Snake Eyes
L'arrêt de l'industrie cinématographique suite au règne de terreur instauré par les khmères rouges aura au moins profité aux producteurs thaïlandais, qui ont réussi à exporter massivement leurs films et séries télé dès les années 1990; pas étonnant, qu'il y ait donc eu l'ambition de cette coproduction entre les deux pays, "Snaker" étant quasi intégralement financé par des fonds thaïlandais, mais au casting à 99% cambodgien, seul l'acteur Winai Kraibutr jouant les stars du pays voisin. Auréolé de son succès dans "Bang Rajan" (et juste avant de se perdre dans les méandres du ridicule "Krai Thong"), Kraibutre fait également valoir sa présence en tête d'affiche sur "Nang Nak" pour vendre "Snaker" sous le titre de "Nang Nak 2". Simple coup de promo, les deux œuvres n'entretenant aucun rapport, en-dehors de leur adaptation de folklores de leurs deux pays respectifs.
D'autre part, on est bien loin de la brillance du film de Nonzee Nimibutr, "Snaker" manquant clairement de fonds…Et d'un minimum d'ambitions. L'intégralité du budget semble avoir été englouti par les quelques flashs d'éclair sortant des yeux du serpent, car même la "couronne de serpents" sur la tête de la fille de Nih a été réalisée à partir…de vrais serpents, collés à même une coiffe. L'effet n'est pas renversant, mais sachant les bestioles (plus ou moins) en vie donne du piment au jeu de l'actrice.
On s'accroche à ce que l'on peut, car "Snaker" manque malheureusement beaucoup d'action, souffre de longs passages dialogués sans grand intérêt et d'une seconde partie curieusement survoltée par le jeu excessif des actrices tranchant avec le sérieux de la légende auparavant. Le film est loin de gagner en qualité et s'écoule paresseusement vers un combat final une nouvelle fois torché en raison du manque de budget.
Dommage, car la légende démarrait sur les meilleurs auspices, mais est loin de tenir ses débuts prometteurs.
Pas mal pour un film d'épouvante thai et avec un gros python.
