Azumi 3
Très franchement, Shinobi n'est pas plus crédible que Azumi. De la même facon, il démarre sur une relation amoureuse entre deux guerriers qui doivent par la suite s'affronter, l'actrice principale est à peine plus crédible que Ueto Aya et l'intrigue, quoique très intéressante, est bien mal amenée. Cette intrigue, c'est l'histoire de deux clans censés protéger le Shogun en temps de guerre, mais qui sont eux-mêmes ennemis l'un de l'autre ; et Ô joie de la fiction contemporaine, les deux personnages de chaque clans entretenant secrètement une liaison amoureuse se voient confier la direction de leur clans respectif. En gros, ils vont devoir s'affronter pour l'avenir de leur clan, mais ils ne veulent pas et décident d'emmener leur groupe de guerriers à la capitale pour savoir de quoi il en est. Sauf que leurs guerriers sanguinaires assoiffés de sang (oui je sais je me répète...) n'ayant rien dans le crâne et ne vivant que pour la guerre, ne l'entendent pas de la même oreille et s'entretuent en chemin. J'imagine qu'à l'arrivée, ils doivent paraître bien moins crédible face à leur souverain bien aimé.
J'ai l'air cynique sur le coup, mais c'est à peu près dans cet esprit que c'est tourné. Ensuite je ne cache pas qu'il a aussi de très bons passages, dont certains combats qui sont assez bien pensés, et même des scènes hors combat qui ont un intérêt esthétique, voire donne un peu de profondeur à l'histoire. Il y a même quelques passages drôles, alors que le film ne l'est absolument pas. Encore comme Azumi d'ailleurs, c'est drôle, mais ce n'est sans doute pas voulu. Donc bref, quelques passages sympa, mais l'histoire aurait pu être ablatée de l'histoire d'amour s'ils avaient voulu vraiment faire quelque chose de sérieux, et les personnages sont vraiment ridicules. Petite note pour Sawajiri Erika qui, bénéficiant seulement d'un petit rôle, y donne de la sobriété et est bien plus touchante que les autres.
24 février 2006
par
Elise
Sans intérêt
Personnages sans crédibilité ni charisme, histoire passablement ridicule (on admirera le niveau intellectuel des deux chefs de villages), combats sans grand intérêt, ce film sans être particulièrement mauvais (encore que...) ne présente simplement aucun intérêt. Pourtant le thème de départ aurait pu laisser supposer une version ninja de roméo et juliette, mais hélas l'histoire d'amour pas plus que le reste n'arrive à amener la moindre émotion pendant 1H40. A voir uniquement si vous avez du temps à perdre....
Un drama camouflé en chambara fantastique
En dépit de ses immenses maladresses, Shinobi version Ten Shimoyama est une excellente surprise, loin des critiques -virulentes- à son sujet émises depuis sa sortie il y a deux ans déjà. En fait, le cinéaste s'approprie la légende des Shinobi, guerriers pratiquant un art "effrayant" aux yeux du Shogun retiré, en mettant en avant toute une panoplie d'effets clipesques et de grands moments à l'eau de rose pour faire plaisir ni plus ni moins aux jeunes nippons, la Shochiku tenant un style de discours à des années lumières de celui des années 60 par exemple. Fini l'aspect conservateur et historique, place à un récit presque mythologique sous fond de combats "entre ninjas" inspirés à défaut d'être techniquement réussis, l'équipe chargée des SFX nous gratifiant d'un rendu plutôt mauvais et très flou (dans tous les sens du terme), la preuve que la compagnie nippone a encore un très grand retard sur ses concurrents américains. Mais si Shinobi arrive à être de temps en temps très intéressant c'est parce qu'il est avant tout plutôt rythmé pour un chambara "fantastique" contemporain (la mode étant à la pose et à la contemplation facile) et surtout interprété par quelques seconds couteaux du cinéma japonais, impliqués et d'une grande beauté. D'abord il y a Nakama Yuki, actrice sous-estimée au regard ténébreux et énigmatique portant tout le film sur ses épaules, il y a aussi Sawajira Erika, pas très présente mais admirable dans la peau d'une jeune fille qui fait tout en son pouvoir pour protéger sa maîtresse Oboro. Toutes deux sont habitées par la grâce. Shiina Kippei s'en sort aussi avec les honneurs, apportant suffisamment de densité à son personnage pour faire de l'ombre au pauvre Odagiri Joe, transparent et souvent très médiocre.
