un Fukasaku mineur mais agréable à regarder
Tombe de yakuza, fleur de gardénia n'est pas le meilleur polar de Fukasaku: l'analyse de la société japonaise y est moins poussée que dans ses autres polars et le récit y est moins bien mené. Surtout, au rayon films de Fukasaku sur la complicité flic/voyou (ici un flic aux méthodes expéditives va progressivement se découvrir des affinités avec les yakuzas et tomber amoureux pour le pire de la chef de gang), il souffre de la comparaison avec un Police contre syndicat du crime certes moins délirant formellement mais au ton plus juste: la complicité flics/voyous y débouchait sur une critique violente de la société japonaise alors qu'ici on est plus dans un film noir routinier. Le charisme d'un Sugawara Bunta manque cruellement au film.
Néanmoins, quelques aspects intéréssants suffisent à faire passer un moment agréable au spectateur: tout d'abord, le personnage féminin qui s'est élevée au sommet de son gang par sa force et en profitant de l'emprisonnement de son mari, étant d'origine coréenne, elle est porteuse de l'incapacité du Japon à intégrer ses immigrés du continent et du coup est le seul personnage du film qui représente un regard sur la société japonaise; une ouverture virtuose présentant le policier de façon originale (cambriolant une salle, se faisant tabasser par des voyous qui partiront en urinant et volant sur leur chemin puis révélant son identité de flic); la scène de la plage entre le héros et la chef de gang, amusant clin d'oeil à Tant qu'il y aura des hommes.
Mais malgré tout un des moins bons Fukasaku est meilleur qu'une grande partie des polar us et hk récents.