Ordell Robbie | 3.5 | Phénix Rouge |
drélium | 3.5 | |
Elise | 3 | Très entrainant mais flanche sur sa deuxième partie |
Anel | 3 | |
Ghost Dog | 3 | Le premier film de Zhang Yimou... |
MLF | 2.75 |
C'est avec Terre Jaune que Chen Kaige aidé de Zhang Yimou à la photographie lança la vague de la Cinquième Génération et fit renaître le cinéma chinois des cendres de la Révolution Culturelle. Mais deux ans plus tard le Sorgho Rouge marqua l'avènement de Yimou cinéaste tout en obtenant l'Ours d'Or au Festival de Berlin. Yimou et Kaige allaient devenir des cinéastes emblématiques du succès en terme public et de reconnaissance académique du cinéma chinois en Occident. Yimou met ici en place le type de personnage féminin combattif qu'on retrouvera dans bon nombre de ses films suivants. Le scénario du film n'est pas dénué de qualités. La voix off n'y est ainsi jamais utilisée de façon trop envahissante tandis qu'un vrai sens de l'ironie au milieu de la noirceur évite au film de sombrer dans la monotonie. Tandis que l'idée de résistance se retrouve progressivement déplacée du combat d'une femme au combat contre l'ennemi japonais. Gong Li évite quant à elle l'exçès de pathos dans son jeu tandis qu'un Jiang Wen se montre aussi inspiré comme acteur qu'il le sera comme cinéaste. Le film convainc aussi par un montage sans faille et une picturalité du cadre montrant ses personnages comme partie intégrante d'un evironnement champêtre. Que manque-t-il à ce classique du cinéma chinois pour pleinement enthousiasmer? La grâce et les beautés accidentelles qui font les oeuvres mémorables. Excepté un Vivre ! qui surpassera ce coup d'essai, le tandem Yimou/Gong Li sera cependant moins inspiré par la suite.
Le Sorgho Rouge est vraiment très entraînant dans toute son histoire sur la fabrication du vin. Les personnages sont magnifiquement représentés et rien ne s'écarte même légèrement d'une ligne bien fixée par Zhang Yimou. Dans un sens, on y sent un peu le goût pour l'image parfaite qu'il n'arrête pas de nous montrer dans ses dernière réalisations. Il a un goût pour l'esthétisme qui ne souffre d'aucune erreur. Avec des moyens évidemment beaucoup moins conséquents que maintenant, il a tout de même réussi à monter une ambiance légère et singulière sur ces paysans fabricant du vin de sorgho, aux prises avec des bandits, et un jeune homme amoureux de la patronne. Autrement, l'histoire et l'ambiance change radicalement au moment de l'entrée des japonais en Chine ; même si c'est louable de vouloir dépeindre l'horreur de la colonisation, Zhang Yimou n'a l'air que d'effleurer le problème. On reste sur le terrain du sorgho avec les japonais qui n'ont absolu rien à faire de la culture chinoise, de son vin, ou quoi que ce soit, et utilisent la population à la construction d'infrastructures, en détruisant tout ce qui est sur son passage. Mais tout va trop vite ; et l'esthétisme mis en place avec tant de soin s'évapore, comme si l'arrivée des japonais avait arraché à la Chine sa beauté éternelle. Bon jeu de Jiang Wen qui est parfait d'un bout à l'autre. Gong Li a un jeu totalement figé, et pour son tout premier grand rôle, on peut se demander si c'est vraiment celui là qui l'a fait connaitre pour son talent qui est loin de transpirer via ce personnage. Finalement Le Sorgho Rouge est très esthétique, entrainant, mais perd de cette belle ambiance (volontairement) dans une deuxième partie qui ne rentre pas vraiment dans le problème qu'elle dénonce.
Je vous le dis tout de suite, cela fait très longtemps que j'ai vu ce film. Je me souviens à peine de l'histoire, mais quelques images me sont restées. Ce premier film d'un grand du cinéma chinois possède une photographie dans des teintes rougeâtres magnifiques et une interprétation de très grande qualité (Gong Li qu'on ne présente plus et, tiens tiens, Jiang Wen, le réalisateur de Les Démons à ma porte). A voir donc.