosphère générale très Toienne (étirements, humour...), par contre la fin est un peu en sucette et confirme la faiblesse de l'exercice.
Du reste le film se suit vachement bien et l'histoire reste très compréhensible (elle tient dans son pitch) mais c'est surtout que certains agissements des personnages, ruptures de tons du scénario et autres embranchements sont bizarres du fait que les trois réalisateurs n'ont pas du tout la même vision de l'histoire, et c'est le personnage de Kelly Lam qui en pâti le plus.
Moneymakers
Curiosité pour les fans du cinéma hongkongais; plus difficile pour les non-initiés.
La patte des trois réalisateurs est indéniable, mais le manque de cohérence des personnages et de l'histoire empêche le film de décoller.
La troisième - et dernière partie - de Johnnie To est indéniablement la meilleure.
Le concept avait de quoi faire battre le cœur des fans du cinéma HK: Tsui Hark, Ringo Lam et Johnnie To tous trois réunis à l'affiche d'un seul et même film?!! YEAH!
Sauf que le projet atteint rapidement ses limites. Réalisés indépendamment et écrit au fur et à mesure de la progression, le scénario et – surtout – le développement des personnages manque de cohérence.
Soit une première partie (ingrate, car obligé de tout mettre en place) réalisée au pas de course par Hark. Comme à son habitude, le réalisateur ne s'embarrasse nullement d'un minimum d'explication, mais plonge son audience au cœur d'une action qu'il se doit de démêler petit à petit. Sur-découpage souvent inutile, le cinéaste est dans son élément dans un première histoire avant de subitement dévier vers une intrigue secondaire, sans aucun doute pour donner suffisamment de matière à ses co-réalisateurs pour prendre la relève.
Ce qui sera fait par un Ringo Lam en plein dans son élément. Folle course-poursuite en voiture, il va pourtant rapidement se mettre à exploiter le fond psychologique de ses personnages, transformant le pur polar en un subtil ménage à trois. Si le fan de base ne sera pas dérangé par ce soudain changement de ton, le procédé atteint davantage ses limites dans le changement drastique du caractère des personnages. Soit Simon Yam, effacé dans la première partie, qui prend soudainement le dessus, ainsi que le personnage de la femme forte évoluant en une femme psychologiquement instable.
Femme, qui n'intéresse bien évidemment pas Johnnie To, qui va la laisser totalement de côté dans une troisième partie mi-polar, mi-humoristique. S'il s'agit indéniablement de la partie la plus réussie – une ambiance impayable et un nouvel affrontement totalement inédit dans le genre – le dénouement très loin des deux premières parties et le nouveau changement d'attitude des différents protagonistes est plus déconcertant que réellement satisfaisant.
Pris partie par partie, il y a très certainement de quoi se mettre sous la dent et de reconnaître le style de chacun de ses réalisateurs. Pris dans son ensemble, "Triangle" est un curieux objet insolite trop bricolé et pas assez arrondi pour complètement satisfaire. Sans aucun doute, un projet à l'image du cinéma HK dans son ensemble, mais qu'on aurait préféré plus réfléchi et abouti en présence de ses vrais talents impliqués…L'union aurait très certainement fait la force!
(Critique basée sur la version cannoise - avant remontage pour la sortie internationale).
Ce projet ambitieux réunissant derrière la caméra trois des plus gros réals de Hk et devant un casting 4 étoiles, s'avère être un polar un peu commun: on ressent la patte de To dans le dernier acte et son gunfight final dans la cambrousse Hong Kongaise, l'acte du milieu est assuré par Ringo Lam ( la séquence du parking est très sympa) tandis que les bases sot posées par Tsui Hark.
L'ensemble donne un résultat un peu étrange, tantôt réussi ( la relation entre Simon Yam/sa femme/Gordon Lam) tantôt manquant un peu d'originalité. Triangle est un bon polar mais on était en droit d'en attendre bien plus vu les monstres aux manettes.
