2 épisodes plutôt inégaux...
Le premier épisode de ce manga est bien décevant. De facture très classique, il nous entraîne dans le monde passionnant (!) des magouilles de pouvoir dans le secteur du bâtiment... Il se conclut de plus de façon grossière et bâclée: le héros s'apprête à se faire tuer par le méchant lorsque ce dernier est abattu dans le dos par l'ami du héros au dernier moment. Que d'imagination!!
La suite qui nous est réservée est heureusement plus attrayante: on commence à se familiariser avec les personnages principaux, et l'arrivée d'une jolie jeune femme, capable de voir le passé en touchant les pierres témoins de scènes intéressantes, n'est pas pour nous déplaire. Ce second épisode répond plus aux attentes des amateurs d'ambiances gothiques, nocturnes et futuristes tendance pessimiste, grâce à un graphisme soigné et surtout grâce à un scénario bien écrit, haletant et rondement mené dans le métro de Tokyo.
Du fantastique, une réalisation de qualité, la touche Clamp pour l'ambiance... un Shôjo de qualité !
Tokyo Babylon porte indéniablement la patte Clamp. Dans le rendu visuel tout d'abord, avec des nez aquilins, des visages quelque peu anguleux, quelques personnages plus que baraqués (des épaules plus carrées que ce qu'on peu imaginer ! Mokona Apapa ne doit pas détester les gars bien costaud ;-), mais aussi dans l'ambiance générale qui se dégage du résultat final. On a en effet droit à des pouvoirs magiques (même s'ils apparaissent ici comme moins puissant et déstructures) et un univers sombre et gothique (bien que plus réaliste que dans bon nombre des œuvres du groupe). Le chara-design de certains personnages a beau me choquer quelque peu (visage et taille disproportionnés par rapport à la largeur des épaules pour les armoires à glace…) il est indéniable que le style, graphique comme narratif, a un charme certain et sait imposer un style assez unique.
Au niveau du scénario, même si l'on reste dans le classique, l'ensemble est très très loin d'être désagréable. Plutôt bien construit, l'intrigue se met petit à petit en place, présentant par la même occasion les différents protagonistes de ces aventures. En fait la première demi-heure correspond à une longue mise en place, avant que l'abcès n'éclate violemment pour laisser libre court à un quart d'heure d'action pure. Une animation de qualité et l'atmosphère sombre comme Clamp sait si bien les créer donnent leur plein mesure dans ces quelques minutes de combat échevelé. Le scénario a par ailleurs le mérite de ne pas être totalement cousu de file blanc, mise à part dans les quelques minutes de son dénouement. Bien sûr on peut reprocher plusieurs recentrages sentimentaux, comme l'arrivée bien à propos du meilleur ami de Subaru pour lui porter secours… Mais alors autant reprocher au Shôjo manga son existence ! Les manga pour filles ont toujours joué sur les cordes des sentiments, et Clamp nous prouve ici qu'on peut très habillement mêler Shôjo et fantastqiue…
Un résultat plutôt satisfaisant, un Shôjo qui se laisse voir, même par les garçons…
On notera également la "performance" de la doubleuse Japonaise de Sumeragi Hokuto : un rire et une voix qui pourrait être celle d'une folle furieuse pour une scène, en particulier, d'anthologie !