Ordell Robbie | 2.5 | Bel envol, crash et un coup pour rien |
Yann K | 3.5 |
Smile, c'est du mélodrame auteurisant commençant plutot pas mal. Le film n'est pourtant pas d'une originalité formelle renversante. La mise en scène est ainsi faite la plupart du temps de longs plans contemplatifs et de cadrages à la précision classique. Du classicisme asiatique récité en pilotage automatique en somme. Mais Park Kyung Hee a le mérite de souvent choisir une distance ni trop proche ni trop éloignée évitant l'écueil de la surcharge pompière comme le risque de la froideur. Le film dilate dans l'ensemble ses plans juste ce qu'il faut pour éviter le trop lent et donc le soporifique. Avec ce dispositif pas renversant associé à un score très peu présent, le piège du gros pathos est évité meme lorsque les acteurs font dans le geignard. Ce récit d'une jeune femme se retrouvant avec une maladie oculaire alors qu'elle voudrait faire de la photographie se laisse suivre volontiers. On suit ainsi ses réactions, celles de son entourage et de son univers professionnel à cet état de faits. Avec en prime une de ces soirées arrosées où se délient les langues typiques du cinéma coréen. Reste qu'on peut alors néanmoins un usage du hors champ pour suggérer les "accidents" de l'héroine virant au tic de mise en scène, un chapitrage inutile et un usage épisodique pas approprié d'un score classique. Sauf que le film finit par faiblir sur la fin. SPOILERS En introduisant l'aviation, le script introduit alors un cliché narratif léger comme un tank des films évoquant une forme d'infirmité. Le ralenti pour montrer la vue se flouter ressemble alors à une facilité formelle tandis que la caméra subjective lors du vol sent le gros cliché visuel. FIN SPOILERS Reste qu'après le visionnage se pose la question de savoir ce que cela "pèse" cinématographiquement". Les dispositif est certes efficace mais il n'est "que" concept (durée+distance à l'objectif identique), caricature d'un certain cinéma asiatique de festival contemplatif. Et ce caractère académique fait que le film ne laisse pas une trace forte après visionnage, n'étant finalement qu'un film d'auteur de plus.