Le monde de Ray
Dans la foulée de sa magnifique trilogie des "Apu", Ray s'éprend une nouvelle fois d'une série de nouvelles pour signer trois segments (édités en France - contre deux habituellement exploités dans une version internationale tronquée) très proches de l'esprit de ses précédents succès. Soit des belles leçons de vie pour différents protagonistes, qui vont passablement changer au contact d'autrui et en apprendre plus long sur eux-mêmes et la vie en général.
Le premier segment est également le plus réussi, en détaillant l'arrivée dans un petit village d'un facteur citadin. Il finit par s'habituer à cette vie pas si dure et - surtout - à s'ouvrir au monde au contact d'une jeune orpheline. Une nouvelle fois, il est incroyable de s'imaginer comment Ray ait pu réussir à filmer dans de telles conditions à son époque et insuffler un tel naturel à ses comédiens.
La seconde historie est très proche de la trilogie des Apu, ne serait-ce que par le choix de l'interprète principal, Apu adulte dans la série originelle.
Il interprète une nouvelle fois un érudit de retour au village, où l'attend sa mère et qui va faire l'apprentissage de l'amour avec une femme, qu'il n'aurait sans doute jamais pensé épouser par ailleurs. Véritable garçon manqué, cette dernière le met à dure épreuve, mais tout antagonisme sera finalement vaincu dans l'apprentissage de la connaissance d'autrui.
Le dernier segment est un conte fantastique, qui vaut moins pour son histoire, que par son incroyable ambiance, flirtant avec un certain gothisme dans sa vaste demeure aux sombres recoins. Un très joli exercice de style, qui tranche singulièrement avec les deux récits précédents.