Film forcément culte de par son concept et les noms des 3 réalisateurs, le résultat est une grande déception. Aucun des 3 n'est à son meilleur niveau, il n'y a qu'à voir le gunfight final pour s'en persuader, personnellement j'ai une petite préférence pour la première partie de TSUI hark, car même si l'histoire n'est pas limide, elle reste cohérente, et finalement pas trop mal réalisée. Ensuite ça se gâte avec Ringo qui veut nous servir encore un segment assez psychologique, on commence à s'emmêler les pinceaux, les personnages subissent des variations de caractères, bref on commence à être un peu paumé. Malheureusement Johnny TO, en qui j'avais bon espoir de redresser la barre dans un final béton, n'est pas non plus à la hauteur de ses précédentes réalisations (les ELECTION et même EXILED). On aura compris qu'il aime filmer dans les champs (ici on sent l'influence SCORSESE une fois de plus) mais le gunfight final n'est franchement pas un modèle d'efficacité et d'esthétisme). Bref j'avoue que plus le film avançais plus j'étais un peu perdu par ce scénario, les incohérences se cumulant. Chaque réalisateur a fait son job mais on ne voit pas à l'écran l'émulation qu'il y aurait pu avoir entre ces 3 grands du ciné HK. La forme ne compense pas le fond et donc pour moi c'est un échec.
Aimable trinité
Si la collaboration entre trois cinéastes émérites de Hong Kong avait de quoi donner lieu à quelque chose de plus marquant et ambitieux, ce sympathique thriller filmé comme une modeste série B a le mérite de ne pas ennuyer le spectateur, du fait de son intrigue agréable à suivre et de ses interprètes principaux qui semblent prendre un réel pied dans leur participation à ce projet. Difficile sur le coup de savoir lequel des réalisateurs s'en sort le mieux, mais avec le recul, Tsui Hark et son entrée en matière dopée à l'adrénaline pourraient bien atteindre le haut du podium. On retrouve le climat sombre et désenchanté cher à Ringo Lam en ce qui concerne la partie suivante, avec à l'appui une séquence assez glauque dans un parking où Simon Yam règle ses comptes avec son épouse et l'amant de cette dernière. L'ultime segment, mis en scène par Johnnie To, fait dans une certaine mesure office de best-of des œuvres les plus caractéristiques du réalisateur en question (
The Mission, Exiled) et ne suscite par conséquent aucune surprise particulière, chose qui n'empêche pas cette pièce de clôture de se suivre avec autant de plaisir que ses aînées en dépit d'un final en queue de poisson. Saluons du reste le fait que malgré les contraintes liées à son approche (le film adopte le concept de « cadavre exquis » inventé au cours des années 20 par les surréalistes, qui consistait à entamer une peinture, un dessin, un texte, avant de confier ceci à un autre artiste prenant le relais à sa sauce et ainsi de suite),
Triangle parvienne à maintenir une vraie cohérence, voire à exposer une certaine unité. Un louable exercice de style doublé d'un bon petit polar au scénario et aux acteurs tous deux convaincants.
Un projet à la construction intéressante, mais forcément incohérent. Ca commence par un Tsui Hark façon Time and Tide, se prolonge par un Ringo Lam fidèle à lui même qui transforme tous les personnages en psychopathes et ca se termine avec un Johnnie To qui reprend l'ensemble pour l'envoyer dans son univers. Un exercice intéressant mais à qui souffre forcément d'un manque d'homogénité, chaque réalisateur ayant pris à coeur de mettre sa signature sur son segment. A réserver aux fans des réalisateurs.
Déception puissance 3
Je me suis sacrément ennuyé... Les acteurs sont à coté de la plaque, l'histoire digne d'un nanar ricains des eighties, sauf qu'en plein HK je trouve assez mal placé ce trésor enfoui... La réalisation n'a rien d'exceptionnel, et la post production à savoir les effets, la musique sont au minimum syndical. Ce film est aux antipodes de ce que ces 3 lascars ont pu produire jusqu'à présent... C'est du commercial où tout le fric est clairement passé dans les cachets de ces 3 noms sur l'affiche, parceque dans le film on voit pas bezef...
déçu trois fois ?
Un projet croisé
Ringo Lam +
Johnnie To +
Tsui Hark avait pourtant de quoi allécher, même si personnellement dans le lot il n'y a que le troisième qui m'excite vraiment. Encore aurait-il fallu justement que le projet soit "croisé"... en l'état il est plutôt mélangé blougiboulga-isé. Quand j'ai appris l'existance du projet - à la va-vite comme d'habitude, et sans chercher à approfondir, conscient que mes fantasmes sont toujours hachement plus cool que le produit fini - je voyais quelque chose de bien plus ambitieux formellement, à partir de trois segments se répondant ("triangulant" !) au lieu de bêtement se suivre. En lieu et place un soi-disant cadavre-exquis où chaque partie aurait pu être réalisée par l'un ou par l'autre que ça n'en aurait pas changé grand chose tant le résultat manque d'identité forte. Un projet mené par dessus la jambe, de toute évidence... au moins on espère que les trois lascars ont bien fait mumuse.
19 janvier 2008
par
Epikt