The Shadows from the Underground
Kiyoshi Kurosawa - alors pas connu du tout, 1989 tout de même - signe un film précurseur de la vague d'horreur nippone qui déferlera neuf ans plus tard, avec le
Ring de son cupain Nakata. S'il possède, sur le fond, une base thématique qui ne sort pas de nulle part pour autant mais se veut bel et bien l'écrin des récits de
Ring,
Dark Water (Nakata, both) et autres
One Missed Call (Miike), à savoir, celle du fantome qui cherche l'apaisement, celle de l'enfant spectral qui ne cherche qu'à reposer en paix ;
Sweet Home détient en sus une vision du cinéma fantastique proche de celle proposée lors du final de
Ju-On (fin géniale pour un film qui l'est autant). Dans le film en question de Shimizu, la peur était augmentée en bout de course lorsque le spectateur comprenait que la terreur ne pouvait qu'augmenter pour le personnage central - et donc pour lui-même, par projection - s'il tentait de se cacher les yeux, de ne pas regarder la figure monstreuse en face. Dans
Sweet Home - et c'est l'une des plus grandes qualités du film - le mal qui terrorise les personnages est essentiellement l'ensemble des ombres qui prennent vie dans la maison hantée qu'ils visitent. Un personnage - joué par feu Juzo Itami, le réalisteur de Tampopo - explique aux autres qu'ils ne peuvent pas se défendre avec de la lumière, car ceci ne ferait que créer plus d'ombres... Vertigineux, non ? Ouais, c'est pas mal comme idée et ultra-efficace en ce que le spectateur en est terrifié, puisque s'il essaie de suppléer les personnages, il est démuni, complètement sans proposition de sauvetage... Idéal film d'horreur, donc, à la dernière séquence des plus suprenantes.
Tout ce que l'on peut espérer, c'est un remake américain. Le film a assez de matière avec son concept "ombres tueuses" pour en connaître un. Si l'on espère ceci, c'est dans un seul but, voir alors par la suite ce brillant
Sweet Home de Kurosawa sortir en DVD quelque part dans le monde !
Dans un monde parfait, Jean-Pierre Dionnet tomberait sur cette critique, pour x raison réussirait à être convaincu, et incluerait
Sweet Home dans sa quatrième vague de DVDs Asian Star en 2006... Sweet dreams...