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3.52/5
Tabou
les avis de Cinemasie
6 critiques: 3.67/5
vos avis
34 critiques: 3.59/5
Bien que classique, Tabou est un grand film.
Ce qui est étonnant avec Oshima, c'est cette incroyable capacité à impliquer le spectateur dans les tréfonds d'un scénario jusque là banal, mais étrangement captivant du début à la fin. On note effectivement un parti pris risqué de la part le cinéaste de
L'Empire des sens, dans cette démarche de créer une sorte de polar avec en fond de toile les relations perturbées de samouraïs homosexuels. A noter aussi, l'excellente interprétation de Matsuda Ryuhei, acteur au physique particulier et campant le rôle d'un samouraï particulièrement mystérieux, la classe de Kitano toujours impérial même avec une partie du visage paralysé et un Asano Tadanobu bien plus convainquant que chez Miike. Oshima cultive alors cette image d'un véritable créateur d'ambiances, d'un metteur en scène de rêve où la suspicion et le doute sont le reflet même des protagonistes. A aucun moment on ne ressent ne serait-ce qu'une poussière de sincérité ou de franchise de la part des principaux concernés, on ne sait jamais de quoi il retourne et c'est toute la force de
Tabou. Cette superbe peinture dramatique et tragique peut amplement se passer des poncifs du genre et d'un scénario parfois redondant pour captiver le spectateur du début à la fin par sa mise en scène sublime, ses décors foisonnants, et la bande-son fascinante et minimaliste de Sakamoto.
Tabou prouve qu'Oshima en avait encore sous la semelle après treize ans d'absence, un retour en fanfare souligné par une dizaine de récompenses à travers le monde et une nomination pour la
Palme d'Or à Cannes.
La renaissance d'Oshima après de nombreuses années de silence, malheureusement pas tellement convaincante
On croyait Oshima mort ou en retraite, et c'est vraie surprise qu'il se relance dans la réalisation 14 ans après Max mon Amour. Avec Kitano dans le rôle principal, avec Sakamoto pour la composition de la musique et une histoire de samourais homos, on pouvait s'attendre à un évènement exceptionnel dans le genre de Furyo. Le maître aurait-il mûri ce projet pendant 14 ans et livrerait-il ici son film le plus abouti, le plus magistral, son film-testament vu son âge, façon Terence Malick?
Hélas, le résultat n'est pas à la hauteur des espoirs escomptés. Oui, Oshima a signé un très beau film, visuellement parlant, avec un vrai travail de jeux de lumières et de composition du cadre de l'action; oui, le thème abordé a de quoi déconcerter voire provoquer gentiment, en cassant quelques idées reçues sur la virilité de ces combattants légendaires, mais le titre "Tabou" aurait mieux collé à Max Mon Amour (un film qui traite de la zoophilie!!). Et oui, Kitano est un acteur charismatique qui arrive à faire passer des émotions sans être expressif pour un sou.
Mais malgré tous ces oui, on a du mal à accrocher et on reste sur sa faim. Peut-être est-ce à cause du fait que le sujet n'est pas forcément si intéressant, qu'il ne s'y passe pas grand chose, et aussi que la musique de Sakamoto ne soit pas aussi transcendante que dans Furyo. On aura beau s'extasier sur la dernière image joliment métaphysique, rien n'y fait: on n'emporte pas grand chose du film avec soi en sortant de la salle.
très lent mais une ambiance minimaliste et authentique qui ne laisse pas insensible
Il faut bien le dire, il ne se passe pas grand chose (surtout pour un fan d'action) mais l'ambiance n'en demeure pas moins captivante.
L'authenticité et le soin apporté aux détails, l'atmosphère faussement sereine, vide et pleine à la fois, la mise en image scrupuleuse, très belle, les dialogues minimalistes eux aussi, la beauté froide, androgyne et hypnotique de l'acteur principal, le scénario simple et puissant, les scènes d'armes abruptes, la musique... Tout cela ne fait pas de tabou un incontournable mais un film à découvrir ambiance épouses et concubines version samourais.
un bon fillm
Ambigu, beau, émouvant et touchant . Une mise en scène pleine de suptilitée, jeu des acteurs nuancé , décors et costumes sompteux, plus la musique de Sakamoto Ryuhei ... On frôle la perfection . Un must de Oshima Nagisa .
les samourais authentiques
En visionnant et revisionnant TABOU sur le support DVD aprés une première vision en salles,force est de reconnaitre que l'oeuvre de Nagisa Oshima n'a rien perdu de ses qualités.
L'enchantement visuel est constant:les scènes d'intérieur ou les combattants s'entrainent et complotent,les vues des villages traversés,les ablutions des samourais dans une rivière limpide,et surtout les plans nocturnes à couper le souffle,tout est fait pour que le spectateur se sentent comme à l'époque du film.
