Beurk !
Pur avatar de la phénoménale vague post-Ring, Tomie se veut un film de peur qui mêle resurgescences de vieux traumatismes et apparitions monstrueuses allant doucement crescendo vers un climax durant lequel le spectateur est sensé se cacher sous son fauteuil / sauter au plafond / partir en courant (inutile de préciser que c’est cette dernière solution qui est vivement conseillée… mais pourquoi attendre la fin du film ?). Malheureusement il faut bien avouer que c’est raté, complètement raté. Entre le réalisateur dont le cœur semble balancer de l’académisme au clip cheap, et le scénariste qui devait avoir sérieusement mal au crâne ce jour là, on a bien du mal à trouver la moindre qualité à ce film qui n’est pas beau, pas intéressant, pas drôle et surtout qui ne fait pas peur… C’est bien simple : seuls les fans de Taguchi Tomorowo se satisferont de le voir ici dans un de ses rares rôles importants hors du cinéma de Tsukamoto Shinya ; Tomie est le genre de long-métrage que l’on aurait préféré court et qui se suit de bout en bout (pour les plus courageux seulement…) sans parvenir à quelque moment que ce soit à susciter un semblant d’intérêt chez le spectateur. Ce dernier, ne pouvant décemment pas mettre bien longtemps à se rendre compte de la médiocrité qui irradie de toutes les composantes du film, suit dès lors le semblant d’intrigue qui lui est proposé avec l’espoir désespéré d’y trouver d’ici à la fin du film une quelconque idée neuve qui relèverait l’intérêt général de cet ensemble décati. En vain !
On a trop dit et répété tout le bien que le succès de Ring avait fait au cinéma horrifique asiatique pour ne pas repréciser combien la production dudit genre a aussi été encombrée par les ersatz qui lui ont succédé et dont Tomie est le parfait représentant. Et aussi étrange que cela puisse paraître compte tenu de la qualité dérisoire du film, ce dernier connut plusieurs suites qui remportèrent pour certaines, un succès estimable. Tomie ferait il exception à la règle qui veut que le second épisode soit toujours inférieur au premier ? En tout cas il paraît difficile d’avoir fait pire…
aaaaah c'est TOMIE!!!!
PETITE DESCRIPTION DU SCENARIO:
La jeune et jolie Tsukiko fait chaque nuit des reves horribles qui l'empechent de dormir, parallelement, d'etranges meurtres ont lieu en ville, la coupable serait Tomie une autre jeune fille (mais pas jolie, pas de chance)...
Quel est le lien entre Tomie et Tsukiko?
Qui est TOMIE?
Vous ne pourrez le decouvrir qu'en achetant ce film!!!!
CRITIQUE:
Alors alors, Tomie est censé etre un film d'horreur, un peu à la Ring, en nettement moins reussi...
Les scenes flippantes sont rares, le film est lent (un peu comme audition), et l'ambiance est plutot miteuse.
Au final, c'est bien Tomie qui est la plus effrayante mais surtout par la laideur de l'actrice et de son maquillage...
Bref un film d'horreur jap qui fait assez old school, surement sorti au Japon a la suite du succés commercial de Ring!
sans grand intérêt
Tomie est à l’origine un manga de
Junji Ito (en français chez Tonkam), auteur phare du manga d’horreur dont l’oeuvre majeure reste le fameux
Spirale, lui aussi adapté au cinéma par
Higuchinsky dans le très étrange
Uzumaki. En pleine vague post-
Ring (sortit un an auparavant),
Tomie surfe un peu sur la mode du moment, le film d’horreur psychanalo-pseudo-intelligent, et ma foi a du relativement bien surfer puisque se sont par la suite enchaînées pas moins de cinq séquelles (ou six en comptant l’épisode TV) toutes indépendantes les unes des autres et avec des castings différents.
Tomie pourrait sans problème représenter l’archétype du monstre increvable : en effet, non contente d’être immortelle et de ne pas vieillir, osez seulement la tuer qu’elle ressuscite aussitôt et commettez l’erreur de vouloir la découper en morceaux que chaque partie de son corps générera une nouvelle Tomie (Jason peut aller se rhabiller !). Le monstre se propage donc à la manière d’un virus, séduisant les hommes et les poussant à la folie jusqu’à ce qu’ils craquent et la tue, devenant par là vecteur de l’expansion de leur cauchemar.
Dans l’ensemble, même s’il ne reprend pas particulièrement les recettes de
Ring et consorts,
Tomie reste un "film d’horreur asiatique" dans tout ce qu’il y a de plus classique, même s’il est plus brute et crade que certains. Le rythme y est donc très lent et on y montre peu :
Tomie ne fonctionne pas sur l’explicite, malgré quelques passages brutaux mais furtifs (ce qui en fait le film le plus "sanglant" de la série, ce qui n’est finalement pas grand chose) et préférera jouer sur l’ambiance et l’ambiguïté. Ce n’est pas forcément un problème, ça marche très bien avec d’autres (rares il est vrai). Mais en toute honnêteté, dans
Tomie ça passe pas des masses. La faute sans aucun doute à un récit trop linéaire et sans grande originalité ni grande surprise, qu’on se contente de suivre en tentant tant bien que mal de garder les yeux ouverts. Aussi au fait que le personnage de Tomie (dont le manga et certaines des suites démontrent pourtant le potentiel) n’est pas assez développé et reste fortement sous-exploité. Sans oublier que dans ce genre de films d’horreur, la tension se doit de s’installer progressivement, de monter en puissance tout le long du film jusqu’à l’apothéose finale et que justement dans
Tomie la tension reste tout le long au point mort et la fameuse apothéose tombe à l’eau. Il faut quand même dire que la fin est assez convenue, voir même un peu naze.
Ce scénario peu inspiré (pourtant, avec tous les mangas, il y avait de quoi pomper) et parfois fumeux (par exemple, le meurtre de la première fille est injustifié) n’est malheureusement pas sauvé par la mise en scène, qui se cherche entre académisme plat et quelques effets et jeux de manches sans grande virtuosité. On regrettera aussi que le film fasse trop peu de cas (voir pas du tout) du baroque tarabiscoté et des corps distordus qui composaient pourtant un des intérêts majeurs des manga (très bien utilisé dans
Uzumaki, autre adaptation de
Ito), ce qui aurait pourtant relevé cette sauce un peu fadasse. Finalement, seule la bande son, assez efficace dans son genre, épice un peu l’ambiance et compense dans une certaine mesure la mollesse de la mise en scène.
Au casting, on a le plaisir de retrouver
Tomoroh Taguchi (l’inoubliable post-humain chromé de
Tetsuo) dans un de ces rares rôles principaux. Le reste du casting (mise à part
Yoriko Dougushi, très bien dans le rôle de la psy) est moins brillant, et parfois les jeunes actrices ont vraiment l’air de crétines finies. Et pis le rire qu’ils font prendre à Tomie est, il faut le dire, atrocement horripilant en plus d’être forcé et ridicule.
Finalement, à la vue de ce film on se demande bien ce qui a pu pousser les producteurs à creuser le filon et à faire des suites. Bon, c’est vrai que considérés
Replay et
Forbidden Fruit, on peut légitimement se dire que tout ça n’a pas été vain, mais il n’en manque pas moins que
Tomie premier du nom laisse le spectateur fortement sceptique.
21 janvier 2007
par
Epikt