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Les Contes de Terremer

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les avis de Cinemasie

6 critiques: 1.96/5

vos avis

16 critiques: 2.88/5

visiteurnote
Tred 3
Simon VD 3
Pikul 2.5
Omerieux 3.5
lo sam pao 3.5
JoHell 2.5
jeremiebarilone 3.25
jeff_strike 2.5
Izzy 4
hayaku 3
GON 1.5
dll_povtyp 3.25
cityhunter 3
Black_pantha 2.5
Bama Dillert 3
abuzeur 2


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Bien pour un premier essai.

Animation correcte, design à l'ancienne et un peu long. Domage au niveau de l'histoire de n'avoir pas poussé le concept beaucoup plus loin étant donné le potentiel des romans de Ursula Le Guin.

14 avril 2007
par hayaku


Pauvre Ursula LeGuin !

Un film plutôt joli, mais au scénario quelconque et très manichéen ; vite oublié aussitôt la projection terminée.
Il y avait TANT à faire avec roman pareil !
Hélas, cent fois hélas, je ne peut être impartial dans sa notation, car j'ai lu et adoré le roman d' Ursula LeGuin dont est censé être tiré ce film.
Le Guin, c'est, la poésie, le lyrisme, la qualité d'écriture, et des univers qui posent la question de la place de l'Homme dans la société d'hier ou de demain. Ursula LeGuin est Antropologue de formation et ses romans décrivent des civilisations imaginaires mais plus vraies que nature.

A voir le film de Goro, on ne peut pas dire qu'il ait tiré grand chose (ou alors à bout portant) de L'Ultime Rivage, et de Tehanu, troisième et quatrième romans de Terremer, qui semblent être les modèles de base du scénario.
Bon, ce genre de faute existe aussi chez Miyazaki père : il suffit de comparer le Chateau Ambulant avec le roman dont il est tiré pour comprendre que Hayao a tout autant massacré son modèle de base.
Ces derniers temps, en quelque sorte, c'est de famille...

Donc, tout ça pour dire que : il ne faut pas que ça vous empèche d'ouvrir Terremer, le bouquin d'origine, qui lui est excellent !!

