On se demande si c'est bien Lui car il est méconnaissable en boss frustré. Voilà c'était un jeu de mots pourri mais bien dans l'esprit du film qui n'a honte de rien donc je suis excusé.
Bon public, je n’ai pas snobé le feu roulant de films surfant sur la vague « Young & Dangerous » dont seuls le premier et le troisième ont au moins eu le mérite de me divertir. Alors que la série d’Andrew Lau s’essoufflait, finissant même par se prendre très au sérieux, en nous rappelant qu’être une triade « c’est pas bien » via des discours politico-moralistes pompeux au possible, des films aux allures de pales copies se sont en fait révélées de bonnes surprises comme ce "Rules of the game" qui s’assumait en tant que tel et mettait ainsi la gomme sur tout ce qui a fait le succès du genre.
Quand est-il de "Street of fury" ? Commençons par les points positifs qui sont d’abord un rythme endiablé et pas mal de bons acteurs qui se prêtent au jeu. Malheureusement, en voulant dresser une galerie de personnages haut en couleurs, le film confine régulièrement le ridicule. Déjà que réussir un film de la sorte tient du miracle mais en l’occurrence comment ne pas écrabouiller son paquet de chips devant la perruque de Elvis Tsui, le surjeu insupportable d’acteurs pourtant de talent, les mimiques débiles de nos triades accoutrées des pires tenues vestimentaires, les invraisemblances monumentales (Louis laisse Teresa apporter une enveloppe contenant 100 000 $ en cash à pied sans l’accompagner ; devinez la suite)… Il y a de quoi devenir fou ! Je demandais juste un film de triades sympa moi, rien d’autre. Mais bon survient soudain Ben Lam qui lui semble ne pas faire le pitre…enfin jusqu’à ce qu’il croise la route de la petite Gigi Lai (une actrice qui s’investit toujours autant) et c’est reparti pour non pas des gags mais encore et toujours des comportements excessifs cette fois-ci d’un triade tantôt gros dur quand il s’adresse à Michael Tse et d’un coup tendre au possible quand il se retourne vers Gigi. Tous les acteurs en font des tonnes dans ce concours aux grimaces difficilement descriptible. Quant aux scènes d’action pour ceux que ça intéresse, c’est comme d’habe dans ce genre de véhicule, la caméra bouge dans tous les sens d’une part pour palier la faiblesse des chorégraphies (enfin c’est ce que bcp qualifient de touche réaliste), et d’autre part pour nous éviter de trop distinguer la foule qui reste amorphe (en fait des gens qui regardent tranquillement le tournage ayant au moins le mérite de ne pas coûter chère à la prod’) devant des jeunes qui s’en mettent plein la face. Ca arrange bien le directeur des combats Tsui Chung-san (et oui ils ont osé nommé un « Martial Art Director » au générique !) qui avait pourtant auparavant dirigé les acrobaties de ladies telles que Cynthia Khan et Moon Lee (excusez du peu). Euh sinon le scénario, bah pour changer c’est des jeunes qui pour se venger rejoignent les triades. Original non ?
Le film enchaîne les rebondissements quand soudain un coup de téléphone interrompt ma séance. Une sonnerie qui a d’ailleurs le don de m’énerver… Mais attendez, me serais-je finalement pris au jeu ? Y aurait-il une substance dans mes chips ou quoi ? Le compteur indique en effet déjà 80 minutes et le énième rebondissement (Hong-kong n’a jamais semblé aussi petit !!!). On finit donc par se prendre au jeu devant ce feu d’artifices de conneries que Billy nous offre. Ce dernier semble décidemment dur à reconvertir puisque peu importe les genres, il faut qu’il y ait des viols. Ici très softs par rapport à son culte "Red to Kill". De toute façon Billy n’a plus la forme et n’aura pas d’autres issues que de projeter "Red to Kill" à sa descendance puisque c’est le seul film qu’il a réellement soigné. On lui souhaite bien du courage. Bref, on aurait pu rêver à un "Street to kill" mais Billy s’est gravement ankylosé.