On ne pouvait pas attendre moins de rigueur d'un perfectionniste comme Oshima.
Le sujet n'est sulfureux que pour qui veut bien le prétendre:à lire le Hagakure,sorte de bible du parfait samourai(voir le film de Jarmush "Ghost Dog"), on verra que ce dernier ne condamne pas les laisons homosexuelles entre guerriers,il y encourage au contraire. La sexualité n'est pas vue de l'ordre des choix moraux,et c'est ce qui ressort pour chaque protagoniste du film,y compris le récitant interprété par Kitano.Et le réalisateur contemple ce petit monde avec beaucoup d'ironie,meme si à première vue le traitement du sujet peut sembler froid voire clinique.Les inserts de commentaires écrits sur fonds noirs renforcent les pointes d'humour.En bref,Oshima annonce une vérité "scandaleuse" pour le grand public mais n'en fait pas tout un plat,préférant se consacrer à la séduction dévastatrice d'un éphèbe ambigu et sa progression néfaste au sein d'un univers clos.Le metteur en scène s'est assagi et ne provoque plus à tout va mais cette maturité lui apporte une acuité d'une grande finesse dans l'observation des rapports humains.
Aussi élégante que les images est la musique de Sakamoto,moins évidente que son score de Furyo mais d'un grand pouvoir d'évocation et rappelant certaines musiques de son prédécesseur nippon Toru Takemitsu (voir le film "Rikyu" entre autres).
L'interprétation est sans faille,des vieux cadres aux fougueux jeunes combattants,
on sent une grande cohésion et un respect immense pour Oshima.A regarder les bonus sur le DVD,cette impression se confirme en écoutant les interviews des comédiens , et en voyant les rapports de l'équipe avec son mentor(le court making-off est trés intéressant).Meme ce trublion de Takeshi est d'une sobriété rare sur le plateau:c'est Kitano et non Beat qui est face à nous.
Au final,un spectacle qui peut paraitre austère de prime abord,mais la force du sujet et son traitement tant par le fond que par la forme aboutissent à un film que l'on prend beaucoup de plaisir à voir et surtout à revoir,y puisant à chaque vision
de nouveaux éléments de réflexion mais aussi un enchantement pour les yeux toujours renouvelé.
La beauté d'un film qui dérange... ;)
Domage qu'il soit un peu longuet de temps à autres...
Mystèrieux et troublant
Tout est dans cette atmosphère mystèrieuse et troublante, renforcée par la musique de Sakamoto.Bonne performance collective des acteurs. Intéressant sans être génial.
troublant, magique
ca fait bien longtemps que je n'ai pas vu ce film mais il m'a laisse un souvenir tres fort et j'ai encore beaucoup d'images...j'aimerais beaucoup le revoir.
Sensualité dérangeante...
Au jour où j'écris ce petit bout de texte, cela fait bientôt 2 ans que le film d'Oshima a défilé devant mes yeux...
Mais le souvenir est encore présent.
Cette homosexualité dans le cadre samouraï, ne pouvait être traitée que par Nagisa. On se rappelle, alors de "L'empire des sens" où la sexualité hétéro était affichée jusqu'à en devenir banale, et jusqu'à provoquer l'indifférence par rapport à l'acte sexuel lui-même, puis enfin la réflexion ; mais dans le film, Oshima traite de cette sexualité de manière moins ouverte, sûrement parce que l'homosexualité est encore de nos jours un "Tabou". En tout cas, comme dans "Mulholland Drive" de Lynch (où les 2 héroïnes tombent amoureuses), même les hétéros convaincus seront touchés par les traces d'Amour existantes entre 2 personnes du même sexe. Je crois que c'est le temps qui nous a enlevé (en tout cas pour ma part) cette gène, ce sentiment de différence extrême vis à vis du couple homo, jusqu'à, ce qui m'étonne mais me ravit, être touché de la même manière que je l'aurai été en regardant "In The Mood For Love". C'est donc un très beau film d'amour... Impressionnant.
Pas un "grand" Oshima, mais un grand film quand même
Certes on pouvait s'attendre à la claque XXL venant d'Oshima, surtout après son silence cinématographique prolongé: dans ce cas on peut à bon droit être un peu déçu. Pas l'Oshima ultime mais simplement un bon Oshima.
Qu'on soit naturellement plus exigeant avec de grands réalsateurs ne doit pas nous rendre injustes pour autant. Tabou est un très bon film, avec des acteurs formidables et un propos intéressant. Qu'il soit moins profond que dans Furyo ne doit pas nous faire bouder notre plaisir. S'il ne s'agit pas d'un Oshima à son meilleur, ce film surclasse sans problème les meilleurs films de pas mal de réalisateurs.