La mélodie de bonne heure
Le demi-échec du dernier film d'Audiard sous prétexte qu'il y ait déjà un ras-le-bol des films "d'handicapés" après l'incroyable succès des "Intouchables" peut faire doucement sourire, lorsque l'on sait combien les asiatiques adorent exploiter des filons. Le film d'handicapés, justement, représente un véritable sous-genre en soi et "A special symphony" n'est (déjà plus) que le dernier d'une longue série de titres tous pays asiatiques confondus.
L'intrigue ? Convenue. Soit un chanteur aspirant assez imbu de sa propre personne (l'acteur-animateur-mannequin-chanteur philippin Christian Bautista, adulé en Indonésie dans un rôle quasi auto-parodique), qui va revenir les pieds sur terre en devenant enseignant (malgré lui) de musique d'une classe d'autistes. Alors, ATTENTION, comme toujours dans ce genre d'exercices, les enfants jouissent quand même d'un niveau assez incroyable par rapport à des classes REELLES (et j'en parle en connaissance de cause pour avoir une épouse, qui travaille dans le milieu). D'abord révolté, il va se laisser amadouer au contact de ces petits surdoués, puis même se prendre de passion pour monter THE projet de la vie. Sauf que – patatras – un malaise de dernière minute va risquer de tout faire capoter, lui de rentrer chez lui, ni vu, ni connu avant que…allez, je vous le donne dans le mille, happy end, divertissement familial oblige.
Difficile, évidemment, de faire la critique d'un film partant – à la base – de bonnes intentions et qui a pour mérite de sensibiliser le grand public à la "cause" de l'handicap physique, moteur et / ou mental…en même temps, "A special symphony" fait vraiment partie de toute une génération de films "à formules", de longs tous prêts, incroyablement prévisibles, qu'il serait bon de penser à dépoussiérer d'une manière ou d'une autre pour faire grandit à la fois le genre et à la fois la cause défendue.