24 septembre 2010
par GON


Back to the (very very) basics

Dernière production du Studio Ghibli, Gedo Senki (Chroniques de guerre de Gedo) est l' adaptation de l'un des volets d'une série de romans d’heroic fantasy d'Ursula Le Guin, Tales From Earthsea, que je n’avais pas l’honneur de connaître, et que le prospectus de présentation du film compare aux Narnia et autres Seigneur des Anneaux. En tous les cas, alléché par le titre épique et les affiches du film (dont l’une semblant librement inspirée d’une toile de Turner - elle-même reprise d’une œuvre de Lorrain), j’étais aussi plutôt curieux de voir ce qu’allait donner le passage de relais du père au fils Miyazaki (Gorô), aux manettes sur cet opus. Le rideau s’ouvre sur un texte « mythologique » à l’instar d’un bon vieux Seigneur des Anneaux : « Il fut un temps ou les hommes et les dragons vivaient en harmonie. Puis, les hommes choisirent l’eau et la terre, les dragons le vent et le feu, et les deux races furent à jamais séparées ». S’ensuivent quelques considérations générales, notamment sur la rupture de l’équilibre du monde causée par l’avidité des hommes, puis le film proprement dit débute sur une scène de navire sous l’orage (Turner encore, mais là ca doit être mon imagination…). Deux dragons se battent dans le ciel, et le navire finit par arriver à bon port… …Dans la capitale d’un pays qu’on devine en proie à la désertification (le bétail meurt dru, les habitants suivent…), dont le roi, brave homme au demeurant, cherche des solutions et interroge son Vieux Sage (marque déposée) sur la conduite à tenir, et sur l’étrange présage que constitue l’apparition des deux sauriens… Dans un couloir sombre, un coup de poignard met un point final à ses réflexions. « Une ombre file dans la nuit, c’est un assassin qui s’enfuit… » etc, vous connaissez la suite. Noter cependant que l’assassin en question n’est autre que le jeune fils du roi, Allen, et que la structure narrative du film va dès lors se calquer étroitement sur celle de Mononoke Hime (ce qui n’était pas pour me déplaire) : tabou enfreint (le meutre oedipien pour Allen, celui du Tatarigami pour Ashitaka), départ nécessaire (fuite ou rituel à accomplir), les stigmates de la faute (l’Epée du Roi ou la cicatrice sur le bras)… Allen rencontre un mentor en la personne d’Aitaka, vieux magicien qui voyage de province en province pour des raisons inconnues (parallèle encore avec Ashitaka, guidé par l’espion du shogun), et s’engage sur la route de l’exil. Le rythme est lent, plutôt majestueux, et le style graphique très classique, traditionnel : on a presque l’impression de voir un Ghibli des années 80, cette patte conférant au film un charme désuet qui va bien avec son atmosphère mélancolique, soutenue par une bande son malheureusement assez loin des compositions de Hisaishi (Terashima Tamiya à la baguette). Le duo passe dans une mégalopole mélange d’architecture grecque et médiévale qui est avant tout une cristallisation des vices de la Cité moderne (drogues, pauvreté, crime, esclavagisme… Là encore, parallèle avec la ville d'Eboshi dans Mononoke Hime), dans laquelle Allen sauve Teru, une jeune fille au visage marqué - symbole des magiciens, caste impure dans cet univers -, mais est lui-même capturé par le Lapin, sbire sorti tout droit de Cagliostro à la solde de la Vilaine de l’histoire, la toute puissante sorcière Kumo (personnage typé Vador ou Palpatine). Allen est délivré par son mentor en cours de route, et les deux se réfugient à la campagne, chez une vieille amie du magicien qu’elle appelle Gedo et non Aitaka. L’explication du concept de Magie tel qu’il a cours dans cet univers faite alors par Gedo est assez intéressante : le pouvoir magique consiste ici à redonner aux choses leur vrai nom (incantations, donc), révélant ainsi leur véritable essence et pouvoir… J’ai pensé alors à cette injonction d’un jésuite à son élève tirée d’Underworld, sympathique roman de Don De Lillo : « Tu ne voyais pas parce que tu ne sais pas regarder. Et tu ne sais pas regarder parce que tu ne connais pas les noms ». Ce concept de magie comme force onomastique et vitaliste est d’ailleurs pour moi la trouvaille la plus sympathique du film.. Film dont nous atteignons alors la moitié, et dont la suite sera constituée d’allers retours entre la chaumière des héros et le château de la sorcière, jusqu’à la confrontation finale. On apprend que celle-ci est à la recherche du Pouvoir Absolu qui lui confèrera la vie éternelle, pouvoir qu’elle propose à Allen – ou « Lebanenn » de son nom magique - de partager avec elle en sa qualité d’Elu (« rejoins-moi du côté obscur », et toute cette sorte de choses). Bien sûr, ce pouvoir absolu menace l’équilibre du monde, par ailleurs déjà en cours de désagrégation.. Mais lors de la