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Slumdog Millionaire

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classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Un film à découvrir et à faire découvrir sans hésiter !

J'ai globalement beaucoup aimé Slumdog Millionaire avec déjà un gros capital sympathie pour l'ambiance Indienne sortie du contexte Bollywood mais avec des clins d'oeils superbes à ce cinéma pourtant peu attirant. Visuellement le film est réussi et j'ai trouvé que Danny Boyle et son Chef opérateur se sont beaucoup inspirés de Time and Tide, même si la photo de Slumdog est un peu trop contrasté façon Tony Scott. Mais le dynamisme de l'image, les cadrages et certaines idées de plans rappellent furieusement le chef d'oeuvre de Tsui Hark (comme cette caméra posée sur un plateau de serveur de restaurant), le génie en moins bien sûr mais c'est assez chouette à observer. Mention spéciale aux acteurs qui jouent les personnages enfants.
Ce n'est pas parfait non plus je trouve, mais c'est tout de même une sacré réussite et à titre personnel sans doute le Boyle que j'ai le plus apprécié.

29 janvier 2009
par Hotsu


Money Maker

Je n'aime pas bien reprendre du service en incendiant un film et je n'aime pas bien rédiger une critique à la première personne…D'un autre côté, j'en ai marre de toujours devoir me tenir à la "charte du bon savoir rédactionnel", surtout dans un cas aussi personnel que vis-à-vis de ce film…Ou du moins, je m'en fais une affaire personnelle…
 
Et d'ailleurs je vais saouler le pauvre lecteur de ces lignes avec des anecdotes personnelles, rapidement passées en revue.
 
Danny Boyle, c'est toute une histoire de cœur, en découvrant un beau jour en plein dans les années 1990 une cassette VHS (oui, ça date) vendue au rabais d'un petit film "méconnu", mais qui attire mon attention: "Petits meurtres entre amis". Un film coup de poing, certes imparfait, mais qui va devenir un mini-film culte parmi la communauté des "ciné freaks", que nous constituions à l'époque.
 
Dès l'annonce de la sortie de son second film, "Trainspotting", nous nous ruions dans les salles obscures…pour élever ce film a un putain de porte-drapeau de toute une génération…Je ne me rappelle pas combien de fois j'ai pu voir ce film, en état normal ou non, au petit matin, en prenant mon déjeuner, en rentrant des cours l'après-midi ou plusieurs fois par soir.
 
C'était aussi l'époque des amours insouciants avec des drôles d'histories triangulaires – et pour devenir son "Jules" favori, j'ai cassé al tirelire pour l'emmener voir le film suivant de Boyle, "Une vie moins ordinaire" en avant-première exceptionnelle aux Champs-Elysées…
Ce film marquait d'ailleurs le début de la fin de ma période passionnelle: non seulement mon histoire d'amour est partie totalement en vrille par la suite (précipitant mon exil à l'étranger – mais là, je m'égare vraiment dans des souvenirs personnels, dont tout le monde s'en fiche, malgré le fait d'avoir frôlé la mort, combattu des crocodiles et des aborigènes), mais en plus Danny Boyle m'a pour la première fois vraiment beaucoup, beaucoup déçu…Et ce ne fut pas la dernière, car quoi dire du raté "The beach" (surtout pour celui, qui aura lu le bouquin), "Millions" ou du falot "Sunshine" ?!! Envoilée la fougue de ses débuts, la mise en scène toc prenait définitivement le dessus sur un fond tout simplement absent.
 
Si bien, que j'ai carrément fait l'impasse sur le phénomène "Slumdog…". Peur d'être déçu et d'avoir une nouvelle fois le sentiment désagréable de nager à contre-courant de l'opinion générale encensant le film. Les bandes-annonces ne me faisaient pas du tout tripper, ni le clinquant de la BO passée en boucle dans tous les lieux branchés.
 
Mais voilà, que mon passé m'a rattrapé et après avoir renoué contact avec la fameuse demoiselle d'une "Vie moins ordinaire", j'ai donc osé confronter mes peurs les plus primales pour me frotter à ce prétendu chef-d'œuvre aux multiples Oscars.
 
Et je n'en suis pas déçu…Non, loin de là: J'ABHORRE cette grosse merde.
 
Tout le mal, que je pouvais penser du film est condensé dans les cinq premières minutes: effets clinquants, style tape-à-l'œil totalement dépassé et une volonté d'imiter le déjà très énervant "La cité de Dieu" dans sa façon de multiplier les plans à l'arraché. S'y ajoute une mise en place de trois lieux temporels réellement chaotique, qui brouille les repères et ne donne pas vraiment envie de s'attacher à l'histoire.
 
Ca se calme quand même après une dizaine de minutes de film et l'on commence à entrevoir les tenants et aboutissements, malheureusement à travers une historie hautement lacrymale et improbable. Le seul moment, ou je me suis réellement attaché à l'histoire, c'est lors de cet épisode des "trafiquants d'enfants", des séquences assez bien réalisées (malgré des effets de style trop appuyés) et durant lesquelles on ne sait réellement pas où Boyle va vouloir aller…
 
Mais alors la suite…Le principe même de l'histoire commence à être mis à rude épreuve: quel heureux hasard, que notre héros connaisse toutes les réponses grâce à des événements de sa vie particulièrement forts. Pas besoin d'éducation, l'école de la rue se chargera de tout. Magnifique. En parallèle de ça, on assiste à une love story franchement larmoyante et tout simplement ridicule, quand la belle de service devient l'amante du caïd du coin…On se retrouve alors dans des décors "de rêve", façon "Beverly Hills" avec une intrigue à la "Santa Barbara"…Bouh, le méchant caïd…Ohhh, la malheureuse fillette…Et Ahhh le valeureux amoureux transi…
 
Le pompon est atteint à la toute fin du film, condensé des éléments les plus improbables avec la participation de notre héros au fameux jeu TV, l'heureux hasard, que sa belle l'écoute et les retrouvailles tout simplement ri-di-cules.
 
 
Histoire ridicule sur fond de métaphores grossièrement illustrés et un fond, plus que douteux…Magnifier la misère humaine par un style clinquant peut être un moyen comme un autre (il y a bien des téléréalités à se tourner dans des bidonvilles dans certains pays aujourd'hui), mais faire miroiter la réussite sociale en prenant des tels chemins de travers, c'est tout simplement honteux. Dans la vraie vie, les petits acteurs sélectionnés sur place sont d'ailleurs retombés dans un relatif anonymat et leur quartier a été rasé pour faire place à un projet immobilier "de grande envergure", sans qu'ils aient perçu aucun dédommagement. Quant au DVD du film et à la BO, il se vend aujourd'hui à moins de 5 Euros dans des bacs de grandes enseignes. La roue a continué à tourner. Je verse une autre larme invisible sur un passé révolu avant de me prendre une vraie claque avec des premiers films d'autres auteurs à (peut-être) connaître leur future heure de gloire internationale.


19 janvier 2010
par Bastian Meiresonne


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