Pour elle(s) je dessinerai la lune
Plutôt que de la décrocher, dessinons-là, c'est plus facile. Dans un monde 50’s branché « steam punk », des scientifiques inventent tout et n’importe quoi par passion et, étonnamment, par la grâce de la fiction : ça marche. Plus ou moins. Ce qui est très bien vu dans ces petites histoires, limitées et très peu écrites - c’est la grosse tare de ces OAV mais apparemment c’était déjà le cas sur le manga de Tsuruta,
à en croire mes camarades– c’est qu’Eve y tient un rôle capital. Qu’il s’agisse d’une femme au foyer au QI vertigineusement haut ou d’une serveuse made in China aussi ravissante qu’elle est idiote, dans les deux cas elles influent grandement sur les actions d’hommes qui, eux, justifient le titre. Le « Scientific Boys Club ». Ironique, ce titre, car si ces femmes s’en cognent un peu de ces expériences, elles constituent un maillon primordial de la chaîne de fabrication des rêves. L’une aide considérablement l’équipée uniquement pour satisfaire son tendre mari aimé, l’autre, China Girl, fort bien dessinée ainsi qu’animée mais très peu écrite également, incarne une motivation par sa simple présence, physique et rayonnante.
Les OAV, paisibles, prennent leur temps. Preuve en est : nos vieux chasseurs de chimères vont sur Mars en dirigeable. Ainsi l’on voit bien qu’il passe, le temps, et que la vacuité des ambitions masculines se fait de plus en plus évidente au fur et à mesure que les jours, qui se ressemblent, se suivent. Ils ne sont rien sans elles nos bonhommes, bons qu’à fantasmer sur les corps de jolies donzelles, à picoler et à rêver d’ailleurs. La lune, Mars, la gloire… Atteinte pour un mangaka qui, peut-être, a pu en atteindre une, de femme, grâce à ses planches.
L’anime est beau, la nuit les lumières du village se reflètent joliment sur les remous du lac, la musique est paisible, l’ambiance bon enfant… s’y promener est agréable.
