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Solos
les avis de Cinemasie
2 critiques: 1.75/5
vos avis
3 critiques: 2.83/5
Artistiquement intéressant, mais trop mou pour captiver
Solos est l'un des films les plus particuliers du festival parce qu'il ne ressemble à rien de bien connu dans la production actuelle. Trop hermétique pour être véritablement attachant, il relève plus de l'exercice de style notable qui parvient difficilement à tenir le spectateur en haleine du fait de l'absence d'écriture très travaillée. Le film se veut être une parabole sur l'absence de communication, le silence étant paradoxalement le seul moteur des sentiments de chacun : deux hommes entretiennent une relation homosexuelle mais l'un d'entre eux ne souhaite plus continuer. Trois personnages rythment la narration, ils n'ont pas de nom, le plus vieux est un professeur, le plus jeune son élève et enfin la mère de ce dernier désireuse de se rapprocher de lui depuis que son fils l’a lâché pour un homme. Avec sa carte de visite festivalière, Solos n'inspire pas une immense sympathie. Tous les ingrédients sont là pour plaire aux sélectionneurs et aux amateurs de films d'auteur qui n'ont pas grand chose à dire sur le thème qu'ils abordent, en l'occurrence ici l'homosexualité et le replie : sans aucun mouvement de caméra et un budget réduit au strict minimum, Solos donne toute sa définition au film indépendant, les deux cinéastes signant aussi le montage, le scénario et une partie de la production dont le financement fut difficile à trouver pour cause d'un thème risqué, le cinéaste nous confiait lors de sa présentation toutes les raisons de ses difficultés à présenter un tel film dans un festival après l'approbation des autorités singapouriennes. Mais dans l'ensemble, Solos n'est pas bien convaincant, ne développe pas assez la thématique de la jalousie (hormis les scènes de sexe très explicites) et est souvent proche de tomber dans le clipesque ou ce genre de produit formaté court-métrage notamment lors de ces plans fixes où la gestuelle des acteurs est inversée (le jeune homme agitant un drap rouge, l'eau qui s'écoule). De plus le dernier plan avec la mère et une jeune femme n'arrive pas à avoir un impact puissant, on pense que cette mère, seule et vieillissante, risque de devenir lesbienne à son tour comme pour exorciser le mal-être qui la ronge depuis que son fils l'a laissé. Des questions qui restent en suspend (et à vrai dire tant mieux, le film disposant de plusieurs relectures) pour un film globalement mou sans être mal pensé.
Folle du désert
"Singapour s’est concentrée uniquement sur les nouvelles technologies pour son développement économique. Ce faisant, ses habitants semblent moins communiquer entre eux et délaissent l’Art."
Tel est le constat du jeune KAN Lume sur son pays. Fallait-il dès lors nous infliger ce film court et sans paroles sur les amours gays d’un prof et de son élève ? Là est toute la question. Car si Solos ravira les amateurs de ciné branchouille expérimental, les autres risquent de s’ennuyer ferme en cherchant à comprendre le sens caché de ces scènes de sexe répétées ou de ces intermèdes pseudo-artistiques filmés à l’envers.
La découverte d’un réalisateur chiant supplémentaire, malheureusement…
Mot à maux
Je répète et je signe: ça bouge du côté du cinéma singapourien et dans le bon sens du terme. Malgré l'étroitesse de la ville-état et un public largement nourri au pur cinéma américain, de plus en plus de nouveaux talents cherchent (et réussissent pour certains) à faire financer leurs ambitieux projets. Après le père fondateur Eric Khoo et son protégé Royston Tan, voici venir la relève sous la forme du duo Zihan Loo et Kan Lume. Tous deux se sont auparavant illustrés dans le court métrage, dont "Untitled" de Lume a servi de base au scénario final de "Solos" (et dans lequel Zihan interprète le rôle de BOY).
Un projet extrêmement audacieux autant dans la forme (esthétiquement à tomber, le son est dépourvu du moindre dialogue, même dans quelques scènes à "mots couverts), que dans le fond (l'homosexualité, bien que tolérée, est un sujet tabou…surtout en ce qui concerne le sexe, dont le film regorge). Il est donc d'autant plus étonnant de voir que le film a réussi à passer la censure avec trois "simples" petites coupures (les scènes de sexe, pourtant nécessaires) et une interdiction aux moins de 21 ans (âge légal de la majorité à Singapour).
Film d'auteur, "Solos" n'en est pas moins réussi à condition d'aimer les longs plans contemplatifs et d'accepter le fait de n'entendre aucun mot prononcé durant toute la durée du métrage (une nouvelle symbolique dans l'impossibilité des singapouriens / asiatiques à communiquer), alors que les mises en situation crient littéralement après des explications ou tout simplement une oreille, comme dans le cas de la mère.
Sans aucun doute destiné à un circuit festivalier, "Solos" n'en dégage pas moins une entité propre, qui mérite à ce qu'on s'attarde un bon moment dans l'univers des deux hommes et que l'on prête très attention à leurs futurs pas.
Sec
Tentative arty de film experimental/gay sur fond de constat incommunicabilité. Procédé formel et narratif audacieux (pas de dialogue, plan-sequences fixes étirés, BO electro-bruitiste) mais s’il réussit ici et la à distiller de beau moments de lassitudes dans un environnement aseptisé et aride original, le résultat tourne malheureusement vite à l’exercice de style évoquant les publicités Calvin Klein .Fan de mecs en slip… ce film est pour vous !