Un énorme contraste avec la belle Nakama Yuki qui lui vole la vedette à chaque plan où ces deux tourtereaux sont ensembles, ce qui peut créer un énorme faussé à l'émotion dans la mesure où Shinobi pourrait presque s'apparenter à un pur drama en costumes, teinté de légende mystique. Si le duo fonctionne mal, cela plombe irrémédiablement le film. Heureusement ce n'est pas le cas puisque le drama fonctionne étonnamment bien, et les reproches que l'on pourrait faire seraient au niveau de la construction du récit, mal agencé, et du montage global; le film fonctionnant surtout par scénettes épisodiques, sans gros fil conducteur ni même logique (le plus flagrant, les combats). C'est dommage puisque Shinobi avait un large potentiel pour convaincre davantage, on se contentera uniquement d'un chambara dramatique pas très inoubliable, mais contenant suffisamment de scènes "larmoyantes" pour émouvoir sa clientèle en mal d'émotions -très faciles et riche d'un score de bonne facture, comme celui accompagnant le générique d'intro -visuellement raté- mais d'une grande pureté sonore. Le spectateur à la recherche de combats tonitruants et de rebondissements -laborieux- ira voir ailleurs, l'autre, restera jusqu'au générique de fin sublimement interprété par la reine de la pop nippone, la dénommée Ayumi.
Killer Clans
"Shinobi" est une réussite exemplaire dans le pur film de divertissement. Une histoire sans originalité (re-bonjour Shakespeare, lui-même déjà maître dans le recyclage d'idées), des acteurs corrects, des chorégraphies sans véritable inventivité, des CGI moyennement réussis et une fin mélodramatique dans le pur style des nouvelles grosses productions - et pourtant, et pourtant la sauce prend.
Le succès est imputable à une vraie mise en scène soignée et maîtrisée, véritable surprise de la part d'un réalisateur loin d'avoir fait ses preuves jusqu'à présent. Flirtant dangereusement avec une approche de pur jeu vidéo (voir à ce titre la séquence d'ouverture des ninjas "Spidermen" de très moyenne facture), le cinéaste réussit pourtant à rectifier le tir par la suite. De lentes scènes typiques du genre nippon sont contrebalancées par de nerveuses séquences d'action; et l'histoire d'amour réussit à éviter la lourde mièvrerie typique des derniers blockbusters chinois.
Juste le léger portrait de quelques personnages parfois trop rapidement exécutés (l'homme animal méritait mieux que sa stupide mort précipitée) laisse un léger arrière-goût d'inachevé.
Il est à avouer, que "Shinobi" n'innove en rien; mais le métrage réussit à compiler le meilleur des récentes productions d'action pour en faire un agréable spectacle; en revanche il n'est pas sûr, que le film vieillira particulièrement bien.
Enfin!
Je tiens à dire que c'est la première et la dernière fois que j'écris une critique de film sur un site, je déteste ça, mais en lisant des critiques, je me suis rendu compte qu'il y en a certains qui n'ont pas vraiment compris ce film.
Shinobi est un grand film, maitrisé de bout en bout (musique, mise en scene, le soin apporté à l'image...). Mais Shinobi raconte aussi la fin d'une "ère", celle des ninjas, comme zwick la si bien fait pour les samourais dans "the last samourai". Il mélange ainsi faits réels, personnages réels, manga pour créer un film à l'ambiance parfaitement réussie et unique en son genre.
Parlant de ninjas, Shimoyama aurait pu construire l'histoire sur le descendant de Hattori Hanzo (chef ninja) et s'assurer plus de crédibilité, comme dans des mangas ou films ou l'on voit un personnage du nom de Musashi, c'est trop facile (sauf Aragami).
Non le réalisateur a vraiment voulu raconter une histoire, l'histoire vrai de samourais qui se servaient des ninjas pour les basses besognes ou pour les guerres et qui, une fois la guerre finie, décidèrent de les éliminer (ce qui me fait penser d'ailleurs au africains qui se sont battus sous le drapeau français pour ne recevoir que dédain et indifférence).
De plus la réalisation du film ne souffre pas de stéréotypes du genre, et l'on va de surprise en surprise (j'en rajoute un peu je vous préviens!).
