Serpents sous amphés
Les thaïs l'ont encore récemment prouvé avec leur minable "Boa": ils aiment imaginer des histoires, qui se passent dans la plus profonde cambrousse et incluent des nombreuses bestioles réalisées en très mauvais CGI. "Boa", "Vengeance" (mon pêché mignon), "Brutal River"…nombreux sont les exemples.
"The Trek" date déjà de 2002; autant dire, l'âge de pierre de la CGI thaïlandaise…et les effets spéciaux sont à l'avenant: mal incrustés à l'image, parfois du meilleur effet comique (surtout quand les serpents bondissent hors de l'eau pour attraper un pauvre humain en guise d'amuse-gueule), ils ont au moins pour mérite d'être nombreux pour en donner pour l'argent de son spectateur.
2002, c'est également une année, où les derniers vestiges du revival du genre du slasher fait ses derniers dégâts provisoires à l'écran. Calqué sur le modèle de l'américain "Anaconda", quelques auteurs thaïs particulièrement paresseux imaginent donc la folle équipée sauvage d'une bande d'adolescents plus ou moins décervelés, qui s'enfoncent dans la pampa thaïe pour tenter de trouver un légendaire éléphant. Renouveau du cinéma thaï oblige, ils balancent quelques occidentaux dans le tas pour espérer doper les ventes du film à l'international et faire plus "hype" auprès du jeune public local; pas que cela importe tellement, puisque tout le monde est quasiment condamné à crever à l'écran.
Ca démarre ainsi par une bonne fusillade entre deux groupes d'hommes, qui se disputent des mystérieuses caisses en bois et sacs remplis de poudre blanche. Pendant que la rivière se teinte en rouge de la blessure par balles des nombreuses victimes, dont serpents noirs vont se ruer non pas sur les cadavres humains, mais sur un sac déchiré, contenant une poudre illicite, qui va leur donner une de ses pêches…mais faudra attendre la 60e minute du film (puis les 20 dernières minutes) pour les voir fendre les eaux à une vitesse folle et s'attaquer aux derniers survivants du groupe.
Car OUI, ces serpents sous amphés ne sont pas les seuls dangers, qui guettent nos jeunes au plus profond de la forêt; il y a aussi des mille-pattes voraces, s'enfonçant par tous les orifices possibles pour passer sous la peau et ressortir tel un Alien en furie; des fourmis assassins, qui vous rangent chair et os et des araignées géantes, qui vous collent au visage comme…tiens, encore une fois comme dans "Alien".
Ces séquences arrivent au rythme de toutes les dix minutes à peu près, entre des longues plages dialoguées sans aucun intérêt et juste à temps lorsqu'on est tenté d'abuser de la zapette.
Ce qui serait fort dommage, car la fin vaut franchement le coup dans un moment de comique involontaire; en gros (et sans vendre trop la mèche), des survivants se retrouvent à bord d'une barque de fortune, en train d'affronter le fameux serpent noir sous amphés, qui va connaître un curieux sort peu envieux; mai n'ayez crainte, car les auteurs croyaient tellement en leur produit, qu'ils ont ouvert la porte à une suite de même topo…qui ne s'est malheureusement jamais faite; pas que ce soit une perte inestimable pour la cinématographie thaïlandaise…
"The Trek" en donne donc pour son argent, même si les effets semblent aujourd'hui terriblement fauchés (malgré un budget que l'on devine assez conséquent); mais il manque ce facteur "fun", que l'on aimerait pouvoir éprouver dans ce genre de produit et les attaques animales se ressemblent trop pour procurer le moindre frisson. La seule blague, c'est de deviner à quel moment le caniche (car OUI, l'une des filles occidentales traine son caniche blanc ridicule avec elle au plus profond de la forêt tropicale et c'est un costaud celui-là à résister à toutes les attaques, tandis que les humains crèvent les uns après les autres!!) va finalement trépasser pour arrêter de nous ennuyer de ses éternels aboiements.
De quoi me conforter, que le très "Z" "Vengeance" reste définitivement mon petit chouchou du genre (même si ma recommandation en a déçu d'autres…).
