Très souvent touchant malgré ses évidentes facilités
Seul et unique film à ce jour de la réalisatrice Miyazaki Mayumi, Tenshi est une oeuvre grand public très attachante en dépit de ses facilités qui peuvent nuire à ce même attachement, surtout si l'on prend le temps de suivre le film d'un oeil critique de bout en bout. Produit par la Shochiku (l'une des maisons les plus actives du cinéma japonais contemporain) et destiné à un public bien ciblé, Tenshi comme son nom l'indique évoque un ange (Fukada Kyoko) pas commode, adepte de boisson alcoolisée (préférence pour le gine citron) et qui s'ennuie perché la haut sur le toit d'un immeuble. Un beau soir l'ange rend visite à Kato, jeune vendeur dans une supérette. Surpris, il se lie finalement d'amitié avec cet ange qui ne va pas tarder à faire le bonheur autour de lui. Tenshi nous présente donc un cercle de personnages de gens moyens : un vendeur en supérette, un père de famille qui ne sait plus où donner de la tête entre sa fille et sa femme, deux soeurs cuisinières bien frapées, une écolière humiliée par ses camarades de classe et une jeune femme seule, à la recherche de son chat.
Si le scénario n'a donc rien de surprenant, pas même l'once d'une folie à l'horizon, Tenshi remplit brillamment son carnet de charge d'oeuvre typée Buena Vista sans gros rebondissements ni dynamique. Le métrage de Miyazaki Mayumi fonctionne donc par épisodes, et même si sa mise en scène globale rappelle du direct to video, les moyens mis en oeuvre suffisent amplement pour tenir la barque malgré les intempéries. Des intempéries dues à son approche beaucoup trop grand public du film fantastique, enchaînant les séquences roses bonbons (jusqu'à proposer un passage chanté et musical) et les clichés du film angélique (un baiser sur la joue et la vie reprend son cours, les gaffes de l'ange) dans une ambiance bon enfant parfois écoeurante. De toute manière, si les ambitions de la cinéaste ne s'arrêtent qu'à proposer un divertissement pur et dur, le projet est réussi, parfois même porté par une certaine grâce, la musique étant particulièrement réussie et les séquences mettant en scène l'ange (bien que peu nombreuses) sont souvent mignones, portées par le charme muet d'une Fukada Kyoko impeccable. Comme souvent dans ce genre d'entreprise très "enfantine", la morale est particulièrement propre, tout le monde réussissant à retourner dans un chemin parsemé de fleurs bien roses, et aux éternels "flocons de neige" de tomber pour annoncer le départ de l'ange. A réserver à un public très jeune avant tout.