Une page tu pleures, une page tu te marres, une page tu chiales, une page tu...
Le manga est en cours de parution chez Kana - le Big plus cher - donc je vais attendre un peu avant de porter un avis définitif trop dithyrambique sur la bête, mais pour l'instant c'est un quasi sans faute que seule l'absence d'un gros fil rouge - un vilain, une quête... - pourrait à la rigueur tirer vers le bas. Les anecdotes sont toutes aussi inventives que crédibles, le trait génial, le narration au poil et l'on aime tous les gamins de cet orphelinat ; on les suit case à case avec passion, sans une once de gras de pathos malheureux. Une page, c'est une tranche de vie. L'oeuvre prolonge à l'évidence Amer Béton, sans le caractère fantastique de ses deux grands frères Noiro et Blanco dont l'ombre plane à chaque recoin du foyer. Matsumoto vient de là et ça se sent à mort ; on reste chez un morveux hors des clous qui ne s'identifie jamais à tous ces hordes mangas qui prennent pour cadre un certain milieu scolaire. Amer béton était jusqu'alors l'une des mes références sur l'enfance rayon fiction - au coude à coude avec le bouquin Les garçons de la rue Paul du hongrois Molnar - et je pense qu'il va désormais falloir compter avec ce bouleversant Sunny. A suivre de près.