Excellente prestation de JCVD dans ce film malgré tout très décevant, la réalisation n'étant pas à la hauteur de l'implication de Van Damme. Le manque d'action ralentit le rythme mais les gunfights sont presque décents. Une série B divertissante.
Un JCVD en grande forme et un bon serial thriller
Depuis
Replicant du maître Ringo Lam, les bonnes surprises affluent dans le parcours artistique de notre ami JCVD. Non que l'acteur belge ait tiré un trait sur ses mauvais choix de carrière (les encore récents
Ultime Menace et
Hard Cops sont là pour le prouver), mais en comparaison des purges alignées par le bougre tout au long des années 90, on remarque une nette évolution positive. Un jeu crédible, nuancé et consommé, servi par des thrillers d'action honnêtes, voire quelquefois au-dessus de la moyenne (
Replicant et
In Hell, par exemple), qui exploitent enfin chez l'interprète autre chose que ses sempiternels grands écarts et coups de pied sautés. Le père Jean-Claude aura même fini par mettre en exergue sa fascinante personnalité au sein d'un film d'auteur hexagonal, l'insolite et remarqué
JCVD, œuvre démontrant que l'abattage du monsieur dans la plupart de ses dernières bandes ne relevait pas de l'accident.
Mais revenons quelque temps plus tôt, là où après deux nanars très oubliables, Van Damme incarnait dans
Until Death un flic brutal et toxicomane laissé pour mort par un dangereux criminel avant de refaire surface en suivant la voie de la rédemption puis en réglant ses derniers comptes. Sans surprise et sans grande envergure, ce thriller se révèle néanmoins une série B tout à fait décente dont le meilleur se situe au niveau d'une première partie exemplaire, qui renoue en un sens avec la narration minimaliste, la violence sèche et l'atmosphère poisseuse de certains films de Friedkin, Peckinpah ou encore Ferrara – tentative de recouvrer la facture des polars d'antan d'ailleurs bien plus réussie que celle de Philippe Martinez dans le passable
L'Empreinte de la Mort, qui valait surtout pour la performance exaltée de JCVD. La suite trahit quelque peu les limites du métrage avec des scènes sentimentales un rien lourdingues et passe-partout, heureusement supportables grâce à la conviction des acteurs. Il faudra attendre les vingt dernières minutes pour retrouver la fougue du début: ambiance rigide, cruauté sans complexes (le gentil gamin de service n'est pas épargné), gunfights féroces et bien utilisés sur la longueur, bref, du gros thriller « hard boiled » qui fait montre d'efficacité à défaut d'originalité. Ce n'est aujourd'hui plus vraiment un secret de dire que Van Damme porte l'ensemble sur ses épaules: il se fond à merveille dans son rôle de poulet ravagé par l'héroïne qui frôlera la mort mais finira tout de même par sortir la tête de l'eau. Justesse, intensité et savoir-faire sont les maîtres mots de cette interprétation transcendante.
En conclusion,
Until Death s'avère un agréable petit film, avec son lot de qualités (un climat de polar « à l'ancienne », une réalisation carrée, des fusillades bien mises en scène) et de faiblesses (un certain ventre mou après une première moitié détonante, quelques travers MTV-like typiques de ce genre de production), qu'étaie la composition tout simplement exceptionnelle d'un JCVD de plus en plus charismatique. À voir comme un bon divertissement sans grande prétention, mais aussi pour mesurer les talents d'acteur d'un mec dont on s'est trop longtemps payé la tête.
La première partie du film est assez prenante, rappelle un peu le BAD LIEUTENANT (toutes proportions gardées bien sûr), mais malheureusement la deuxième moitié vire au film mièvre et plan plan. Après une mise en jambe si noire ça casse un peu l'enthousiasme suscité et le film ne dépasse pas son statut de film B correct.
Somme toute c'est très regardable, Jean Claude c'est comme un bon Bordeaux, il s'améliore avec les années.
Simple mais sincère.
Si la vue du nom de Simon Fellows, responsable du médiocre "ultime menace", avait de quoi effrayer, force est de constater que l'homme a compris ses erreurs et a décidé de livrer un vrai divertissement. Malgré un manque évident de moyen, Fellows offre une réalisation osbre mais efficace, tirant pleinement parti de son casting et de son ambiance.
Si la deuxième partie verse dans le drame intimiste, Fellows ne fait jamais dans le pathos ou le larmoyant, mais développe ses personnages avec pudeur et nous rappelle la fragilité d'un couple. En mettant en avant les moments de complicité autant que les erreurs, le film nous offre une image de couple loin du manichéisme généralement de rigueur. Le héros, ou plutôt l'anti-héros, s'il est loin d'être tout blanc, n'est pas non plus la pourriture qui crache sur les bébés et viole les grand-mères. C'est un être humain qui a franchi certaines limites, qui se dégoute et de ce fait provoque le dégoût, mais qui conserve un certain sens de la morale.
Parfait dans son rôle, Jean Claude nous offre une de ses plus belles prestations, dans des scènes poignantes, sans jamais en rajouter, trouvant toujours le ton juste. Véritablement habité, il nous prouve une fois de plus qu'il est devenu un véritable acteur et que même s'il lui arrive encore de faire des erreurs de parcours (hard cops, ultime menace) il veut vraiment faire de bons films.
L'action, constituée de gunfights, est de très bonne qualité. Secs et nerveux, dans un style réalistes, ils sont longs et percutants. Le récit se montre d'ailleurs surprenament violent et nous offre quelques passages chocs inattendus et bienvenus.
Mais la principale qualité du film est de nous faire suivre des personnages attachants et bien joués, ce qui fait qu'on suit avec un grand plaisiur cette histoire simple mais touchante.