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The Moon Hunter
les avis de Cinemasie
1 critiques: 3.25/5
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2 critiques: 3.38/5
Le sens de la vie
Bhandit Rittakol, cinéaste à tout le moins inégal, ose pourtant en 2001 ce Moon Hunter (surnom donné à Saksun, le héros inexpérimenté mais enthousiaste qui, au cours d’une ronde de nuit dans la forêt, prend le clair de lune pour une lumière ennemie), un film politique adapté d’un livre autobiographique qui revient sur les troubles des années 70 en Thaïlande et sur le destin de ce jeune utopiste. Soumise à toutes les pressions nationales et internationales, la stabilité politique du pays a été mise à mal par des révoltes étudiantes en 1973 qui ont conduit à une répression sanglante (70 morts ?), à la destitution du gouvernement, et à de multiples coups d’états tandis que se pressaient à ses portes la menace communiste du Laos, du Cambodge, du Viet-Nam et de la Chine, sans compter que le 1er choc pétrolier avait mis à genoux son économie.
Saksun, lui, a choisi de s’engager avec sa femme dans la résistance communiste au nom d’un idéal de démocratie et de liberté. D’abord en exil dans des camps d’entraînement au Laos puis dans la jungle thaie, il découvre petit à petit l’envers de la doctrine de ce parti et commence à se rebeller face à des décisions injustes à ses yeux, ce qui déplait fortement aux cadres. Progressivement marginalisé, il se rapproche de sa femme et de leur fils et commence à déchanter qu’un jour son idéal puisse se réaliser. Joliment mis en images bien que parfois un peu difficile à suivre, The Moon Hunter est une réflexion bienvenue et nécessaire sur l’engagement politique et sur le sens de la vie, assez proche au demeurant du Vieux Jardin de Im Sang-Soo sorti cette année.
Thai (Guerilla) Warrior
L'Histoire thaïe est riche en événements historiques - un vaste terrain en friche, qu'il sera intéressant de pouvoir voir adapté sur grand écran au cours des prochaines années cinématographiques.
Bhandit RITTAKHOL ("Tigress of King River") s'empare d'un épisode pas si lointain, mais aujourd'hui comme peu glorieux : le soulèvement étudiant de 1973, qui avait réussi à mobiliser des dizaines de thaïs dans les rues de la capitale et avait failli faire basculer le pays dans un régime communiste. Suite au premier soulèvement, des entités clandestines se sont créées pour préparer un assaut armé. Financés par les régimes chinois, vietnamiens et laotiens, leurs soutiens ne pouvaient pourtant masquer l'énorme précarité et pauvreté de leur initiative. Une fois n'est pas coutume, le monde de s'intéressait que moyennement à cet important détail historique, la Thaïlande ne présentant aucun intérêt économique et la Guerre de Vietnam distrayant l'attention; seuls quelques gros titres concernant des rapts de touristes avaient soulevé quelque émotion.
En s'attaquant à ce particulier sujet, RITTAKHOL force déjà l'admiration en vue de la rareté et la réticence avec laquelle des cinéastes thaïs actuels semblent s'engager dans des voies politiques. Honneur lui soit rendu dans ses efforts. Difficile balance également de ne pas verser dans la controverse en prenant parti pour l'un ou l'autre camp; en cela il réussit son difficile pari, en s'attachant à la continuelle désillusion de son personnage principal, qui croyait vraiment en une cause au service de son pays et ne pourra être déçu par le combat d'intérêt d'une idéologie fragile.
Dans son application, l'effort est un peu plus vain. Mettant en parallèle le soulèvement populaire et l'envie naissante du personnage principal de construire un véritable avenir, il rend parfois le cours de son récit quelque peu confus. D'autre part, les événements dans les différents camps d'entraînement ne sont que très peu accrocheurs, étant dans la plupart des cas de simples discussions entre personnages. Aussi manque-t-il au réalisateur l'expérience suffisante pour rendre par les images la forte lutte intérieure de son personnage principal; seule la fin peut vraiment émouvoir, quand Seksan abandonne définitivement toute son idéologie et regrette les années perdues en compagnie de sa femme.
Ambitieuse oeuvre aux intentions louables, RITTHAKOL n'atteint pourtant à atteindre ses objectifs; reste un magnifique thème musical envoûtant et une intéressante entrevue dans une sombre page méconnue d'un pays asiatique.