Xavier Chanoine | 3.5 | Un wu xia pan romantique et délirant. |
Junta | 3.5 | Un film qui fleure bon le passé. |
Anel | 4 |
Ce qui est intéressant dans l'oeuvre de Poon Man-Kit, c'est ce mélange homogène de romance, de wu xia et d'humour, contrastant avec la furie ambiante et le climax surréaliste et poisseux où vivent les trois héros principaux. Un trio composé de trois belles gueules : Ling (Michelle Reis), sidérante d'hystérie dans la peau d'une professionnelle du poison aux allures de déesse Orientale, Yuen Tily (Man Cheung) en femme assassin mystérieuse dont je ne dévoilerai l'identité sous peine de démystifier l'adorable relation "je t'aime moi non plus" qu'elle entretient avec le fougueux Wu Fei (Leon Lei), parfait dans son rôle de vagabond. Pour apprécier Le poison et l'épée a sa juste valeur, il faut déjà encaisser les nombreux passages romantiques parsemant le métrage, annonçant déjà les futurs films romantiques où l'amour impossible est au centre des attentions.
Bien entendu tout n'est pas que romance, même si les plus belles séquences du métrage sont à mettre à l'actif de Man Cheung et Leon Lai, autour de leur relation. Chose étonnante pour un wu xia pan? Non. On dira juste que Le poison et l'épée est un Wu Xia sentimental et teinté d'un humour constant, parfois grand guignolesque. Les passages avec le père de Tily sont phénoménaux de n'importe quoi, surtout lorsque ce dernier passe son temps à embrasser son catastrophique fils avant de passer à la bataille, au sabre évidemment. En dehors donc de cet humour typiquement Cantonais où les méchants sont toujours royalement vêtus alors que les gentils ne se revêtent que d'une simple robe ou tenue de mendiant, le métrage de Poon Man-Kit étonne par sa cohérence et ses ficelles qui se rejoignent au fur et à mesure que le métrage avance. La relation entre Tily et Wu Fei n'est pas là que pour faire joli, mais débouche bel et bien sur un adroit twist dont on ne pensait pareille issue, tout comme le personnage de Ling, pas forcément possessive et dangereuse quand elle évoque le poison. Chaque personnage cache une vraie sensibilité, qu'ils tentent de cacher soit par les mots ou les armes.
L'ensemble fait aussi preuve de qualités techniques (des duels aériens vraiment géniaux) et esthétiques (paysages, décors ostentatoires) de bon standing, où les immenses temples et autres refuges bizarres côtoient des déserts dangereux et des endroits paradisiaques fleuris. Ne parlons même pas des personnages bis du films, tout aussi étranges, où nain acrobate dégénéré, femme préhistorique et gladiateurs obèses font décidément bon ménage. Pas franchement un renouveau dans la thématique mâchouillée depuis des années par les plus grands artisans du genre, mais Le poison et l'épée demeure en l'état un divertissement admirable, coloré, souvent très drôle comme très touchant, porté par un trio d'acteurs formidable qui mérite amplement une ou deux visions supplémentaires pour en saisir toutes les subtilités et en tirer toutes les saveurs.
Que c’est fâcheux que ce genre de film ne soit plus produit aujourd’hui, et celui-ci vous le fera encore plus regretter. L’histoire est basée sur un triangle amoureux entre Leon LAI Ming et les belles Michelle REIS et Sharla CHEUNG Man. Cette dernière doit faire stopper un tournoi entre des maîtres des différentes écoles et au passage tuer son géniteur (Elvis TSUI Kam-Kong) qui avait violé sa mère.
Le poison et l’épée comporte tous les aspects de ce genre qui a connu ses heures de gloire en 93-94 : des combats en apesanteur, un scénario dont la trame principale est une affaire de vengeance, un héros beau gosse, de belles héroïnes, des méchants très méchants et de l’humour.
Les acteurs jouent bien et sont esthétiques, ce qui rajoute une touche positive supplémentaire en faveur du film. Pour les filles il y a Leon Lai et Elvis TKK (non pour lui je rigole…) ; et pour les garçons il y a le charme de Cheung Man (qu’on a toujours plaisir à voir dans ce style de production) et la sublime Michelle Reis.
La réalisation est soignée et l’ensemble est très sombre, de toute façon POON Man-Kit ( Shanghai Grand, Le Parrain de Hong-Kong) est loin d’être un manchot avec une caméra. L’humour est parfois un peu lourd, cependant les fans de WONG Jing (dont je fais parti mais faut pas le dire) seront en territoire connu.
Pour les scènes d’action ce n'est pas du Woo-Ping ni du Ching Siu-tung néanmoins elles sont agréables et plutôt nerveuses. Certains combats sont sanglants et bien violents, ce qui fait que globalement c’est une image sérieuse qui se dégage de ce long métrage.
Au final, on a un film complet, pas un chef d’œuvre du genre mais se situant quand même au-dessus de la moyenne de l’époque. On passe un bon moment devant ce spectacle de qualité.