Divertissant
Loin derrière son homologue, Shaolin Soccer, Shaolin girl permet quand même de passer un bon moment un soir seul où on a pas envie de se prendre la tête avec un film super prétentieu habituel. L'occasion de voir une actrice super kawaii, des effets spéciaux jolis à regarder, un pétage de plonb hyper référentiel en guise de final totalement sincère dans son envie d'abolir toute logique.
Meme si le tout reste très léger, un film qui me parait sincère et qui ne gache pas la soirée.
Lacrosse et la manière
Impressionné par le succès planétaire de "Shaolin Soccer", le producteur opportuniste Kameyama Chihiro demande à Stephen Chow de s'associer pour produire ensemble un spin-off nippon très, très librement inspiré de l'original pour gagner quelques yens de plus. Six ans plus tard et la communauté des fans sur des charbons ardents, "Shaolin Girl" sort enfin sur les écrans asiatiques…
Premier constat: ne surtout pas s'attendre à une quelconque variation de "Shaolin Soccer"; même les bandes-annonces sont extrêmement trompeuses ! On reprend effectivement le principe du football mâtiné aux arts martiaux pour l'appliquer au jeu du lacrosse (très facilement appréhendable, même pour ceux, qui n'en auraient jamais entendu parler), mais cette partie ne dure peut-être qu'une petite demi-heure en tout et pour tout, afin d'inculquer l'esprit d'équipe (si cher aux japonais) à l'héroïne principale. Au-delà, le film emprunte une toute autre direction (en fait, on comprend pas très bien laquelle), directement inspirée de la plupart des mangas. Toujours du côté de chez Chow, il y a juste la même volonté d'inculquer les valeurs des arts martiaux à tout le monde (comme à la fin de "Shaolin Soccer", sauf qu'ici, c'est hyper maladroit et se limite finalement à profiter des délicatesses de la cuisine chinoise…) et puis il y a la présence totalement anodine des comiques Chi Chung Lam et Kai Man Tin, en plus de celle de l'actrice Kitty Zhang ("CJ 7"). Ils servent de faire-valoir vaguement exotiques, en enchaînant quelques gags tièdes et répétitifs et en lançant des rares répliques japs pour "faire drôle".
Le revirement de situation donne lieu à une déferlante d'images de synthèse et d'effets spéciaux de toutes sortes, très mal intégrée dans le restant de l'image, mais plaisante à regarder – surtout sur un grand écran. Dans une vaine imitation du "Jeu de la mort", la Shaolin Girl gravit donc les étages d'une tour (avec une minable parodie directe du film de Bruce Lee à se faire retourner le petit dragon dans sa tombe) avant d'affronter un super-mega-hypra-méchant au dernier étage inondé d'eau. On sait pas très bien, comment une piscine aussi profonde peut se retrouver là, mais au moins ça donne lieu à quelques scènes assez magnifiques de batailles sur- et sous-marines.
C'est aussi brouillon et confus, que la plupart des intrigues de la série (ciné) "Bayside Shakedown", mais emballé avec la même efficacité directement emprunte aux films américains; normal, me direz-vous, c'est le même réalisateur qui met en scène, Motohiro Katsuyuki; le seul à pouvoir torcher un truc pareil sans se faire taper sur les doits et en réussissant même à faire monter les enchères côté ventes internationales. Autrement, on aurait sans aucun doute parlé de gros ratage, de déni total du film original.
Quant à l'argument publicitaire, que la vedette du film, Shibasaki Ko se soit entraînée pendant plus d'un an pour se préparer physiquement au rôle, il est totalement désuet: soit c'est un gros, gros mensonge, soit elle n'a fait que répéter tous els jours entre 07h00 et 07h15 pour atteindre un tel niveau. Rien qui justifie en tout cas le dégommage de Bruce Lee dans la fameuse tour.
Restent les jolis effets spéciaux, qui font passer agréablement le temps; d'où ma note relativement modérée par rapport à la qualité réelle du film.