Ghost Dog | 4.5 | L’irrésistible appel du pays... |
3 ans après son chef d’oeuvre Lagaan, Ashutosh Gowariker nous revient avec Swades, un film d’un tout autre genre qui cible explicitement les expatriés indiens en leur donnant envie de revenir au pays y investir leurs économies et leur savoir. En prenant l’exemple de Mohan, indien travaillant à la NASA sur des projets d’une grande complexité et qui, au détour d’un voyage dans le village où il a grandi, redécouvre ses racines, une femme formidable (Gayatri Joshi, gros potentiel), une motivation professionnelle nouvelle à une toute autre échelle (mettre en place l’eau courante) et n’a finalement plus envie de repartir aux USA, Gowariker enchaîne les morceaux de bravoure avec sincérité et respect, et réussit à toucher au plus profond. On est ainsi ému de découvrir une Inde pauvre et rurale à travers les yeux d’un Shahrukh des grands jours qui vit là un voyage initiatique insoupçonné : un homme lui parle de son impossibilité de payer ses dettes à cause d’un système de castes et de croyances qui ne permettent pas d’évoluer, un jeune garçon qui vend de l’eau aux passagers d’un train lui fait monter les larmes aux yeux… Sans médire sur la culture américaine qu’il défend bec et ongles, le personnage incarné par SRK va parvenir à convaincre petit à petit des villageois campés sur leurs positions en leur faisant comprendre que c’est à eux de se mobiliser pour améliorer les choses de la vie quotidienne, plutôt que d’attendre le miracle et de râler à longueur de soirée sous l’arbre à palabres.
Film à la philosophie salvatrice qui fait aimer son pays, Swades propose en dessert une magnifique chanson éponyme, véritable tuerie inoubliable qui fait frissonner encore longtemps après. Une œuvre marquante et universelle qui dénonce l’assistanat et prône l’esprit d’entreprise à travers un patriotisme intelligent.