confrontation finale, au cours de laquelle la jeune fille sauvée plus tôt par le héros aura un rôle prépondérant (comme presque toujours chez Ghibli, on a un jeune couple de héros : fertilité, perspectives d’avenir de la jeunesse, etc) , les ambitions de la sorcière sont stigmatisées dans une dialectique humaniste simple (qui a dit « simplette » ?) qui permettra aux héros d’embrayer sur la morale générale du film : le désir de vie éternelle (de la sorcière) ou de mort (d’Allen, qui a tué son père sous l’emprise d’un mal de vivre digne d'Akutagawa et sa « vague inquiétude ») sont deux aspects d’une même maladie, à savoir la peur de la vie et surtout de sa finitude, qui est pourtant la condition même qui lui donne toute sa valeur… Et sur ces belles paroles, le film s’achève sur des scènes de vie quotidienne campagnarde : labours, repas « en famille » dans la chaumière, etc… (Il y a encore une autre scène, mais j’essaie de ne rien « spoiler » d’essentiel) On peut peut-être trouver dans cette succession de scènes d’Epinal la morale cachée du film : au diable l’heroic fantasy, les dragons, les rois, les sorcières et les chroniques de guerre épiques ; rien ne vaut les joies simples du quotidien ! La soupe ! Le travail manuel ! Le bon air de la campagne ! Ce qui expliquerait peut être pourquoi le film laisse à l’abandon la plupart des éléments qu’il a d’abord présentés comme constituants de son univers d’heroic fantasy, pourtant prometteurs d’un récit épique à la Nausicaa ou Mononoke Hime qu’on pressentait dans les premières minutes : la question de l’ « équilibre du monde » en péril ne sera finalement évoquée que quelques secondes comme élément-tabou dans la quête de pouvoir de la sorcière, les dragons enluminent l’incipit et la conclusion, et le reste est rapidement effleuré puis relégué dans le décor (la Ville, ainsi, qui semblait proposer un enjeu narratif fort, est expédiée en quelques minutes et ne servira que de contraste à la pureté de la Campagne). La contradiction entre l’ampleur épique de l’univers et de sa mythologie présentés et ce que nous montre et nous dit finalement le film, cantonné à une échelle minuscule (pas plus, par exemple, qu’une dizaine de personnages actants), ajoutée à la langueur du rythme narratif, interpelle le spectateur : ou est passé le script ? Est-ce une introduction, une conclusion ? Le film n’adapte, il est vrai, qu’un seul volume sur les six que compte l’œuvre originelle. Son titre lui-même évoquait une « chronique de guerre », on n’aura finalement qu’une petite querelle de magiciens, mais le réalisateur avait vendu la mèche dans la note d’intention qu’on pouvait lire sur le prospectus de promo du film : pour lui, les scènes les plus importantes sont les - nombreux - dialogues entre Allen et Aitaka (transmission de la « sagesse des anciens » aux « jeunes générations »), et l’ univers d’ heroic fantasy n’est donc qu’un enrobage, prétexte à une historiette qu’on pourrait rapprocher des « anecdotes édifiantes » de la tradition bouddhique japonaise, qui vise ici avant tout à faire réfléchir les dites « jeunes générations » sur les problèmes de l’Epoque, leur identité, leurs valeurs et celle de la vie en particulier. Le bon vieux refrain du « retour à l’essentiel », ou plus généreusement, une petite ode à la vie. (Ce trop-plein d'explicite me rappelait ces mots lapidaires de Barthes sur la musique pompière : "l'art bourgeois veut toujours prendre ses consommateurs pour des naïfs à qui il faut macher le travail et surindiquer l'intention de peur qu'elle ne soit suffisamment saisie") Mais en sortant du cinéma, un coup de téléphone de l’autre bout du monde : me voilà tonton, comme Mitterrand. Difficile de descendre ce film aux si belles intentions dans ces conditions… Mais tout de même, sacrifier tout ce qui aurait pu en faire la grande fresque épique que tout semblait annoncer pour délivrer finalement une histoire et un message si simples, c’est un pari qui ne passera sans doute pas pour de nombreux spectateurs. Certes, cette simplicité et cette fraicheur sont agréables après l’hystérie essoufflée (boursouflée ?) d’un Château Ambulant, mais comment ne pas s’interroger sur un hyatus aussi énorme ? Il fallait ainsi retourner le slogan du film : « Mienu mono koso » (Ces choses qu’on ne peut voir [sont les plus importantes]) : on ne parle pas ici de magie, de dragons et de sombres pouvoirs invisibles à l’œil profane, mais de l’importance des petites choses de la vie, et bien sûr de la vie elle-même. L’intention est louable, mais le message survivra t-il à la déception du spectateur dont l’œuvre n’aura suscité les attentes de grandeur épique que pour mieux les trahir ensuite ? Rien n’est moins sûr.

09 août 2006
par abuzeur


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