Un bon western
Certes c'est une co-production. Et tout le monde sait que les westerns co-produits au goût européen quand ils ne viennent ni de Leone, ni de Corbucci ne sentent pas très bon en général.
Pourtant, ici, les stars de l'époque des quatre coins du monde (manque juste une représentation du Zimbabwe) possèdent des rôles assez croustillants. Ils sont tous suffisamment charismatiques pour susciter un intérêt constant. Qui plus est, chaque protagoniste ne rêve que de descendre les autres, ce qui donne des situations assez pittoresques.
Ainsi, si la réalisation est assez passe-partout, les personnages, eux, portent le film sur leurs épaules et permet à ce buddy-movie d'avoir la qualité si rare de pouvoir être vu, revu et re-revu (les rediffusions sont quand même assez fréquentes) avec toujours la même délectation.
Un western sauce samouraï
Dans ce genre si délicieux qu’est le western spaghetti, n’est pas Sergio Leone qui veut. Si Terence Young ne s’en sort pas trop mal ici, malgré des transitions parfois hasardeuses et des situations un peu téléphonées, c’est sans conteste grâce à ses acteurs. La distribution est en effet de rêve : Charles Bronson tout d’abord, fine moustache et cheveux sales, qui veut laver l’affront de la trahison de son compagnon de braquage. Sa fourberie pour parvenir à ses fins n’a d’égal que son charme naturel avec les femmes… Toshiro Mifune ensuite qui, loin d’être le simple faire-valoir asiatique du film, tient les premiers rôles aux côtés de Heston. Le meilleur acteur japonais de tous les temps tranche les Comanches et couche avec des prostituées made in USA avec sa prestance et son charisme habituels, pour notre plus grand plaisir.
Le troisième larron n’est autre que notre Alain Delon national, le Delon de la grande époque (1960-1975) avec ses yeux perfides et sa dégaine de seigneur ; inutile de dire que son rôle de traître lui sied à ravir ! Enfin, Ursula Andress, la première James Bond girl, est l’atout féminin de choc et de charme avec sa crinière blonde et ses seins blancs qu’elle n’hésite pas à dévoiler… Avec ces 4 comédiens de talent, vous comprendrez qu’on en oublie vite la banalité de l’intrigue et les quelques petits défauts qui parsèment çà et là le film. Trente ans après sa sortie, Soleil Rouge n’a rien perdu de son caractère divertissant.
Toute une époque
Grosse coproduction internationale,SOLEIL ROUGE était bâti autour d'un Charles Bronson superstar depuis sa collaboration avec Sergio Leone pour IL ETAIT UNE FOIS DANS L'OUEST.
Mais le principe des guests de luxe comme Mifune,Delon et Andress ,le tout filmé par le réalisateur des premiers JAMES BOND,cela donnait un cachet haut de gamme à ce projet.Surtout que le genre western connaissait là des moments particulièrement fastes,véritable mode en Europe ou toute star se devait de tourner "son" film de l'Ouest,de Bardot à Sean Connery,du moment que les paysages italiens et espagnols faisaient parfaitement l'affaire.
SOLEIL ROUGE,donc,est trés représentatif de ce style euro-western de la fin des anneés 60-débuts anneés 70,ne se prenant pas au sérieux tout en respectant le sens de l'aventure,les grandes chevauchées et le lyrisme des grands espaces dans la lignée du précurseur Leone.
Ce qui fait la différence avec le tout-venant du genre,c'est bien sûr le casting impeccable de ce film.Ursulla Andress est magnifique de présence féline,Delon est l'élégant salopard rêvé,et Bronson se la joue dur à cuir décontracté avec beaucoup de naturel.Face à ces présences incontestables,le plus charismatique reste pourtant Toshiro Mifune qui ne fait pas que jouer le samourai de service,même s'il est là pour ça au départ,touche exotique d'une histoire improbable mais assez jouissive.D'un rôle de commande pure ,à la limite de l'auto-parodie comme pour tous les autres protagonistes,il déborde largement et le ton du film change quand il est à l'écran,apportant une tension et un e noblesse qui donnent toute sa saveur à l'ensemble.
Aprés,on n'a qu'à se laisser guider par cette histoire de sabre diplomatique,de coups-fourrés et de trahisons dans la lignée d'un LE BON LA BRUTE ET LE TRUAND, référence absolue.C'est filmé sans génie mais l'ambiance,la musique aussi, rendent ces tribulations vraiment agréables à suivre.
SOLEIL ROUGE,oeuvre typique d'un pur cinéma de distraction, est une production soignée et respectueuse des lois du genre,et souvent diffusée à la Télévision,
on s'aperçoit qu'elle résiste plutôt bien à l'usure du temps,preuve supplémentaire de sa qualité.