En bref (c'est comme ça que devrait etre une critique: brêve), Shinobi est une excellente surprise qui plaira à pas mal de monde vu l'intelligence mise dans la réalisation du film.
dans tes rêves
Au dela de l'histoire prétexte, de la psychologie plus que sommaire et de dialogues oscillant entre le ridicule et le mielleux,
Shinobi aurait pu être classe. Malheureusement,
Shinobi n'est classe que sur le papier. Alors on a beau trouver que tous ces chouettes guerriers, leurs armes et leurs super pouvoirs tuent la mort, c'est juste dans nos fantasmes - un peu comme quand on est môme et qu'on s'imagine tout plein de bastons plus extravagantes les unes que les autres. Comme machine à fantasmer,
Shinobi marche très bien, sans aucun doute qu'il flatte la volonté de puissance de l'adolescent (et grand ado) moyen. Mais force est de ce rendre compte que sur l'écran c'est déjà moins la fête, que les combats sont filmés/montés/cadrés/... avec les pieds, illisibles, manquant de recul,... les tares traditionnelles du cinoche de base en fin de compte.
Moi à qui il arrive de regrêter de ne pas connaitre assez du cinéma commercial japonais, voilà qui remet les pendules à l'heure.
Plus laid, tu meurs
Usage subtile des stéréotypes. Les personnages n'utilisent que le vol plané pour se déplacer, à grand renfort sonore qui fait passer un ninja pour une troupe d'éléphants. On a aussi droit à de magnifiques plans fixes "à la japonaise" où des hommes obscurs parlent gravement pour ne rien dire (ou si peu). Le comble du ridicule revient certainement aux débuts de séquences gratifiés, à chaque fois, d'un plan d'introduction amené par un magnifique bourrinage de tambour qui fait vite mal au crâne.
A noter un des combats les plus laids de l'histoire du cinéma, le premier en fait, où un lycéen rebelle avec les cheveux noirs (très) longs se bat avec des manches numériques qui lui facilitent l'accès aux toits. J'ai envie de lui dire de voler comme les autres, c'est plus simple et moins moche. Quand je pense que tout ça ne tient en plus que dans le 1er quart d'heure du film...
Koga vs Iga
Shinobi est en quelque sorte l'adaptation live de l'anime et du manga Basiliks, ce qui est normal vu qu'ils tirent tous les 3 leurs sources du même Roman. (d'ailleurs c'est un peut pour cette raison que j’ais regardé ce film connaissant déjà l'anime)
Sinon pour parler du film en lui-même, il s'avère que j'ais pas mal accroché il y a une bonne bande son, chaque ninja à ses techniques bien à lui ce qui donne des combats variés bien que certain soit un peux expéditif, mais dans l'ensemble ont passe un bon moment jusqu'à ça conlusion.
un très bon film.
L'intrigue est bien menée, la réalisation convaincante, avec une bande originale digne d'un grand film.
On m'a dit que l'histoire était reprise d'un manga OAV très connu. En tout cas, le film a en effet un ton manga avec des protagonistes bien typés (chacun a sa spécialité de combat), et des combats impressionants bien que trop courts.
Bonne histoire. C'est la 1ere fois que je vois un aussi bon film Jap (de ce genre).
Dieu que c'est bon !
Je savais que le cinéma japonais moderne était capable de produire de jolis délires et quelques films sympathiques, mais j'avais toujours l'impression qu'il manquait quelque chose... comme si les films n'étaient pas assez aboutis.
Avec Shinobi, rien à craindre. On ne fera pas mieux avant un bon bout de temps.
Shinobi commence de façon assez classique avec une rencontre entre deux guerriers ennemis qui tombent amoureux mais qui devront plus tard s'entretuer (qui a dit Azumi ?). Pour installer l'intrigue, le réalisateur prend son temps et il a bien raison. Il nous présente tous les personnages clés un par un avant de les envoyer au casse-pipe. Une fois les présentations achevées, on passe à l'action.
Au niveau de l'action, on est plus proche d'un Flying Dagger ou d'un Moon Warriors que d'un Azumi ou d'un Zatoichi. Ca vole dans tous les sens, ça se trucide et on adore ça.
Mais il serait injuste de comparer Shinobi à un bête film d'action. On y trouve également une réflexion intéressante sur le sacrifice, l'amour, voire même sur la valeur de la vie d'un ninja.
Par moments, ça ressemble à du Kurosawa, par moments à du Kitamura. Au final c'est du Shinobi.
Je le recommende vivement à ceux qui ont aimé Azumi et Versus (entre autres).