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May 18

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les avis de Cinemasie

1 critiques: 1.5/5

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8 critiques: 2.22/5



Elise 1.5 N'apporte pas grand chose à ce qu'on sait déjà
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N'apporte pas grand chose à ce qu'on sait déjà

May 18 est la volonté, voire le besoin coréen de donner une image chronologique et la plus exhaustive possible des événements qui se sont produits à Kwangju pendant ces quelques jours ayant résultés sur la mort de plus de 200 personnes (et un nombre incalculable de blessés). Ainsi, le film débute sur les premières manifestations du 18 mai, et finit sur la prise de l'hôtel de ville par l'armée 7 jours plus tard. Et évidemment, comme c'est la mode depuis un moment en Corée, repris d'une mode vieille de plus de 10 ans aux États-Unis, il s'agit ici de suivre une poignée de personne dans leur destin tragique, passant à coté de plein de choses, et notamment du "pourquoi il y a une manifestation et pourquoi l'armée est-elle intervenue ?". Évidemment, le film ayant pour cible les Coréens eux-mêmes, il est inutile de leur expliquer ce qu'ils savent déjà, mais d'un autre coté, le coté humain de l'événement a été rabaché maintes fois au cinéma. La petite fille perdue au milieu du désastre dans A Petal ; l'ancien soldat dépressif dans Peppermint Candy ; l'étudiant militant dans Le Vieux jardin. Bref, tout y passe coté humain, donc où est l'intérêt de montrer des gens qui ont le profil type cinématographique des personnages qui vont mourir. Et du combat militant, tout ce qu'on voit, c'est "À bas Cheon Du-Hwan !!" ; bien, mais encore ? Bref, le pari est tout de même réussi puisque le film a fait ce qu'il cherchait à faire : faire pleurer les jeunes Coréens qui se sont rués en masse l'été dernier pour aller voir ce film tant attendu, puisque tous les films qui touchent à l'histoire contemporaine et traumatisante de la Corée remportent un énorme succès, quelque soit la qualité du film, si on sait tirer sur la bonne corde (Silmido, Taegukgi, pour ne citer qu'eux) ; il n'y a vraiment que Im Sang-Soo qui s'est trompé de corde avec The President's Last Bang et pourtant son film est bien plus réussi et honnête que ceux précédemment cités.

Il y a tout de même un point qui est intéressant à noter, mais qui malheureusement est totalement survolé pendant le film et ne ressort qu'à la toute fin dans le traditionnel épilogue des films historiques : "mais qui a ordonné de tirer ?" C'est vrai ça, qui ? Je connaissais bien l'histoire de Kwangju, et je n'avais pourtant jamais entendu parler de cette histoire, et c'est vraiment la partie la plus intéressante puisque finalement la moins discutée dans le reste de la filmographie sur Kwangju. Au deuxième jour de la manifestation, après de gros heurts (sans arme à feu mais qui font tout de même quelques morts), la population a commencé à s'allier avec les manifestants, et les militaires sur place sont alors en sous-nombre. Manifestement le commandemant programme un retrait des troupes, mais au moment où ils sont censés se retirer, ils tirent sur les manifestants, sans ultimatum. Le truc le plus surprenant, c'est que même dans les réunions de commandemant de l'armée (qui sont nombreuses dans le film), personne ne pose la question, comme si c'était évident et que tout le monde savait ou se doutait bien sans vouloir en parler. Voilà donc un sujet qui pourrait être intéressant de discuter au sujet de Kwangju, plutôt que le nombre exact de morts ou de blessés.

Formellement, c'est léché et académique, comme toute grosse production coréenne. Des ralentis vraiment pas nécessaire sont mis à tout bout de champs pour renforcer le coté dramatique, sans parler de la musique qui gueule plus fort que les coups de feu. On remarquera le premier plan du film sur le visage radieux de Kim Sang-Gyeong, qui donne l'air que tout va bien dans le meilleur des monde, comme si le pays n'était pas sécoué depuis des mois par les manifestations, voire des révoltes étudiantes. Mais il faut bien justifier le titre du film (littéralement "des vacances formidables") et le contraste avec les événements qui doivent se produire ensuite (comme si on s'y attendait pas). Les interprètes ont été choisis bien spécialement pour l'image qu'ils donnent en général dans le cinéma, et on se retrouve inévitablement avec des stéréotypes bien profonds : l'homme qui sort de nul part et va prendre la situation en main parce que c'est un ancien commandant (Ahn Sung-Ki), celui qui veut pas se battre mais s'y met après la mort de son frère (Kim Sang-Gyeong), le duo comique et idiot, la fille (infirmière, comme dans Pearl Harbor) du vieux qui serait devenue la copine du jeune si seulement... Et les acteurs ont tendance à surjouer leur personnage, ce qui n'arrange pas les choses. Le film prend un air léger à cause de ses personnages et ne plonge pas assez dans le vrai drame qu'il essaie de dépeindre. Finalement, May 18 survole les événements sans jamais rentrer dedans, même en essayant de suivre des personnages au coeur du drame. Ceux-ci nous rappellent toujours à l'extérieur en divaguant dans leurs propres petits drames personnels. Bref, un blockbuster coréen de base.

18 janvier 2008
par Elise


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