Policier dans la moyenne, plutôt réussi pour son budget
Siamese Outlaws ne surprend jamais vraiment, mais il se suit sans déplaisir et se révèle assez soigné, surtout pour un film thaïlandais de ce budget. Certes l'histoire et les personnages ne sont pas très développés (le film ne dépasse pas 1h20), mais le rythme est bon, les scènes d'action nombreuses, les acteurs impliqués et la réalisation soignée. On repère l'influence Hong Kongaise par l'utilisation des câbles, mais celle-ci est souvent maladroite. On ne remplace pas si facilement trente ans d'expérience à ce niveau. Surtout que l'apport des câbles n'était pas obligatoire, le style de violence assez sèche se mariant assez mal avec des envolés à la Ching Siu Tung ou des glissades à la John Woo. Le film compense par une photo soignée, une réalisation jamais poseuse, parfois très efficace (le plan séquence sur l'avancée des policiers, le final). L'importance des traditions est également un point positif, on sort du cadre classique plus urbain des polars occidentaux ou même asiatiques. Au final un film qui n'a rien de mémorable mais qui vu le budget se regarde sans déplaisir. Manque principalement un peu de matière pour donner plus de profondeur à l'ensemble.
Le film de hold-up à la thailandaise
"Le plus gros casse de tous les temps en Thailande !" prévient la jaquette du DVD français. Un casse, certes, mais il ne faut pas s'attendre à des rodéos en voiture, à des stratagèmes minutieusement élaborés pour déjouer l'attention, à des banques ultramodernes équipées de caméras de vidéosurveillance, à des gyrophares de dizaines de véhicules de police, ou à des explosions pyrotechniques à tout va. Non, on est en Thailande en 1965, et le plus gros hold-up de l'Histoire de ce pays est un hold-up à l'ancienne qui se déroule sur un marché de gros avec des étales ouvertes sur la rue, des petites bijouteries sans prétention et des petites gens qui font leurs courses avec leur cabas. A ce niveau-là, Siamese Outlaws sort déjà des sentiers battus malgré son thème qui peut paraître ultra-rabâché. Il en sort une nouvelle fois dans la deuxième partie du film, l'après hold-up et la distribution périlleuse de l'argent récupéré de la vente de bijoux à répartir de manière équitable entre les nombreux et indisciplinés malfrats de la bande... Car en plus des classiques trahisons et autres tours de cochon pour détourner le butin, on fait ici appel à une galerie de personnages originaux, qu'ils soient typiquement couleur locale (Lamai utilise la magie noire pour devenir invisible ou sauter d'arbre en arbre comme un singe, des moines bouddhistes viennent apporter la bonne parole aux enquêteurs acharnés de manière plutôt comique) ou complètement fun (cf. cette sorte de Charles Bronson impayable), mais aussi des paysages et décors très ruraux et verdoyants - l'action étant plongée en grande partie dans la forêt.
Côté mise en scène, sans atteindre des sommets, on est en présence d'une qualité globalement bonne - la principale méfiance lorsqu'on découvre un film thai d'exploitation quand on sait de quoi ils sont capables... De plus le film ne dure pas très longtemps (1h20), ce qui lui permet de maintenir un rythme élevé de scènes d'action et de rebondissements. Au final, Siamese Outlaws est à 1000 lieues d'être un chef d'oeuvre, mais il remplit correctement son rôle de divertissement sans prétentions.
polar basique
Au vu des dégaines des personnages, je m'attendais à un film beaucoup plus fantaisiste. Il s'agit en fait d'un polar très classique : un barquage, des trahisons au moment du partage du magot. C'est donc du déjà vu. Le fait qu'il s'agisse d'un film thaï en fait une petite curiosité car le polar est assez mal représenté là-bas. Par contre, le traitement de l'histoire n'est pas très prenant. Ca se regarde distraitement sans ennuyer, mais sans marquer non plus la mémoire du spectateur. Certaines scènes d'actions dans la forêt semblent très inspirées des wu xia pian HK des années 90.
ni chaud ni froid
petite déception pour ce petit film thai. alors qu'on a eu le droit à quelques bonnes surprises, notamment GOOD MAN TOWN ou encore KILLER TATTOO, là la sauce ne prend pas. à priori le film avait tout pour plaire: une histoire prétexte à de l'action, un gang de braqueurs, une belle photo et une touche de fantastique.
malheureusement ça ne décolle jamais, trop d'idées repompées à droite à gauche (John WOO très mal imité), une réalisation pleine de bonnes intentions mais sans réussite. allez en étant gentil on va dire qu'il y a des moments sympas et une ambiance correcte. ça se regarde sans trop de problème, mais il n'y a aucun génie, aucun moment ou on est admiratif.
un conseil, évitez de le voir en vf, c'est pas terrible.
Gang Bang
Par l'infatigable réalisateur / producteur Tanit Jitnukul, tournant plus vite que son ombre et ne tarissant pas d'efforts quant à la promotion du cinéma thaï, arrive un drôle de croisement entre l'adaptation d'un fait divers réel (le braquage le plus sanglant de l'histoire thaï récente) et le pur fantastique (les pouvoirs surnaturels du chef de bande). Forcément tout entier ciblé au simple divertissement populaire, le point de départ réaliste ne sert que de prétexte pour brosser une nouvelle galerie de personnages de nouveau hauts en couleurs, tels que l'affectionne le réalisateur peu importe le genre de film choisi. Le braquage est également prétexte à pléthore de gunfights entre méchants et policiers, puis entre les différents membres de clans eux-mêmes avant d'aboutir en un final chamaniste assez dantesque.
Adepte des combats de tous genres, comme en attestent la plupart de ses réalisations et de ses productions, l'équipe de Jitnukul fait certes des progrès, mais tâtonne encore énormément côté réalisation. Les gunfights sont très maladroitement mis en scène et sentent fortement le re-copiage consciencieux, mais loin d'égaler ses modèles, cinéma HK en tête. Abusant du travail de câblage, les acteurs cascadeurs semblent encore très peu habitués à la technique et pendent mollement au bout du fil, s'ils ne sont pas carrément ballottés d'un bord de l'écran à l'autre sans pouvoir interagir correctement. Le premier gunfight enchaîne également bon nombre de glissades par terre, directement empruntés des meilleurs Woo, mais faisant bien plus toc que n'importe quelle série B HK d'il y a vingt ans.
La réalisation de Jitnukul déborde d'idées et de recherches visuelles, cherchant à imiter les plus grands pour recréer l'ambiance des purs films d'action HK ou américains; il en est encore loin du compte et ses essais maladroits plombent son film par ailleurs dénué de tout autre intérêt. Au moins ses initiatives feront progresser l'expérience professionnelle des équipes thaïs et accoucheront peut-être - un jour - à la belle explosion cinématographique couillue prédite par certains critiques depuis si longtemps...
Nouvelle surprise de Thailande ...
Particulièrement fan de ciné Thai depuis quelques temps, j'avoue tomber de surprise en surpise sur un nouveau genre qui me plait bien. Après avoir récemment vu
GOODMAN TOWN un délire comique / action super bien réalisé bénéficiant en plus d'une bande son terrible et d'un 5.1 qui bastonne réellement, en dehors des autres films Thai, je trouve toujours une constante :
la réalisation.
Que l'on aime où non, les caméras se placent toujours bien et l'on sent que les équipes techniques attachent une attention toute particulière au rendu. Les couleurs chaudes, les travelings, le son, l'ambiance, bref on sent que c'est un film de qualité. Prenez Ong Bak comme exemple et les jeux de caméras où même Bangkok Haunted.
Dans le cas présent, il s'agit d'un film d'action tiré d'un histoire vraie, l'histoire d'un Hold Up qui a eu lieu en Thailande assez sanglant où une équipe du gang "White Tiger" prend d'assault un commissariat et une ville pour voler l'or.
Bref, en résumé, une assez bonne surprise pour un cinéma que je sens en pleine évolution et sutout qui bénéficie de moyen de plus en plus important. Il faut noter que le producteur
Thanit Jitnukul (
le réalisateur est Wenai Prathombul) est aussi producteur de
GOODMAN TOWN et est le réalisateur de Bang Rajan, de Kun Pan et de Bangkok Robbery ... C'est en résumé LE réal Thai montant.
Un cinéma à suivre qui fait son chemin mais qui apparemment s'impose rapidement. Tant mieux. A suivre.